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 Une rencontre inattendue (PV Monsieur)


Une rencontre inattendue (PV Monsieur) EmptyDim 7 Déc - 14:33

Au dehors apparaissait par la fenêtre qui lui faisait face, l'éclat grandiose et terrible du soleil au matin qui sortait de derrière les nuages qui avaient apporté la pluie. Les pavés de la cour extérieure étaient encore luisant des précipitations qui étaient tombées la nuit précédente. Mais si François n'avait pas fermé l'œil, ce n'était pas à cause du bruit de la tempête de printemps, mais en prévision de la visite qu'il allait avoir à faire.
Détournant le regard de ce magnifique tableau qui le faisait regretter de ne savoir peindre, il reporta son attention sur un miroir qui se trouvait accroché au mur au dessus d'une commode richement décorée d'or et de marbre. Observant son reflet avec dureté, il réajusta le col de sa veste. Les récentes commandes qu'il avait reçu de personnes de la Cour l'avait forcé à renouveler sa garde robe, et a laisser de côté ses habits élimés par le temps et le travail. Mais malgré tous les efforts qu'il avait fourni pour se vêtir au matin, il dénotait encore dans ce décors de prince, et tous les encouragements de Blanche n'avait eu raison de son anxiété.

Comme à son habitude il était arrivé en avance et on l'avait conduit dans une antichambre pour le faire patienter. L'heure du rendez-vous était passée depuis un certain temps, mais il ne s'en préoccupait pas, commençant progressivement à comprendre comment vivait la grande noblesse qui résidait en ces lieux.
En vérité, la seule chose qui le tourmentait, c'était le fait que pour la première fois depuis qu'il avait reprit la boutique, il ne connaissait rien de son commanditaire. Il était arrivé que certains de ses clients passent par des intermédiaires pour lui passer commande, mais au moins avait-il leur nom. Cette fois-ci, tout n'était que mystère, et François avait passé tout le trajet de son quartier jusqu'au palais royal à se questionner sur cette personne qui avait préférée rester dans l'ombre, et surtout pour quelle raison. Il espérait ne pas tomber inconsciemment dans l'une de ces sombres histoires de Cour dont lui avait parlé son père au temps du père du Roi. L'hypothèse qui lui semblait la plus plausible était qu'on essayait une fois de plus de le tester, et cette perspective bien que troublante le réjouissait.

Ne voyant toujours personne arriver, il ouvrit la pochette en cuir qui contenait un coffret recouvert de velours rouge. Faisant jouer le petit fermoir en or ciselé, il entrouvrit le couvercle afin de vérifier que rien n'avait bougé pendant son trajet. Heureusement, tout était à sa place sur le satin blanc qui recouvrait le fond de la boite. L'or fin dans lequel il avait travaillé la monture de la broche renvoyait des reflets brillants malgré la faible lumière qui se posait sur lui, et encadrait une émeraude énorme qui avait été taillé en ciseaux. Cette dernière était accompagné d'un cadre de diamants et de perles montées en croix et de quatre petits rubis qui mettaient en valeur le vert intense de la pierre centrale. De cet ensemble gracieux et symétrique tombait une fine cascade de chaînettes d'or ponctuées de perles de grenat et finie par de nouvelles émeraudes, cette fois ci taillée en gouttes. Le maître orfèvre espérait que cette partie, résolument moderne, ne le discréditerait pas auprès de ce commanditaire qu'il s'apprêtait à rencontrer.

Soudain, il entendit des pas de l'autre côté de la porte. Refermant le coffret et réajustant une dernière fois sa tenue, il fit le vide dans sa tête, afin d'en chasser l'angoisse, ne laissant de place qu'à son professionnalisme. Il savait qu'il fallait s'attendre à tout avec ses gens la, mais ce qu'il était sur le point de vivre, ça pour sur, il ne s'y attendait pas.
François Vihna
François Vihna
L'homme aux mains d'orL'homme aux mains d'or
Billets envoyés : 30
Situation : Marié

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Une rencontre inattendue (PV Monsieur) EmptyJeu 11 Déc - 16:34

