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 Parlons affaires (Bianca)


Parlons affaires (Bianca) EmptySam 26 Mar - 19:27

Ce dimanche là, la messe connue une fin assez peu canonique. Il faut comprendre par là que le célébrant, avait brutalement tourné de l’oeil et s’était écroulé au pied de l’autel. Un court flottement avait suivit alors que ses ouailles tentaient de déterminer si allait lui porter secours était une cause assez noble pour s’approcher du sanctuaire. Finalement Giorgio qui faisait office d’enfant de coeur, avait trainé l’homme de dieu jusqu’au coeur de la trachée principale de façon à ce que l’on puisse s’occuper de lui. Tandis que la communauté italienne, et pauvre, s’occupait du pauvre révérend (un alcoolique notoire qui se trompait régulièrement dans les formules consacré et buvait si avidement le sang du christ qu’on aurait pût le prendre pour un vampire), Mel quitta l’église sur la pointe des pieds après avoir adressé un signe de la main amicale à Pia et un salut respectueux à la sainte vierge (ou à tout le moins sa statue).

La truanderie n’excluait pas le respect de Dieu pour l’adolescente, comme pour beaucoup d’autres italiens. La religion c’était comme les pâtes ou les sorcières, on ne plaisantait pas avec. Mais il y avait autre chose avec quoi, on ne plaisantait pas. C’était le travail. Surtout le travail donné par Philippe de Lorraine. L’homme se révélait un employeur exigeant et peu respectueux des contraintes spirituelles de ses employés. Les rites étaient nullement une excuse pour ne pas se révéler d’une diligence impeccable. 

Heureusement pour Mel, l’office réservé aux truands italiens se trouvait à proximité du lieu de rendez-vous avec Bianca Albin. À peine le temps pour le furet de travailler son timbre de voix. Malheureusement pour elle, sa voix avait effectivement mué au cours de l’été. Mais pas dans le bon sens. Et au lieu d’avoir une tonalité rauque de corbeaux, elle pépiait comme une oie stupide. Pour dissimuler cet embrassant détail, elle se raclait régulièrement la gorge, s’entrainait à parler de façon plus grave. Le résultat était mitigé. On avait plus l’impression qu’elle sortait d’une grippe que le sentiment d’un garçon. Mais elle faisait de son mieux.

Alors qu’elle avait travaillé cinq façons intimidantes d’exiger des choses, Mel atteignit enfin le marché. L’endroit idéal pour négocier en quelque sorte. Beaucoup de monde, beaucoup de bruit et peu de curieux. Elle se faufila entre deux matrones toutes prêtes à s’étriper pour un poisson qui n’avait pas dût voir la mer bien longtemps, puis elle fit un joyeux croche pattes à un gamin qui s’étala. Sans mentionner les ragots croustillants qu’elle récoltait au fond de l’oreille. À défaut d’être d’une utilité quelconque celui sur l’impuissance du duc de Mortemart amuserait bien la galerie. Surtout quand elle aura apporté les détails nécessaire pour écrire une histoire épique.

Une pomme, dûment payée (on était dimanche), à la main, elle repéra sa future interlocutrice. Un raclement de gorge plus tard, elle se glissa derrière et lui tapota nonchalamment l’épaule avec un sourire en coin. Sourire qui creusait d’insupportable fossettes ! Comment avoir l’air redoutable avec ça ! Il y avait encore une vieille à l’église qui lui avait pincé la joue. C’était humiliant ! Et sa crédibilité professionnelle, hein? Pourquoi est ce qu’elle ne pouvait pas avoir le visage creux et le regard mauvais?



- Salut beauté !

Pas trop aigüe pour une fois ! À croire que les exercice pour parler comme un mourant portaient leurs fruits. Sauf qu’elle craignait de ne pas tenir la distance. Aussi elle allait attendre un peu pour le discours. Surtout que Bianca devait être un peu à cran depuis la mort de l’Araignée. C’était peut être pas le meilleur moment au monde pour tester la patience de son interlocutrice. Dommage. Un marin lui avait appris une histoire trop intéressante la veille et Mel avait vraiment hâte de pouvoir la raconté ! Peut être pouvait elle squatter la taverne de Pia ce soir? Si elle avait pas trop de travail. En attendant, Mel donna une tape sur la main de l’impudent qui s’égarait un peu trop près de sa bourse et précisa d’une voix joyeuse :



- Ça se pourrait que j’ai un boulot pour toi. Eh ouais ma belle. Comme t’es pas mal en rade de tunes, tu m’as fait un peu pitié ! Mais attention, hein ! C’est pas un truc pour les gonzesses ! Donc t’attends pas à ce que ce soit facile. Mais y a un beau pactole. Si tu réussis…


Elle eut un sourire et mima un pendu avant d’émettre un gargouillie sinistre et de préciser sa menace:



- Si tu te plantes, alors je donne pas cher de ta peau. C’est dire ! Alors ça te tente?



Bon ne pas taper sur les nerfs de son interlocuteur était pas sa spécialité. Mais elle progressait pour le caractère synthétique de ses discours. 



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Parlons affaires (Bianca) EmptySam 2 Avr - 20:46

La Bianca cala un poing contre sa hanche, jaugeant le mioche Ducatore. Son père, Benvenuto le mal nommé – le diable emporte son âme de raclure – avait jadis été l’allié de l’Araignée. Un sale type, pour sûr, avec qui elle avait multiplié les prises de bec ; mais réglo vis-à-vis du Roi, à défaut de l’être vis-à-vis de tout le monde. Tolérable, donc, quoique d’extrême justesse. Alors bien sûr, l’autre jour, en recevant l’invitation de sa progéniture, la larronne n’avait pas pu s’empêcher de se demander comment ce vieux gredin eut agi, par les temps qui couraient, s’il n’avait pas cané.  Aurait-il retourné sa veste de salopard ? Elle aurait parié que oui. Sale engeance.
Pourtant, elle était venue au rendez-vous. Pas du genre à refuser un coup. D’autant que le gamin  – le diable le bouffe aussi, tant qu’il y était ! – n’avait pas tort : les affaires marchaient mal depuis qu’elle s’était mise en devoir de frotter les oreilles à la moitié des Miracles. Militer pour l’Ours, c’était crevant. Et puis on lui confiait de moins en moins de boulot. Certains vieux clients et compagnons de cambriole l’évitaient – qui pour s’éviter de finir en victime collatérale de la querelle quasi fanatique, qui pour préparer carrément son allégeance à cette catin d’Espagnole ; et seule sa solide petite réputation lui garantissait encore de récolter de quoi grailler. Car quand on voulait du travail bien fait, Bianca restait un bon investissement.
La preuve.

Le mioche bravache lui arracha un rictus, comme une cicatrice déformant la mâchoire toute entière. Sa bouille ronde l’amusait, lune moqueuse d’une jeunesse effrontée, élevée pour retrousser babines.  Vrai, son sentiment mitigé à l’égard du padre éclaboussait le fils, presque aussi vachard. N’empêche. L’Italien, lui, l’aurait jamais mise sur le moindre coup. C’était un mieux. Et puis, au fond, la Bianca aimait ces échauffourées verbales.

