Eva c'est celle du milieu, la seule fille, un grand frère, un autre plus jeune. Les autres, n'ont pas survécu, ce n'est pas leurs fautes, les parents sont soulagés, ils n'ont qu'une seule fille à casée, mais à qui la casé ? Heureusement, la nature est bien faite et elle a offert au couple, une bien jolie enfant. Le temps passe, les temps sont durs, mais qu'importe, la famille s'écrasent sous les impôts, insidieusement, s'incruste dans l'esprit des trois enfants une idéologie révolutionnaire. La voilà âgé de seize ans, lorsque les parents la casent enfin à quelqu'un avec grand bonheur, cela a été compliqué, la famille n'est pas riche et de loin et lorsqu'on à si peu d'argent, mais un joli minois, le choix est très limité, le mariage tôt, ou le bordel, mais dans tous les cas, il faut ne plus être un poids. C'est ainsi qu'à l'âge de seize ans, Eva quitte la tutelle de son père pour devenir épouse et qu'un autre homme prend à son tour le relais.

La voilà épouse Bontemps, l'époux est plutôt agréable, la vingtaine, fils d'une famille à peine plus fortuné qu'elle et travailleur. La jeune Eva est une bonne épouse, tenant correctement sa maison, respectant son époux et très pieuse. De surcroît, c'est une femme fort agréable, assez grande, la silhouette féminine, la boucle sombre et l’œil clair et plein de mystère. Elle se charge de quelques travaux de couture ou d'artisanat, parfois, ramenant quelques sous au foyer, veillant sans cesse au bonheur de cet homme, on le lui à imposé, mais puisqu'il est agréable et doux avec elle, la jeune fille fait des efforts, espérant secrètement en tomber un jour, amoureuse. Heureuse. Eva est heureuse, son mari est plutôt agréable, il prend soin d'elle et bientôt, elle sera mère. La jeune femme accouche d'un beau garçon, tout réussi à ce couple, bien que peinant à joindre les deux bouts, elle se propose alors comme nourrice, dans l'espoir, une nouvelle fois de ramener de l'argent pour leur foyer. Néanmoins, l'esprit de révolte reste présent dans l'esprit de l'homme de la famille, cela reste à l'état de silence, car jamais il n'exprima sur ce sujet à son épouse. Leur mariage vit ainsi, durant deux ans, jusqu'à que le couple est une seconde bonne nouvelle, un second enfant. Joie & bonheur sont, bien sûr, au rendez-vous. La jeune et belle Eva, accouche une nouvelle fois, cette fois-ci d'une fille, qui se révèle assez forte pour résister à l'hiver. Une nouvelle fois, elle fut nourrice, pour ramener de l'argent au foyer et le bonheur continua.

Il s'arrêta brutalement, à l'âge de vingt-cinq ans. Au cours de l'hiver, une maladie emporte alors sa famille, son fils âgé de sept ans, sa fille de cinq ans, presque six, son époux qui à quant à lui, la trentaine désormais passée. Eva qui est plutôt d'une bonne constitution, ne tombe pas malade, mais passe bien des mois à tenté de guérir, en premier son fils, puis son époux et enfin, c'est sa fille, qui succombe à la maladie. Cette période sombre est celle des jeûnes très fréquents, pour la jeune femme, qui doit économiser l'argent, pour s'occuper de sa famille, c'est une période où elle en vient à délaisser son foyer, pour prier pour sa famille. Chaque action, bonnes ou mauvaises est accompagnée d'une prière et ainsi, elle s'aperçoit, que le Seigneur ne l'entend pas, lorsque sa fille succombe au début du printemps. Non, le Seigneur n'entend pas les prières des petits gens comme elle, pauvre, sans le sous et ne voulant que le bonheur de leur famille. Ils n'étaient jamais entendus et cela avait eu pour conséquence la mort de ceux-ci. Prenant alors pour responsable le Seigneur, son regard se voile d'ombre.
Âgée de vingt-cinq ans, Madame Bontemps, doit enterré époux et enfants, car le Seigneur à décidé qu'elle n'était pas assez riche pour mériter ses faveurs.

Si elle ne pouvait avoir d'enfants, de famille. Alors les autres, n'en auraient pas non plus. C'est ainsi que l'âme de Bontemps se noircit pour devenir l'opposé de ce qu'elle fut. Elle se voua à un autre culte, bien plus cruel, mais peut-être avec de meilleur résultat, des messes d'un autre genre, firent leurs apparitions dans sa vie de servante. Grâce à ce métier, elle avoir logement, blanchissement des vêtements et argents, quoi demander de plus ? La beauté lui été acquise depuis longtemps, ainsi qu'un certain esprit. Sa tutelle fut prise par le nouveau chef de famille, à la mort de ses parents, autrement dit, son frère aîné, un aîné, qui regretter amèrement la situation de sa cadette et lui laissa le soin de vivre sa vie de veuve, comme elle le voulait, acceptant de laisser à la disposition de la jeune femme l'argent qu'elle gagnait. Heureusement, il avait toujours été assez proche d'elle, bien qu'elle soit parfois un esprit trop libre depuis son veuvage. Il lui imposa une contrainte néanmoins. Elle devrait porter le deuil et conserver son honneur, sans s'abandonner à la prostitution comme l'aurait fait d'autres femmes, pour gagner plus. Ainsi, la vie de la belle brune devint une routine assez colorée grâce à ses maîtres légèrement dérangés et un peu d’assaisonnement sataniste.

La trentaine sonne, elle a respecté cette vie offerte, mais la voilà au service d'un nouveau maître. Racine. Nom étrange, mais l'Eva l'est également, lorsque son service fini, lorsqu'elle enfile une robe noire, simple, cintrée, strict, elle récupère parfois les orphelins devant le parvis de l'église, ou elle va accoucher les femmes, si elles ont le malheur de mourir ou si elles les convainquent d'abandonner les petits, alors elle les amène aux messes noires. Elle devient celle qui fournit les innocents sacrifices.

La messe noire est un moment particulier pour Bontemps ... En premier lieu, le lieu est noir, sombre, froid, c'est étrange, cette disposition qu'on les lieux de culte à être sans cesse froid. Pour cette messe, la femme est allongée, Eva, elle, l'observe, l'œil se pose sur le corps nu, parsemé de millions de boules de chaire due à la température, sur les mèches, qui s'échappe négligemment de la coiffure aux boucles soignées, de la silhouette courbée, arrondie, en chaire de la Dame. Les mots sont récités, alors que son regard reste posé sur la peau à la pâleur lunaire, il est demandé, beauté, pouvoir, richesse, jeunesse, ce que tout le monde veut, quelqu'un, demandera-t-il un jour, simplement le bonheur ? Une famille ? Non, jamais. Puis le nourrisson, pleurant, est pris et alors qu'on pose une coupe sur le ventre gras de la dame, il est simplement égorgé. Le voilà, mort, saignant, laissant la vie s'échapper de son minuscule corps, pour que celle-ci rejoigne le calice et accomplisse les désirs de l'allongée. Voilà ce qu'est une messe noire. Voilà à quoi sert Eva.

Les siens étaient morts par la main du Très-Haut, alors elle désormais, elle offrait ceux des autres au Sans-Nom. Un Sans-Nom qui semblait plus clément que son opposé divin.