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 A la recherche du bonheur [Pv Antoine]


A la recherche du bonheur [Pv Antoine] EmptySam 20 Oct - 17:42

Si elle n'avait pas disparu de son champ de vision, il ne serait pas là, arpentant ce long couloir ! Oui, il s'inquiète pour elle ! Oui, il est peut-être trop protecteur. Mais ils ont toujours été profondément liés et elle est tout ce qu'il lui reste aujourd'hui ! Sa seule famille ! Leur père a quitté cette terre il y a un an et leur mère lui a clairement fait comprendre qu'il était hors de question qu'il passe le seuil de la demeure familiale ! Alors, oui, il tient à elle et il sera toujours là pour elle !

De plus, elle a beau être une jeune demoiselle de vingt-et-un ans, mature, volontaire, sûre d'elle, pouvant parfois même se montrer cruelle, elle n'en demeure pas moins une enfant emportée par sa jeunesse ayant encore besoin d'être surveillée ! Mais là une fois de plus elle avait échappé à sa surveillance et comme à chaque fois une inquiétude grandissait en lui bien que sa pudeur et son orgueil l'empêchaient de l'avouer !

Certes, il l'aime, bien évidemment mais la responsabilité qu'il a endossé et dont il s'est fait le devoir d'être toujours là pour elle coûte que coûte depuis qu'ils avaient quitté la demeure familiale, le pesait parfois.

Et à présent, il commençait sérieusement à s'agacer de la situation ! De plus, sa personnalité bouillonnante n'arrangeait rien !

Sortant précipitamment de la salle du Bal, il traversait le grand couloir rapidement avec nervosité, pénétrant et jetant un oeil dans chaque salon attenant. Vu la superficie du Palais, il lui faudrait moult temps avant qu'il n'aperçoive la silhouette de sa jeune soeur.

Soudain, alors que son esprit était plongé dans les méandres de ses songes, il sentit quelque chose le heurter. Revenu sur terre, il écarquilla les yeux et aperçut un homme d'une assez belle prestance. Ne prenant pas le temps de le détailler, assez courroucé, il s'écria à l'adresse de ce dernier :


- "Ne pouvez-vous pas regarder où vous marchez ? ! N'y-a-t-il pas assez de place pour deux? Il me semble pourtant que si ! A moins que vous ne souffriez de cécité, ce qui ne m'a pas l'air d'être votre cas !" Ajouta-t-il dans un beau pot pourri d'italien et de français, le fusillant du regard.

Eh oui, il n'était certainement pas à prendre avec des pincettes !
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A la recherche du bonheur [Pv Antoine] EmptyMer 28 Nov - 15:02

La douce félicité qui avait accompagné l'inconsciente descente du doux breuvage dans sa gorge avait eu raison de la mélancolie du Marquis. L'envoûtant et onctueux baiser qu'il s'était permis de voler à son ami Sébastien de Ragny avait plongé Antoine dans le souvenir attendri de ces parfums d'enfance acidulés qui lui remirent en mémoire le goût sucré des confitures de son enfance. Il ferma les yeux et respira en songe la suave et réconfortante odeur des framboises, mûres et abricots confits que sa nourrice enfouissait dans ces immenses pots à douceur qui faisaient le bonheur de ses goûters d'enfant. Voilà ce que lui évoquait le frôlement audacieux de ses lèvres sur la peau sucrée de son ami et qui le mettait en joie.