- Tu m’prends par les sentiments, p’tit, rétorqua-t-elle sur le même ton canaille. T’sais bien que j’peux pas résister quand y’a un peu d’piquant.

C’était tellement vrai… Bien plus qu’elle ne le comprenait elle-même. Elle aimait le frisson du danger et le sel du défi. Les griffes froides du vide qui s’ouvre sous les jambes. Les pulsations violentes du sang dans les tempes. La poitrine qui trémule, en écho à chaque sifflement, chuintement, craquement d’une baraque endormie. Elle se délectait aussi des vagues de chuchotements inquiets que provoquaient parfois ses prouesses, quand elle avait tapé juste, quand elle avait tapé fort – pavé dans la mare de la vie des autres ; et l’inquiétude dégoutant de leurs voix lui provoquait des frissons de satisfaction.
Vivante. Elle se sentait vivante.
Elle se détourna tout à fait de l’étal de victuailles qu’elle étudiait avant l’arrivée du gamin Ducatore, curiosité titillée par la perspective de s’amuser vraiment.

- Au lieu d’parader…. Crache un peu, que j’vois si c’est vraiment une affaire qui vaut que j’me déplace. Pas pour t’vexer, mais… On s’connaît à peine. J’sais pas, p’t’êt’ que tu t’enflammes pour des trucs qu’un mioche plus p’tit qu’toi saurait faire.

C’était facile. C’était bas. Elle adorait. Sa façon d’aimer les gosses, voyez ?
Elle chopa celui-ci par le coude et l’entraîna d’autorité, bras-dessus bras-dessous, à travers le marché. Son œil luisant glissait d’un étal à l’autre, se fondant dans la foule grouillante des badauds venus acheter – acheter ! quelle idée – de quoi se remplir l’estomac ou se couvrir les miches. En causant suffisamment bas, impossible d’attirer leur attention trop crispée sur les contingences quotidiennes.

- S’agit d’aller chez des gens comme il faut, donc, poursuivit-elle sur un ton enjoué, singeant – assez mal, d’ailleurs – la diction distinguée de la haute. C’était l’évidence même : on risquait pas la corde pour avoir pillé n’importe quel quidam. Les pauvres, tout le monde s’en tape. Elle aiguillonna de plus belle, plus pour agacer l’enfant que par hâte mal venue. Riches ? Très riches ?

Bianca n’avait pas encore dit oui… mais elle et le Furet savaient déjà à quoi s’en tenir. Parmi la lie des gredins compétents, qui ne rêvait pas de jeter la zizanie dans l’univers parallèle des richards ? Pour le profit substantiel. Pour la gloire. Et pour la beauté de leur art.
Cet appel du pied du môme Ducatore, c’était peut-être une occasion en or – cas d’le dire – de se changer les idées.
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Parlons affaires (Bianca) EmptyJeu 14 Avr - 21:18

Drôle de personnage que la Bianca. Alors que les femmes devaient être belles et délicate, elle offrait au monde une trogne renfrognée et pas franchement flatteuse. Une tête de cheval, voilà comment le furet l’aurait qualifié. Pas dénué de charme, mais certainement pas conventionnelle et avec ses angles droits et sa dureté sous la crinière une mine assurément bien différente des joues rondes et du menton pointu que Mel. Et puis il y avait ce parlé. Même quand elle abandonnait l’argot, Bianca s’exprimait dans une langue rugueuse aux accents des bas-fonds. Cette façon qu’elle avait de mâché les mots entre deux rictus asymétrique ou le curieusement tiraillement rauque de sa voix tirait un sourire à Mel. Son père ne l’avait jamais laissé attraper la curieuse langue des pauvres de Paris. ce langage ni argotique, ni français où les mots étaient largués avec la violence de coups de poings et ou on se laissait porté par la poésie rugueuse d’intonation sans prétention. Les Ducatore s’exprimait avec l’insupportable correction de grammairien, jamais un mot avalé, une syllabe mâché ou un silence oublié. C’était impeccable et ennuyeux. Sauf quand Mel débitait sa logorrhée vomitive, dans ces cas là, on regrettait le laconisme brut de Bianca. Et à propos de logorré, elle s’en préparait une belle.

Mais en attendant… La remarque sur le mioche plus petit qu’elle lui tira un « pou » dédaigneux et une moue hautaine. Genre il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas faire ! Elle ! Clairement la Bianca ne se sentait plus ces derniers temps, remettre ainsi en doute sa compétence.

- Si tu vois un gnome plus petit que moi, c’est que les farfadets ont décidés de s’aventurer à Paris. Et s’il semble plus doué que moi...

Elle eut un sourire tout en fossettes et arrogance juvénile :

- Alors c’est que tu te fais vieille ma pauvre et que tu m’as pas reconnu

Plus doué qu’elle ! Ça existait bien sûr. Mais plutôt crever que le reconnaitre. Et elle allait pas laisser rien qu’une fille remettre ses compétences en doute. Un jour, elle le lui prouverait. Seulement pour l’instant on avait plus important à traiter. Les affaires d’abord l’orgueil un peu malmené par l’affection de Bianca après.

Toujours souriante et avec un enthousiasme exténuant pour son entourage, Mel rebondit sur la remarque avec une envolée dont elle seule avait le secret :

-Plus riche c’est qu’on chie de l’or ma chérie. Eux, par contre, ils chient dans l’or, c’est déjà pas mal. Et à part ça, de la pourpre, de l’hermine, des armes et de la noblesse. J’ai chiné un peu dans leur hôtel. Clairement, on a jamais vu le pareil. Midas, un mec d’avant, pouvait transformer tout ce qu’il touchait en or. Et ben eux, ils doivent faire pareil ! Je te jure il y a pas moyen autrement. Et là je t’ai parlé que de l’or, mais il y a les tissus, les rubis, les émeraudes et tout le tintouin ! Un valet, il revends des bouts de chandelle, ben rien qu’avec ce qu’il tire de ça, il pourrait devenir un bon gros bourgeois bien gras comme on aime les malmener. Et puis quand est ce qu’on a l’occasion de voler du sang bleu, hein? Ça change un peu des putes et autres tapins qu’on se fait.

Elle s’interrompit un moment le temps de se permettre une petite cabriole joyeuse. Pour reprendre sa respiration aussi parce qu’elle en avait bien besoin. L’oeil toujours allumé, elle eut un rictus :

- Enfin, tu t’en doutes ce genre de trésors c’est pas à la porté du premier venu. Et si tu te plantes.