L'importance de la bijouterie comment pouvait-on nier quelque chose d'aussi essentiel dans la réussite d'une tenue. Les pierres précieuses, l'or et l'argent permettaient à l'homme de croire que sa peau se couvrait de la chair des dieux. Imputrescible et scintillante de mille feux, incarnant un astre descendu sur terre. N'y avait-il rien de plus agréable que d'être convaincu d'une nature divine.
Louis avait eu cette tendance et Monsieur avait beaucoup ri le jour où son frère s'était pratiquement recouvert de ses plus beaux diamants. A tel point qu'on ne voyait plus la couleur de l'habit d'or sous ceux-ci. Autant ne pas porter de justaucorps et sertir les diamants directement sur la chemise. Même si l'utilité du fond d'or permettait de mettre en valeur les pierres.
En somme si Monsieur n'avait pas la passion du Roi pour les pierres, il possédait comme il se doit une collection d'une importance tout à fait considérable et qu'il aimait à montrer en les sertissant sur ses tenues. On les décousaient ensuite pour une prochaine utilisation.
Ces pierres si appréciées étaient fréquemment un objet de dispute entre les époux Orléans, très fréquemment, voire très très fréquemment... En réalité toujours.
Les deux figures royales étant particulièrement conscientes de leur image et de leur besoin de se présenter parfaitement, nécessitaient bien entendu les plus belles pierres sur leur ensemble. Cette nécessite impérieuse et obligatoire, car on ne saurait se présenter pauvrement, se produisait donc invariablement au même moment dans le cœur des deux époux, étant bien entendu présents aux mêmes événements. Les préparatifs de fêtes, de cérémonies étaient donc le prétexte de débats particulièrement houleux dont l'issu déterminait qui des deux Orléans pourrait porter le plus beau diamant, le plus beau rubis, les plus belles perles de leur collection. Il était évident que l'un et l'autre voulait bien entendu le mieux pour son usage personnel.
Les précautions étaient douces et prudentes souvent au commencement. On tâtait le terrain, on tentait de se souvenir de l'ancienneté de la dernière crasse faite à l'autre afin de connaître ses chances de réussir par la manière douce et subtile. Si cette voie était à oublier, la guerre pouvait se déclarer assez rapidement sur une simple étincelle.
Puis lorsqu'on était fatigué de ne pas obtenir ce que l'on voulait, car il était connu que Bourbon et Stuart étaient plus têtus l'un que l'autre -et plus encore par fierté car l'autre ne pouvait être supérieur en quelque domaine que ce soi- alors on finissait enfin par commencer les négociations, et terminer par un compromis.
C'était toute une gymnastique dont ils se passeraient bien, mais qu'ils ne parvenaient à éviter. Parbleu la solution était pourtant simple pour Monsieur. Il suffisait qu'Henriette le laisse choisir en premier et se plie à ce choix voilà tout.
Ces femmes et leur esprit affecté, faussement complexe. Henriette de surcroît voulait paraître d'une sophistication qui, toujours au goût du Duc d'Orléans, détruisait sa diligente négligence qui donnait toute la majesté de l'attitude princière.
Tout cela pour dire que cette fois Monsieur s'était servi dans SA collection, sans en informer son épouse qui n'aurait qu'à faire avec. En somme, Philippe avait extrait avec beaucoup de précaution et de soins une émeraude sublime qui faisait le plaisir de ses yeux, et de ceux de Madame. Il savait bien entendu que cette émeraude était aussi appréciée par Henriette et il se doutait qu'elle souhaiterait en faire l'emploi lors de leur prochaine sortie officielle. Bien plus qu'à son accoutumé, Philippe souhaitait voir cette gemme entre ses mains. Sans doute un écho du regard maternel qu'il comptait conserver par devers lui. Anne avait toujours eu des yeux d'un vert puissant, même à ses derniers jours, dévorée par la fièvre et la maladie.
Cristallisé dans cette émeraude il ne souhaitait plus la voir aussi simplement laissée, et donc laissée à la disposition de son épouse.
Un soir, au détour d'une des nombreuses discussions anodines menées par la cour du Prince, un nom avait été donné. Un jeune espoir de la confrérie des orfèvres. Olympe Mancini avait loué ses faveurs avec flamme et il fallait avouer que ses amis l'approuvaient, d'autres courtisans ayant visités la boutique par curiosité. La réputation de l'artisan parvenant ainsi aux oreilles du frère du Roi.
Du reste le plan fut rapidement monté. Philippe dans un élan soudain confia à son ami et aventurier Boisfranc , âme damnée du prince à sa manière, la garde de cette émeraude, avec la mission de la porter chez cet orfèvre, d'y passer une commande en dissimulant son nom et en donnant celui de... Hugues de Lionne tiens. Qu'il fut utile pour une fois.
Ainsi les semaines avaient passées sans que Philippe ne se soucie vraiment de l'émeraude, oubliant presque qu'il l'avait confiée à Boisfranc. ce ne fut que lorsqu'il voulut l'admirer un soir qu'il s'ennuyait qu'il tonna sur ses serviteurs, manqua hurler au vol. Boisfranc, qui heureusement était là, se rappela au bon souvenir du Prince, lui indiquant aussi au passage qu'il avait prévu une rencontre dans deux jours avec l'orfèvre. L'effet fut immédiat, Monsieur passa de la fureur au contentement et à l'impatience. Impatience qui ne fit que croître, pour retomber soudainement. Ainsi allait le caractère de Philippe, l'oubli était une nécessité pour effacer humiliation et peines. Cet oubli s'appliquait aléatoirement sur l'esprit du Prince, en particulier lorsqu'il s'adonnait aux plaisirs de la fête.

