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 Ne fâchez pas les femmes installées ; ce sont elles qui font la réputation des jeunes [Pv. Juliette]


Ne fâchez pas les femmes installées ; ce sont elles qui font la réputation des jeunes [Pv. Juliette] EmptyJeu 30 Oct - 5:14

Les portes du salon s’ouvrirent et du haut de son royal port de tête elle apparut. Comme toujours la solitude était aujourd’hui à proscrire ; gravitaient près d’elle les habitués de son entourage. Les effets de la longue promenade dans les jardins se percevaient encore : joues rosies sous le fard et rayonnante bonne humeur. Un instant Henriette avait hésité à passer se changer, puis, songeant que le temps ne lui manquerait pas avant le souper, jugea que sa charmante société pouvait se permettre de gaspiller quelques minutes encore.
Sans prendre la peine de prêter une attention soutenue à ceux qui se trouvaient déjà dans la pièce –aucun membre de la famille royale en vue et toute autre personne d’importance ce serait naturellement manifestée auprès d’elle-, Madame et les trois dames qui l’accompagnaient vinrent s’asseoir alors que ces deux messieurs restaient debout.
La conversation ne s’était bien sûr pas arrêtée. Cette duègne, gravure de mode du deuil, dévote devant l’éternel aux traits acariâtres et aux remarques cinglantes si elles n’avaient pas été ridicules, ne cessait de les faire rire. Les éclats de voix amusés s’élevèrent d’autant plus lorsque Mademoiselle d’Arras se lança dans une imitation tout à fait convaincante. Se moquer d’autrui, voilà une bien divertissante occupation.
Le futile mais sincère amusement durant une poignée de minutes encore, avant que le marquis de Jarcieu n’apporte sur plateau d’argent un nouveau sujet d’intérêt.

- Voilà une beauté que je crois n’avoir encore jamais eu le plaisir d’observer, annonça-t-il d’une voix entre malice et intrigue.

Plus ou moins discrètement, tous se retournèrent quasi immédiatement. Une nouvelle tête à la cour, voilà qui méritait qu’on s’y arrêtât. D’autant plus qu’étonnamment, Henriette  était incapable de remettre un nom sur le visage. Elle qui pourtant était des premières au courant lorsqu’une nouvelle petite provinciale faisait son entrée dans le monde. Les présentations à la famille royale faisaient en effet partie des rituels, qui souhaitait survivre ici ne pouvait se permettre d’ignorer les grands. Pour autant les traits doux de la jeune femme ne lui étaient pas totalement inconnus… Aussi fallait-il croire qu’elle préférait ignorer les nouvelles arrivantes pourvu qu’elles soient trop jolies. Elle prétextait l’inintérêt pour elles, cachait en réalité la peur que par leur fraicheur on les lui préférât.
Après avoir observé la jeune fille du coin de l’œil, elle se retourna, un air satisfait gravé sur le visage. Et le rire s’éleva, gentiment moqueur à l’égard du marquis. Comme il fallait être un homme pour remarquer ces trop douces demoiselles qui aux yeux des reines de cours paraissaient invisibles. Le marquis se laissa aller à un regard qui se voulait gentiment sévère, tirant à Madame un rictus d’autant plus amusé.

- Cessez donc de lorgner sur cette pauvre enfant, vous finiriez par l’effrayer, déclara-t-elle sur un ton loin d’être sérieux.

D’un coup d’éventail sur le bras elle se fit pourtant pourfendeur de la vertu de cette demoiselle déshabillée du regard. La belle âme.

- C’est que, Madame, la nouveauté m’intrigue.  
Il se garda bien d’ajouter que cette nouveauté, il la préférait bien sûr jeune et jolie.
Mais Madame ne releva pas, faisant choix ne pas se laisser tomber dans la vulgarité.
- A dire vrai je partage votre sentiment.
Le regard quitta le marquis pour s’arrêter tour à tour sur chaque personne présente autour d’elle.
- L’un d’entre vous sait-il qui est notre oie blanche ?

Tous semblèrent chercher un nom, persuadés également que la demoiselle avait été présentée au moins au roi, mais aucun ne fut capable de tomber juste. Il n’y eu que mademoiselle d’Arras qui fut capable d’avancer avec justesse qu’elle était la parente de Gabriel de la Reynie. Bon point certes, mais qui pour autant ne les avançait à rien.
Tout juste la première lettre d’un nom, la vague silhouette d’un potentiel comte ou marquis fiancé qui se dessinait, mais rien de concluant.

- Eh bien! Voilà qui mérite donc enquête.

Le ton était résolu et avec assurance elle se leva. Faisant signe qu’il n’y avait nul besoin de l’accompagner, Henriette s’avança vers la jeune inconnue. Ne prenant pas la peine de s’asseoir, elle l’interpella simplement de façon tout à fait aimable.

- Mademoiselle.
Le sourire semblait sincère et les yeux pétillaient de curiosité. Bien évidemment, Madame ne daigna pas s’introduire. Cela lui paraissait d’une inutilité sans borne, voire aurait été une insulte à sa personne. Et puis il n’était ici que question de la demoiselle.
- J’ai la prétention de connaître toute la cour ou presque, et pourtant je ne me souviens de votre nom. Tout comme mon ami monsieur de Jarcieu, là-bas présent, qui pourtant vous aurait bien volontiers interpellée.

A ses amis elle lança un regard entendu, décidée à tirer de cette jeune fille tout ce qu’elle pouvait dans le but d’ensuite les divertir.
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