Elle passa un doigt très expressifs sur son ventre avant de mimer avec ses mains des boyaux qui se déversaient sur un faux aveugle. Sauf qu’elle la connaisse la Bianca, s’agissait surtout de l’exiger un peu avec du défi. L’argent, elle aimait. Le combat et l’impossible, elle vivait pour. Voilà précisément pourquoi elle était la personne idéal pour cette mission. Avide, mais pas trop, et surtout avec un besoin viscérale de faire mieux que les autre. Mel eut une petite grimace affectueuse avant de préciser :

-Seulement tout cet exploit, on va le faire avec des conditions diaboliquement précise. Toi et moi. Parce que si on respecte pas les règles du jeu. Alors crois moi ma jolie, tu regrettera que les débiles du pigeon n’ait pas joué avec tes tripes. Et moi je regretterai, amèrement, de t’avoir confié le deal. On passera d’un gagnant-gagnant, à un perdant perdant. Donc avant de t’en dire plus, je dois être sûr que tu respectera les conditions à la lettre. C’est ça ou rien.

Et pour une fois, Mel était désespérément sérieuse. Elle connaissait assez les méthodes Lorraine pour savoir que ni elle, ni Bianca n’avait le droit à l’échec dans ce genre de truc. Parce que sinon. Un éclat apeuré passa dans les yeux de Mel alors qu’elle se souvint des histoires que les hommes de main lui avait raconté, sur la façon dont Philippe remerciait ceux le décevant. Mais elle se reprit et eut une voix de nouveau joyeuse en lui lançant une pièce d’or.

- Pour que tu vois que je dis pas que de la merde. Alors, t’en es?
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Parlons affaires (Bianca) EmptyDim 24 Avr - 16:38

Le mordant du môme amusait Bianca. Ses bavardages interminables, qui n’auraient pas manqué de lui scier les nerfs en nombre d’autres circonstances, alimentaient sa bonne humeur présente. Sans doute le sujet de la conversation y était-il pour quelque chose. Il se pouvait bien que Mel Ducatore exagérât une chouille la valeur du magot de son payeur, et inventât de toute pièce son histoire de « Midasse » ; mais à tout prendre, c’était bon signe. Si l’affaire était de nature à susciter moitié autant d’enthousiasme chez un môme qu’en avait vu d’autres, ce serait déjà un bon coup. Un grand coup. Comme elle n’en avait plus connu depuis trop longtemps.
À « sang bleu », elle était ferrée. Au frétillement des menottes singeant l’éventrement, elle était conquise. Elle éclata d’un rire franc. Le mendiant au bandeau leva la tête, dans un mouvement vif et misérable, caractéristique d’un aveugle qui chercherait à comprendre la farce qui le prenait pour cible. C’est qu’il avait intérêt à maintenir l’illusion, ce traîne-misère, s’il voulait continuer à ramasser la charité des passants ! Le mioche lui servait là une belle occasion. Quelques quidams grondèrent même, à mi-voix, contre cette femme et son môme qui se moquaient d’un pauvre infirme. Bianca ne s’en trouva que plus réjouie.

À ce stade, elle était prête à entendre n’importe quelle condition.
Enfin, à peu près.
Elle écouta attentivement la mise en garde du mioche. Qu’on ne s’y méprenne pas : son inquiétude manifeste, loin de chiffonner la larronne, la rassurait plutôt sur le sérieux du cas. C’était de bonne guerre : on touche pas aux intouchables sans risquer son lard. Les audacieux seuls gagnaient gros – à la condition sine qua non qu’ils fussent bons ; et, toute modestie jetée au caniveau depuis belle lurette, Bianca se connaissait l’une et l’autre qualité.
Mais pourquoi tant de mystère ? Se donner une importance ? Où était l’embrouille ? D’autres, moins regardants sur le chapitre de la parole donnée, n’auraient peut-être pas été sensibles aux précautions du mioche, et se seraient engagés sans y réfléchir à deux fois – quitte à changer d’avis. Mais pas Bianca.

D’un geste vif, elle attrapa la piécette en plein vol et l’examina d’un œil expert. C’était un beau disque lourd, net, frappé de la trogne du roi des autres. Saint Thomas en soit témoin : sa paume n’avait jamais tant relui ! En tout cas, pas depuis un sacré bout de temps. La dernière fois qu’un coup pareil s’était présenté, pfui ! remontait bien à trois ou quatre ans, si ce n’était davantage – Bianca comptait assez mal, sauf en cas de réelle nécessité.
Un rictus titilla l’angle de son sourire, comme un reflet de cette richesse.

- S’ils en chient des comme ça, c’est p’t’êt’ ben tout pile c’que tu dis, rauqua-t-elle. Pis c’est tout pile c’que j’veux entendre.

Puis le sourire disparut brusquement de ses lèvres, comme effacé par un coup de vent, pour laisser place à une mine grave. Son poing se referma sur le minuscule soleil, poignet cassé en direction du ciel comme une garde levée.

- Blague à part. Tu veux commencer par les conditions ? Va pour. T’connais la mienne. J’négocie pas.

Pour sûr, le môme connaissait sa fichue condition. Tous les Miracles ne connaissaient que ça ! Elle n’avait plus rien d’autre en bouche, cette bourrique, depuis la mésaventure à l’Araignée. « L’Ours d’abord. » Personne n’eût été assez tanche pour proposer à Bianca une affaire qui desservit les intérêts de l’autre brute taiseuse ; et pourtant, elle précisait toujours, comme un étendard, comme un manifeste – très court, très clair, très chiant… mais très sincère.
Puis ses lèvres, déliées par les syllabes chantantes, retrouvèrent peu à peu leur éclat d’amusement.

- Le reste, mettons que j’peux m’en arranger. Tant qu’ton pisseur d’or allonge la monnaie, j’suppose qu’il peut s’permettre une ou deux bizarreries.

Après tout, les pleins-de-thunes, c’étaient des gens pas comme les autres. Ils avaient masse de coutumes et de façons bizarres, et des exigences qu’on pigeait pas toujours à quoi elles pouvaient bien leur servir. Le poing disparut dans les replis de ses jupes, pour émerger à nouveau, paume tendue.

- Tope-là, et conte la suite. Mais… Avec la rapidité de mouvements propre aux tire-laines, Bianca brandit l’index sous le nez du Furet, la pulpe de son doigt appuyant presque le bout du nez juvénile. Fais-la moi pas à l’envers, tu veux ? J’aim’rais pas avoir à t’abîmer.

Personne n’était dupe : s’il fallait en arriver là, elle n’hésiterait pas une seconde. Pourtant, une certaine sincérité imprégnait son ton gouailleur. Ce môme lui plaisait bien ; quelle meilleure raison de tenter le coup ? Sa paume se déroula à nouveau – prête, cette fois, à recevoir celle d’un nouveau copain.

- Allez. Il veut quoi d’si précis, au juste, ton bonhomme ?