Si le rendez-vous avait été fixé à 10h30, Son Altesse Royale ne s'était levée qu'à 11h, comme souvent lorsqu'il n'était pas à la cour de son frère, ce qui ici était un miracle au vu de l'heure tardive à laquelle il s'était couché. Il fallut encore une bonne heure pour que le Prince fut sorti des bras de Morphée, qu'il se fût apprêté. Boisfranc connaissant son maître, avait bien entendu orchestré le retard, il savait que Philippe pouvait se faire oublieux, volontairement ou non. Dans tous les cas le Prince ne lui en tiendrait pas rigueur et même certainement s'en amuserait.

-N'était-ce pas ce matin que nous devions rencontrer l'orfèvre ?


Boisfranc, homme ambitieux, sans beaucoup de scrupules, à l'image de beaucoup à la cour, mais plus encore à celle de Monsieur, opina dans un sourire.

-Il attend Monseigneur.
-Bien bien... Depuis longtemps ?
-Je n'ose le penser,
sourit-il encore.
-Hum... Depuis longtemps donc,
gloussa Philippe en enfilant un superbe rubis sur son index. Boisfranc, il faudra cesser cette manie un jour... Comme je l'ai demandé l'homme ignore pour qui il travaille ?
-Prince, j'ai exécuté vos ordres à la lettre,
répondit Boisfranc dans ce sourire du serviteur complice qui avait bien deviné les réactions de son maître.  Il ignore tout, et sait simplement qu'il aurait une bourse suffisamment fournie pour le laisser aller à ses fantaisies les plus folles.

Se levant de son séant dans un mouvement chaloupé et tourbillonnant de tons forestiers, le Frère du Roi saisit sa canne en souriant.

-Tu m'es précieux Boisfranc. Allons donc voir ce que nous aurons obtenu par ce procédé.


Et le petit Prince s'élança d'un pas déterminé et plein d'entrain, qui le porta ainsi jusqu'au salon où on avait abandonné le talentueux artisan.

-Alors c'est vous ?


Les domestiques avaient ouvert les portes de l'antichambre le plus rapidement possible pour répondre à l'élan princier, Philippe pénétrant dans ce salon en maître des lieux, sûr de lui et curieux.

-Votre réputation vous a précédée, et je dois dire que j'attends avec beaucoup d'impatience de voir ce que vous nous avez préparé là , Monsieur...


Les détails superflus comme les noms de roturier n'était pas le souci de Philippe. Peut-être si cet homme, au regard doux et avenant, au visage fort agréable à regarder, bref si cet homme finissait par travailler pour lui, à ce moment là fera-t-il l'effort de ne pas l'oublier.
Monsieur
Monsieur

À s'habiller sans péril, on triomphe sans goût
À s'habiller sans péril, on triomphe sans goût
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans
Billets envoyés : 4140
Situation : Marié à Henriette d'Angleterre

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