Dernière édition par Bianca Albin le Lun 9 Mai - 0:59, édité 1 fois
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Parlons affaires (Bianca) EmptyVen 6 Mai - 23:18

Voilà le genre d’attitude qu’elle aimait combative et bourrue à la fois. La Bianca toute femme qu’elle était ne se pâmait pas, pas plus qu’elle ne s’effarouchait d’un rien. L’or? Elle le prenait. Le défi? Elle le relevait. Et pas n’importe comment avec son timbre éraillé de corbeaux et son parlé bourru elle enchantait Mel.

À la mine grave, par contre le furet ne put s’empêcher de répondre par une grimace, puis par une caricature. Elle tordait dans tout les sens les joues ronde qu’elle avait, elle grimaçait, louchait puis finalement affectait les mines pensives des grands de ce monde. Et ce sans oublier de sautiller, de lever la tête pour observer le vol d’un oiseaux ou d’adresser un clin d’oeil à un marmot qui la fixait avec des yeux comme des soucoupes. Et qu’on n’aille pas se figurer que ces pitreries étaient le fait d’une gamine irréfléchie ou d’un gosse qui ne tenait en place et ne conservait pas son sérieux. Au contraire dans le ridicule exaspérant qu’elle affectait, il y avait une volonté farouche de ne pas laisser la moindre émotion transparaitre. Vous avez déjà essayé de lire le regard d’un gamin loucheur qui se creuse les joues en se grattant le menton vous? Et puis. Au fond par profession et formation, elle se montrait fade à l’excès. Jamais une émotion ou un cillement qui ne la fasse sortir de la normalité la plus assommante et de l’impassibilité la plus frustrante. Alors pour une fois qu’elle pouvait faire fonctionner ses muscles faciaux ce n’était pas vraiment comme si elle allait s’en priver.

La condition n’était pas vraiment un élément de surprise. Une loyauté et un entêtement légendaire. Sentimentalité de coeur féminin qu’il aurait dit le patriarche. Bizarre, on prenait difficilement cette mauvaise herbe de Bianca pour quelqu’un de sentimental. Mais on trouvait de tout dans ce monde. Et puis, ce n’était pas vraiment de sa faute. La nature l’avait ainsi fait.

Une condition qui n’était ni surprenante, ni gênante. L’Ours, Mel n’en pensait ni du bien, ni du mal. Tout au plus la taille de ces poings gigantesques et la connaissance de ce qu’il était capable d’en faire lui donner des sueurs froids. Quoique… au moins, cette bête vous finissait vite. ce n’était pas le cas de tout le monde ici-bas . Elle eut donc un haussement d’épaule et répondit en soufflant de toute ses forces sur une mèche qui s’acharnait à tomber entre ses yeux.

- Pour ce qu’il a à voir avec le travail ! Tu peux lui passer la moitié du fric si ça t’amuse. Par contre, notre tambouille elle reste secrète. T’avise pas de lui dire c’que je vais te dire. C’est plus secret qu’une confession. Et tu sais ce qu’il arrive à ceux qui révèle la confession? Ils vont directs en enfer ! Et là… Là ma jolie, ils souffrent. Et crois moi que cette confession là, l’Enfer tu vas y aller direct mais Fissa comme on dit en italien et ça va pas être trop allegro. C’est pas contre lui ! Je l’aime bien notre taciturne, mais je m’en voudrais qu’il ouvre sa grande gueule et qu’on se retrouve avec des indiscrets qui sabote le travail. Donc tu lui dis que t’as un accord, que l’accord il est avec moi. Mais rien de plus ! Pas chez qui tu bosses et comment tu as fait ton exploit.

Clairement, il ne fallait pas que tout le monde s’amuse à faire ce qu’elle allait proposer à la Bianca ou que les rumeurs circulent. Visiblement ça risquait de tout saboter. Ce n’était pas à Mel d’en juger. Mais elle savait que pour le silence, Bianca était un bon choix. Quand il s’agissait de la grimpe, elle excellait mais elle avait pas trop tendance aux fanfaronnades.

Après avoir louché un moment sur l’index qui s’agitait tout près de son petit nez délicat et ma foi fort sale. Mel eut un sourire rayonnant et approuva en la topant :

- T’inquiètes ! Pour ça je suis comme le Padre.

Elle topa donc joyeusement. Tout en se faisant la remarque que décidément la Bianca possédait des mains plus calleuse que les siennes. Et plus grande aussi. Il y avait il en ce monde une personne ayant la décence de ne pas lui faire croire qu’elle était atteinte de nanisme? Evidemment les enfants de six ans ne comptait pas.

Mais l’accord la rendait trop euphorique pour qu’elle en fasse la remarque. Et ce fut les yeux sincèrement pétillant que Mel énonça.

- Condition numéro un : le secret absolu. Tu peux te vanter d’un coup fumant. Tu peux inventer des trucs. Mais ça se rapproche pas de la vérité. Sinon tu sais comment ça se passe. La rumeur va cavaler jusque dans de mauvaises oreilles. Donc motus et bouche cousue. Mais bouche cousue de fils d’or. Donc tu auras pas à te plaindre. Ce qui m’amène au second point. Ton paiement est pas négociable. Mais franchement, t’as pu le juger toute seule, il est généreux. T’en as un tiers avant pour te donner un peu de coeur au ventre et la suite si tu délivres le poupon tranquille.

Mel eut un sourire en coin et fit vibrer sa main :

- Tu la sens Bianca? L’excitation de la grosse affaire qui veut pas venir. Et du secret qui veut pas se dévoiler ! Ça file la chair de poule, hein? Allez comme je suis bonne âme je te révèle le truc.

Tout en parlant, Mel avait cessé ses grimaces et prit un visage neutre alors qu’elle menait Bianca vers un coin, où elle pouvait s’assurer facilement de l’absence de gêneurs et d’oreilles indiscrètes. Puis elle révéla :

- Tu vas te rendre dans rue Saint Thomas du Louvre. Puis tu prends l’hôtel Chely. Garde à pas confondre avec l’hôtel de Longueville. Je te donnerais les horaires et les itinéraire de la garde. pas de soucis de ce côté là. Puis tu te rends dans le boudoir. Il n’y en a qu’un seul. Tu peux pas te tromper. Là tu trouvera un coffret de jade avec des ajouts en vermeilles. Tu ouvres avec cette clé.

Elle confia une vulgaire clé d’étain à Bianca puis reprit :

- Tu touches à rien. Tu retires rien. Il y aura des bijoux, des pièces et tout. Tu t’avises pas de laisser tes doigts se perdre. À la place.

Mel sortit un document de papier luxueux cacheté à la cire rouge avec un sceau qu’elle ne connaissait pas. Mais c’était pas comme si elle avait jamais eut des connaissances en blasons et tout le reste. Donc il n’y avait pas vraiment lieu de s’étonner.

- À la place, tu me poses ça. Il y aura d’autres lettre. T’as qu’à le mettre au milieux du tas. Tu le dépose. Tu refermes. Et tu repars comme t’es venus. Les poches tout aussi vide. Sauf que moi, tes poches je les remplirais d’or après. Et puis, c’est pas tout les jours qu’il nous est donné de faire preuve de charité et d’ajouter des choses aux lieux de les enlever. Donc savoure ta sanctification. Une fois que c’est fait. Tu retournes pas dans l’hôtel. Pas pour trois mois. Après, je te donnerais le feu vert. Mais à ta place je ferais gaffe les horaires ils auront changer. Des questions. Des objections? Si t’as la trouille c’est le moment. Sinon on va passer aux détails.

Mel dévisageait ouvertement Bianca en tentant de lire sur sa vilaine trogne ce qu’elle pensait de tout ça. Ne rien voler et donner c’était pas vraiment dans la nature de la chapardeuse. Tout comme ce florilège d’instructions et d’interdiction. Mais il fallait bien changer. Et au vu du paiement, le jeu en valait la chandelle. Largement.
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Parlons affaires (Bianca) EmptyJeu 12 Mai - 23:06

L’Ours, il demanderait rien. S’il voulait savoir, pas de doute : Bianca déballerait tout, sans le moindre égard pour les mises en garde colorées d’un mioche un rien trop bigot, même s’il manquait pas de cran et se payait une bouille hilarante. Le chef de la bande passait avant tout. D’ailleurs, l’idée qu’il bavardât semblait si baroque, si insensée, si inconcevable qu’elle sapait de l’intérieur tout l’argumentaire juvénile. L’Ours, ouvrir sa gueule ? Allons donc. Pour bouffer, ça oui. Pour mordre. Mais quoi d’autre ? Bianca avait souri. De toute façon, l’Ours demanderait rien ; quant au reste du monde, pour le coup, elle ne se sentait aucune obligation de lui conter ses exploits. Pour sûr, c’était sympa de se faire mousser de temps à autres – mais s’il fallait y renoncer en échange d’une belle affaire, bah ! c’était pas cher payer.

Semblable à une promesse, le claquement de la jeune paume fourmillait encore doucement au creux de sa main rêche, bien calée contre la hanche, tandis qu’elle suivait ce drôle de petit coursier en méfaits. Un hochement de tête amusé accepta la condition première. La seconde passa tout aussi bien. Au petit numéro de suspens qui anima la menote juvénile d’un grelottement de tambour, elle lâcha un rire sonore.

- T’es un saint, mon p’tit, ça s’voit sur ta bouille.

C’était vrai.
Excellent public, elle s’appuya contre le mur tout proche, tendant le visage vers la frimousse d’angelot qui précisait le détail du mauvais coup. Son regard scintillait encore, mais d’un rire plus profond, plus élémentaire, presque : sérieux, et qui semblait descendre très loin au fond des orbites. Les dés étaient lancés. Le jeu commençait.
En pensée, elle dévala la rue Saint-Thomas-du-Louvre, invoquant les façades des taules à rupins, à la belle couleur de chair crémeuse, quasi immaculées comme poudrées de blanc – à l’instar de leurs femmes. Impossible de pousser plus loin l’exploration, cependant. Faudrait attendre les renseignements promis. Pas de repérage avant, surtout ; dans ce genre de coin, on n’avait qu’une chance. Et ce serait la bonne.

Elle soupesa la clef. La fit rouler entre le pouce et l’index. Fronça légèrement le sourcil. Pour un joli petit coffret de pierreries, les serruriers ne faisaient-ils pas d’efforts ? À moins bien sûr que le pisseur d’or se fut chargé de la faire copier. En pensée, elle feuilleta son répertoire de métalleux de talents, capables de reproduire ce genre de petits bijoux. Ça payait pas de mine, mais c’était utile. Si elle avait raison, le commanditaire de Ducatore fils rigolait pas.

L’information suivante lui fit redresser d’un coup le visage. Étonnement. Circonspection. Déception légère. Intérêt. Recueillement. Hilarité. Une palette d’émotions flotta sur ses traits, se mêlant, se démêlant sous les yeux du gamin, aussi fluides et sincères qu’un lever de soleil. De toute évidence, l’affaire sortait de l’ordinaire.
Le second artefact n’était pas pour la ramener en terrain connu. Sa paume rude s’étonna de la douceur du papier, rond comme la peau d’une femme, moucheté d’un délicat dessin de cire. Les clefs, elle connaissait ; mais ça ? Inédit. Saugrenu, même. Tellement étranger qu’elle ne regretta pas de ne pouvoir la lire.
Elle fit bruisser la lettre sous la pulpe endurcie de ses doigts. La suite des explications glissait sur ce bruit de fond, presque mise en valeur par son incongruité tangible.

- Évidemment, qu’les horaires auront changé, lâcha-t-elle à mi-voix. Parce que la garde savait son office, un peu. Parce que le destinataire du papelard voudrait s’éviter d’autres visites, probablement. C’était pas un problème. Pas pour l’instant. Elle balaya la question d’une épaule nonchalante. J’m’en dépatouillerai à c’moment là. Un plan après l’autre.

Elle considéra un moment la missive. Une expression d’incrédulité hilare avait définitivement conquis son visage, découvrant une petite dent jaune qui grattait sa lèvre inférieure.

- Ha ! C’est ben la première fois qu’on m’paie pour alourdir l’client, et pas pour l’soulager. Dis-voir, Furet ! Tu m’trouves comment, en coursière ? J’devrais changer d’métier ?

Joignant le geste à la parole, elle prit une pose guindée, étrangement droite pour ce corps si naturellement disloqué, et vaguement – très, très vaguement –  réminiscente des petits larbins des grandes maisons. Ou de l’image qu’elle s’en faisait. Pas faute d’en avoir vu ! Quelques uns. Afin de leur payer un coup, soutirer deux trois rancards, rire un peu à leurs dépens. N’empêche : l’imitation pêchait, et pas qu’un peu.
Bien vite, ses membres se délièrent, retrouvant leurs papillonnements ordinaires, et la lettre disparut dans un repli de ses jupes. Pas un instant elle ne s’inquiéta du contenu. Rien à carrer. Pas ses oignons.

- Allez ! J’aime ça. Pour les rancards, j’te fais confiance ; essaie qu’ton gonze se goure pas trop sur les horaires. La mine réjouie trahissait assez le peu d’inquiétude de la truande à ce sujet. Le gonze en question connaissait son intérêt, ça ne faisait pas de doute ; et au pire, elle avait la débrouille. À Dieu plaise ! Envoie la suite, que j’sache comment ça s’joue, ton jeu.
Bianca Albin
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Parlons affaires (Bianca) EmptyMar 24 Mai - 21:57

Mel dessina une auréole imaginaire au-dessus de sa tête en entendant l’approbation de Bianca. La sanctification approchait à grand pas, elle en était persuadée !

Le furet se permit un sourire ravie et leva les mains en signe d’innocence :

- Tout le monde n’est pas aussi bien informés des manoeuvres des gardes que toi. Il y a un paquet de crétins qui pensent que les gardes sont colorés et habillés comme des bouffons ils sont inefficace et qu’on peut les avoir facilement. Et toi et moi on sait très bien comment ces abrutis. Les plus chanceux meurent sur le coup… les moins chanceux donnent du travail au très délicat monsieur Paris. Oh et bien évidemment, si quand tu y retournes de ton grès tu es moins douée que prévu. On se connait pas, hein?

Une précision inutile mais Mel était prudente. Et avait pas envie de foirer son premier job comme intermédiaire. La pose de Bianca lui tira un éclat de rire sincère et une série d’applaudissement et d’acclamations amusées. Nouvelle raison de préférer cette mauvaise herbe en cas de boulot, elle avait un sacré sens de l’humour et une mise en scène qui n’avait finalement rien à envier aux bouffons les plus en vogues de la ville. Au moins avec elle on se marrait ! Alors que les autres, ils étaient d’un morbide. Prenez l’ours par exemple. Non pas qu’il fasse peur à Mel. Pour quelle raison aurait on peur d’une espèce de brute avec des mains à vous décoller la tête sans y penser? Elle n’avait pas peur ! Pas du tout ! Mais l’ours était pas drôle. Aucune auto dérision, aucune patience et aucun sens pour les postures.

- T’es parfaite comme ça ! Franchement on te dirait née pour ! Hésites pas à te lancer dans une nouvelle carrière si ça te tente. Juste, elle est un peu moins forte en sensation forte. Et toi comme moi on sait que c’est ce qui risque de te manquer.

Comme Bianca confirmait qu’elle marchait dans le deal, Mel eut un claquement de doigt victorieux :

- J’ai toujours sût que je pouvais compter sur toi ! Et t’inquiètes pas, le grand patron il est pas du genre à se tromper. Bien au contraire. Du coup, il aime pas trop trop quand les autres se trompent. mais ça je te l’ai déjà dit. Donc on va rentrer dans le vif du sujet. Écoute bien, j’aime pas trop me répéter surtout en public.

Instinctivement Mel baissa la voix en envoyant son regard le plus teigneux aux gens qui trainaient un peu partout autour d’elles. Mais dans le marché, personne ne leur prêtait la moindre attention. Donc il fallait faire vite. Sans en avoir l’air, Mel surveillait les environs prête à déguerpir au moindre signe d’ennuie ou d’oreille indiscrète.

- Le coup, il se fait mardi soir. 22h précise. La relève de la garde aura lieu 15 minutes plus tard, donc les soldats seront descendus. Tu dois absolument passé par les airs, il y aura du monde en bas donc pas moyen d’y échapper. Mais le point positif c’est que du coup, on entendra pas le bruit.

Elle s’interrompit un moment en voyant que des gens commençaient à s’intéresser un peu à eux et reprit avec un lieu commun sur :

- Et donc, à ce moment là le prêtre à vomis sur ceux venu recevoir le dernier sacrement.

Et pour aider les plus curieux à se désintéresser de l’affaire, elle balaya le pilier qui soutenait un étal de légumes. L’étal s’effondra alors qu’elle prenait Bianca pour l’entrainer au loin et préciser d’une voix basse et sifflante au milieux des cris et des exclamations des badauds :

- Je serais là pour m’assurer que personne ne monte à l’étage, mais cherche pas à me retrouver.

Principalement parce que la seule astuce à laquelle elle avait conclu pour s’introduire ici avait été de devenir le temps d’une soirée boniche. Avec la robe, le bonnet et le corset. Et qu’elle tenait pas trop à ce Bianca la voit dans cette tenue. Elle y tenait même pas du tout, du tout. Déjà que pour elle avaler cette déchéance qu'elle estimait ne pas mériter était dur. Mais qu'en plus d'autres en soi témoins ! Pitié ! Son orgueil ne s'en remettrait jamais, et elle mourrait seule, humiliée et femme. Plutôt crever.

- Tu rentres, tu dépose la lettre, tu ressors. Tu touches à rien d’autre. personne se rends compte de ta venue et le lendemain on se retrouve tranquille À la pomme d’or, pour que je te refile le fric. Et crois moi, il y en aura assez pour que tu ne regrette pas ta donatrice probité de la veille. On est bon? Tu as des questions?

Parce passer plus de temps avec l’autre risquait de se révélait dangereux au final et que Mel était donc pressé d’expédier la chose.
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Parlons affaires (Bianca) EmptyVen 10 Juin - 0:48

Quelques jours plus tard, rive droite. 21h50, à vue de nez. Trottinement de chat sur les toits de Paris. En contrebas, la foule des grandes avenues se presse avec prestance ; mais la rue du Monte-en-l’air, elle, frétille de liberté sous l’œil mi-clos d’un soleil rouge.
La Bianca avançait courbée, afin qu’on ne la remarquât pas depuis la rue. De cheminée en cheminée, toujours côté cour, là où il y a le moins de passage, elle remontait la rue Saint-Thomas-du-Louvre en direction de l’hôtel Chely. À ne pas confondre avec l’hôtel de Longueville, lui avait dit le môme. Longueville, c’était le gros carré, là-bas. Ouais. Maintenant qu’elle les voyait ensemble, elle leur trouvait un peu la même mine : celle des bâtisses des rupins, quoi. Elle ne s’attarda pas sur l’idée : elle n’était pas en avance. Mieux valait, au fait ! il y a davantage de risque à poireauter sur un toit, drôle d’oiseau suspectement perché, qu’à passer comme une ombre qui s’efface en un clin d’œil – presque un mirage, un papillottement du soleil fatigué sur les ardoises lustrées.

Parvenue à bon port, elle leva un nez pointu vers l’astre. Bientôt l’heure. Sous ses pieds, elle sentait presque le remue-ménage des derniers hommes et femmes qui se pressaient dans les étages. Ducatore fils avait dit vrai : la petite sauterie d’en bas les mettait sur le pied de guerre. Plus long à attendre ; ils se seraient bientôt tous lancés à l’assaut des escaliers, probablement en même temps que la garde, au service de leurs maîtres. Pauvres choses.
Très vite, le battement d’un vantail étouffa l’animation domestique. Un valent quelconque venait de refermer la fenêtre. Bianca jeta un œil en contrebas : la cour était vide… mais pourrait ne pas le rester longtemps. Pas droit à l’erreur, ni à la malchance. Si une petite servante venue jeter les épluchures remarquait son ombre projetée sur le pavé, elle n’aurait plus qu’à fuir.  Adieu la belle affaire ! Adieu davantage, même, s’il se radinait un tireur quelconque pour la canarder à vue. Moche.

Mais cette pensée ne la refroidit guère. Souple comme une anguille, la cambrioleuse se coula, ziou ! le long de l’ardoise à pic. Le bout de son pied chaussé de bandes de tissu gratta l’étroite corniche, et glissa jusqu’à la fenêtre mansardée qu’elle avait entendu claquer. Il eut été bien simple de briser un carreau : mais la Blanche ne tenait pas au bruit. De surcroît, son ouvrage serait d’autant plus belle si on ne repérait pas d’où était venu le mystérieux messager ; et sa prochaine visite ne s’en trouverait pas compliquée.
Tirant d’une poche de ses pantalons une sorte de plaque de métal assez fine, elle l’introduisit entre les battants, comme un genre de levier. Le bois gémit. Craqua comme un os. Attention, attention… Ne pas laisser rompre le panneau. Distiller sa force, goutte après goutte. Étrange, n’est-ce pas ? Comme elle pouvait se maîtriser, quand il ne s’agissait pas de cogner du vivant. Quoi qu’il en soit, la fenêtre était de bonne facture : elle eût le bon goût de résister à la torsion. Lorsque l’embrasure ainsi pratiquée fut assez large, Bianca y glissa un crochet svelte, curieusement contourné, et chatouilla le pêne avec adresse. Un instant et quelques cliquetis de protestation plus tard, la serrure rendait les armes.

Une fois à l’intérieur, la cambrioleuse referma soigneusement le vantail, pas peu fière d’avoir causé si peu de dégât. Puis, elle tâcha de se remémorer le plan d’ensemble que le gamin Ducatore lui avait tracé en quatre mots. Du rez-de-chaussée montaient les échos étouffants de la fête des rupins. On n’entendait déjà plus le pas lourd de la garde descendre les étages. Le temps était compté. Bianca s’élança, glissant sur le parquet ciré de frais, les doigts soigneusement entortillés derrière le dos comme un enfant qui se retient de rien toucher. Les pièces contenaient pourtant de quoi la tenter : bibelots de valeurs, mignonnes tentures, tableaux colorés, tiroirs prometteurs au flanc de commodes minaudeuses… Mais elle ne se laissa pas distraire.

Fort heureusement et comme prévu, le boudoir n’était pas difficile à trouver. La cassette encore moins, verte et rouge et dorée, un bijou pour contenir des bijoux. La clef de vulgaire étain jaillit aussitôt de sa manche – le bel atout que voilà – et s’imbriqua comme un rêve dans la jolie serrure plaquée d’or fin. Beau travail, l’artisan ! Pas une barbe, pas une friction. Copie parfaite. Le coffret s’ouvrit sur son riche contenu.
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Parlons affaires (Bianca) EmptyLun 20 Juin - 22:44

C’était une chose ridiculement agaçante que les corsets. Et surtout l’obligation pour le beau sexe de devoir les porter. Avait on jamais envisagé une prison plus éreintante pour le corps? Tout en tentant de trouver une respiration à peu près normal, Mel eut une pensée compatissante pour toute les pauvres filles qui portaient ce genre d’instrument de torture en permanence.

Le pâtissier lui jeta un regard oblique et elle tenta de reprendre l’attitude servile d’une bonniche de grande maison. Mais visiblement, il ne s’intéressait qu’à son décolleté. Pour ce qu’il y avait à voir. Une nouvelle preuve que l’homme en plus d’être alcoolique se révélait dangereusement bigleux. Est ce que le fait qu’il ne voyait pas l’objet du délit rendait le crime moins conséquent? Ou le fait que l’objet du délit soit pour ainsi dire inexistant. Tout en réfléchissant à cette question au moins métaphysique, le furet s’empara d’un plateau de friandises et le monta de la cuisine aux étages. Les yeux soigneusement baissés pour ne pas se prendre les pieds dans les plis de sa robe, elle gravit l’escalier. Une construction absurde pierre blanche, à peine assez large pour le furet et son plateau. Et pourtant, la gamine se rangeait plus aisément dans la catégorie des mauviettes que celle des mastodontes. Plus lourd que prévu, le plateau d’argent tanguait un peu au bout du bras maigre. Un amaretti manqua de s’écraser entre deux étages et l’équilibre ne fut rétabli que grâce une prouesse artistique. Prouesse se révélant nettement moins amusante lorsque personne ne pouvait la féliciter. Bien au contraire, derrière elle une autre domestique se racla la gorge pour lui faire comprendre qu’elle avait intérêt à accélérer.

À peine son ascension finie, un valet bien plus élégant qu’elle ne le serait jamais lui prit le plateau. Du pas assuré du domestique entrainé, il passa des quartiers des domestiques à la salle de jeu. Elle eut à peine le temps de l’entendre se plaindre de la goinfrerie de la comtesse Risci que déjà il disparaissait et qu’elle redescendait. Descente toujours plus facile que l’ascension et infiniment plus rapide. Et elle devait l’être. Hors de question que les gens prennent le temps de s’intéresser à elle. Un soir comme celui-là, personne ne regardait les nouvelles têtes. On était trop débordé pour chercher à comprendre. Tant que la petite brune portait la bonne robe et montait les plateau, on se moquait de savoir si elle était sous les ordres du majordome ou d’un autre.

Elle reprit donc un nouveau plateau, couvert de verre à vin propre et remonta prestement. Ce fut un autre valet, légèrement plus grand que l’autre, qui la déchargea. Mais cette fois, elle était seule dans le couloir. Aussi, elle choisit de ne pas retourner dans les profondeurs de la cuisine mais plutôt de s’élever jusqu’aux appartements du maitre des lieux. Sa route fut presque sans encombre. Elle croisa pourtant un autre serviteur. Mais, miracle de l’attitude servile, il ne lui prêta pas la moindre attention. Sans doute s’imaginait il qu’elle allait chercher un objet ou autre, peut être un nouvel éventail pour la marquise. Finalement, elle se retrouva en embuscade dans le couloir menant au boudoir.

Deus Omnipotens a écrit:
Le membre 'Melechia Ducatore' a effectué l'action suivante : Au gré du Hasard


'Sujet de Fortuna' : 4

Si des bruits de pas se firent entendre finalement personne ne vint déranger Bianca. Bianca remarquablement légère et efficace. Enfin, Mel supposait. Elle ne pouvait pas à la fois vérifier l’absence de gêneurs et la perfection du travail de la truande. Il fallait juste lui faire confiance.

Après ce qu’il lui semblait une éternité, elle en vint à la conclusion que Bianca avait eut assez de temps. Elle redescendit donc prestement et acheva son service comme si de rien n’était. Ce n’était pas prévu au départ. Mais alors qu’elle préparait son départ discret et nécessaire, on lui fourra d’office un nouveau plateau dans les bras. Enfin, personne avait l’air de s’être rendu compte qu’elle avait disparu un moment. Ou qu’elle n’avait rien à faire là. Même si pour plus de sureté, elle s’empressa de disparaitre après.

Une trop courte nuit plus tard, elle retrouva Bianca. Mais cette fois, sans corset. Au moins dans ses frasques de valet, elle pouvait respirer, sans parler de courir et de grimacer. Tout en faisant mine de s’intéresser aux poules que vendait un paysan, elle guettait du coin de l’oeil l’arrivée de Bianca.

Pourvu que ça n’ait pas merdé après son départ. Il n’y avait pas eut de drame apparent mais un garde égaré aurait pût attraper Bianca. Ou elle était peut être tomber. Elle gisait quelque part dans le fossé le crâne fendu en deux. Ce qui en soit était assez triste. Mais surtout signifiait que le double de la clef se baladait. On pouvait remonter à elle. Et alors. Alors Mel allait se faire massacrer, au sens propre. Il fallait que Bianca se montre maintenant.
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Parlons affaires (Bianca) EmptyJeu 23 Juin - 18:56

L’attente ne dura pas. Ducatore commençait tout juste à s’inquiéter sévère quand la porte du bouge grinça sur ses gonds, révélant la silhouette dégingandée de Bianca Albin. Coup d’œil alentour. Le museau pointu rayonnait de cette joie arrogante, un brin vantarde de l’orgueil satisfait qui ne cherche qu’un public.

Ayant repéré le môme, elle fit claquer ses cordes vocales dans un petit « ah ! » satisfait, et marcha droit dans sa direction. Décidément, tout se déroulait comme prévu.



    [La veille, rue Saint-Thomas-du-Louvre]

Deus Omnipotens a écrit:
Le membre 'Bianca Albin' a effectué l'action suivante : Au gré du Hasard


'Sujet de Fortuna' : 8

La cassette aux merveilles se referma sur la missive dans un claquement mat. Mieux valait ne pas s’attarder, ou l’envie d’empocher un ou deux cailloux tiraillerait trop la cambrioleuse. Non, non. Interdit. Parole donnée valait tous les butins du monde ! Au besoin, elle n’aurait qu’à revenir dans quelques mois, quand le commanditaire aurait écoulé toute sa correspondance, et qu’on ne risquerait plus trop de faire le lien. Maintenant qu’elle connaissait un peu les lieux…

Bianca dodelina de la tête à la manière d’un chat rassasié. Sa mission lui procurait une gaieté de petite fille, tant par sa nature insolite que par son cadre cossu. Les parquets glissaient comme un rêve sous ses  pieds. Dans la pénombre du semi jour, ils paraissaient presque taillés d’or fin. Comment s’appelait le gars, déjà ? Celui qui transformait tout en or ? Mi… Mi… Mi-quelque chose. Faudrait qu’elle redemande à Mel.
Mais soudain, un léger grincement retentit depuis le couloir. Alertée, Monte-en-l’air darda un museau froncé vers l’entrée du boudoir. Une servante attardée ? La garde ? En trois enjambées souples, elle se coula jusqu’aux portes et s’aplatit contre le mur, tous les  sens aux aguets. Là, derrière les moulures qui lui chatouillaient le dos, de l’autre côté de la paroi poudrée, quelqu’un vivait. Respirait. Existait.

D’instinct, Bianca tira de sa ceinture un petit couteau. S’il s’agissait d’un serviteur, l’individu aurait bougé, sans doute ; or, elle percevait toujours sa présence dans le craquement infime du parquet. Un garde, alors ? Un seul ? Foutaises ! Cette engeance-là se promenait en horde : pas si bête, tout de même ! À moins que les richards d’ici eussent lésiné sur la compétence de leur personnel de nuit. C’était décidé : si le quidam pénétrait dans le boudoir, c’en était fini de lui.
Tant pis pour les tâches. Mel comprendrait.  Ou pas – et ce serait bien dommage, parce qu’il était fendard… mais tant pis.
Après quelques instants, cependant, un chuintement discret trahit la retraite du gêneur, et Bianca rempocha son arme, sans se douter qu’elle avait été à deux doigts de percer le secret de Mel Ducatore… ou Mel Ducatore elle-même.

Prudemment, elle se faufila dans le couloir, et pressa l’allure vers la fenêtre par laquelle elle s’était introduite. En contrebas, pas un chat. Elle se hissa sur la corniche, tirant le vantail après elle d’un geste expert. Elle s’apprêtait à lui imprimer une impulsion sèche pour le fermer tout à fait… quand des éclats de voix lui parvinrent depuis la cour.
- Non, j’vous dis !
- Allons, mignonne… Sois gentille !

Coup d’œil.
Les derniers rayons rouges faisaient scintiller un morceau de métal. Voilà donc où s’attardait la garde… C’était du propre. La truande agacée posa le front contre la pierre à peine rugueuse, tâchant de détendre ses membres et d’apaiser son souffle. Fallait pas bouger. Juste pas bouger. Maintenir la fenêtre, et rester sage…
- Laissez-moi ! On va m’attendre. J’vais m’faire renvoyer, si vous…
- Juste un baiser, petite ! Là… Sur la joue…
- Allez, quoi !
- Juste un, et on t’embête plus !

Froissement de tissu. La petite servante se débattait, sans doute, d’une étreinte trop ferme. Manquerait plus qu’elle appelle à l’aide !
Les muscles des bras blancs commençaient à se tendre dangereusement. Une inquiétude moite empoissait les doigts de dextre arrimés au vantail.
- Lâchez-moi, j’vous dis, ou je crie !
Ah, non !
- Ah, non !
Clac ! La gifle résonna dans la cour, suivie d’un gémissement. Bianca ferma les yeux. Pourvu qu’elle ne regarde pas en haut… Surtout, surtout, qu’elle ne regarde pas en haut…
Et sa main de glisser un peu plus contre le bois râpeux.
Par bonheur, une autre voix retentit, à peine audible depuis les hauteurs. Peut-être un autre domestique venu secourir sa congénère. Ou bien un supérieur renvoyant les gardes au turbin. Le petit attroupement vida les lieux à grand renforts de « faut qu’on y aille » et d’« à bientôt », et bientôt la cour redevint silencieuse.

D’un geste agacé, la truande banda ses muscles endoloris et fit claquer la fenêtre. Ah, mais !



    [À la Pomme d'or]

Sourire radieux. C’est fou, n’est-ce pas ? Comme les événements changent de teinte après la lessive du souvenir. Toute la frustration de la veille envolée, Bianca ne retenait plus de l’incident que le tour comique. Peut-être même qu’elle le conterait à Mel, un jour. En attendant, elle tapa sur l’épaule du mioche Ducatore et s’affala à ses côtés.

- Alors petiot ? Content d’me voir ? lança-t-elle d’un ton gouailleur, en lui claquant la cuisse. Sous sa paume rêche, une forme aisément identifiable appuyait contre la chair. J’te rends ça, j’imagine ?

C’était la petite clef d’étain. Sans doute que la prochaine lettre – si son boulot de coursière se poursuivait – serait à livrer ailleurs. En tout cas, ce serait plus simple, vu qu’on risquait désormais de garder un œil sur le boudoir. À moins que le destinataire n’aimât le contenu du message, au fait ? Bianca s’avisa qu’elle n’en savait trop rien. Mais comme, au fond, elle s’en battait l’œil, l’idée reflua aussi sec.
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