Après avoir délivré avec tant de zèle l'invitation subtile du prince, le jeune Marquis se permit une autre coupe de cet exaltant vin. Il laissa le message, le messager et son heureux bénéficiaire suivre le cours de leur destin sans y prendre part. Antoine émit un petit rire d'auto-satisfaction. Cette petite mascarade l'amusait follement, lui redonnant un peu de cette salutaire joie de vivre qui lui faisait défaut depuis qu'il avait ressenti pour la première fois la sensation cruelle et qui ne l'avait plus quitté depuis de vivre aux dépens de son frère. Antoine fut emporté dans une ronde tourbillonnante et étourdissante de petits pas sautillants, légers et aériens. Le fameux mignon n'était plus celui d'un prince mais d'un roi. Travesti et réincarné en joli favori d'Henri III, l'étourdi Antoine se mit à danser, virevolter, les bras écartés, les yeux mi-clos et le sourire de miel au bord des lèvres. Il évoluait au milieu de la foule qui se massait à présent dans la salle de bal, comme si toute sa vie en dépendait, indifférent aux autres, comme étranger au monde. Le monde était beau, le monde était excitant. Il était …. Peu importait d'ailleurs ce que le monde fût à ce moment de la soirée. Seul comptait l'oubli de soi et des autres, surtout des autres, des tristes convenances et des fatales obligations, de la méchanceté et des fêlures désespérées de l'âme. Son esprit se noyait à présent dans une apparente profusion de bulles légères et tourbillonnantes, l'empêchant d'avoir la moindre pensée cohérente. Le Marquis ne touchait plus terre, aveuglé par son fallacieux bien-être et enferré dans la certitude que seule la fête accompagnée de ses folles opportunités, pouvait le sauver de lui-même. Il ne pensait plus à rien, n'entendait plus rien pas même le bruit cristallin et catastrophé des verres de cristal qui vinrent se briser, libérant le sombre breuvage, entraînés dans leur chute par un piteux marquis qui vint mettre un genou à terre avant de se relever, la tête à l'envers. En proie à un léger étourdissement qui ne fit que le conforter dans la certitude que son esprit volatile et insaisissable s'extirpait de son corps de plus en plus bondissant et agile, le jeune mignon se raccrocha aux bras du serveur.

Loin d'éprouver une quelconque gêne à briser le beau cristal et peu soucieux d'exprimer en termes clairs des regrets polis et conventionnels à l'adresse de ceux qu'il bousculait, il entama une route dangereuse vers les jardins, à la recherche de quelque air salvateur. L'air guilleret, il fit une jolie pirouette à un jeune pharaon étincelant de serpents dorés et torsadés, en forme de bracelets qui le prit de haut, délaissant quelque peu la sublime et altière Cléopâtre.
La savante reproduction du favori d'Henri III n'en prit guère ombrage, ses pensées le conduisant aux portes d'une terre inconnue où les marquis ne se laissent en aucune manière dicter leurs conduites par un faquin, fût-il pharaon et envoyé des Dieux. Parvenu au seuil de la salle de bal, il se fit ouvrir les portes ouvrant droit sur le grand couloir par deux solides gaillards travestis en glorieux gladiateurs, échappant le temps d'un bal à leur servile condition de domestiques. Antoine s'engouffra dans le long corridor qui le happa comme une bête aux abois s'empare de sa proie. Désormais, nul obstacle humain, nul domestique porteur d'envahissants plateaux remplis d'un cristal prêt à se fracasser sur place ne purent freiner la route aléatoire du frivole marquis. La relative obscurité du corridor privée de ces éclatants flambeaux qui ornaient la salle de bal plongea Antoine dans l'illusion de pénétrer dans un univers peuplé d'ombres trompeuses. Les jolies coupes de cristal qu'il avait saisies depuis l'ouverture du bal masqué pour en absorber tout le divin élixir exerçaient à présent une emprise impérieuse sur l'âme fragile du jeune homme et le privaient à présent de tout discernement. Le corps toujours alerte, Antoine slalomait entre d'imaginaires fantômes et riait à la réjouissante perspective de les éviter de justesse. Il était redevenu l'enfant gai et facétieux que son frère aimait tant, à la fois insouciant et innocent, laissant errer son imagination débridée par une joyeuse ivresse.


Réfugié dans un monde d'apparences et de faux-semblants, le marquis d'Effiat fut brutalement rappelé à la réalité sans avoir pu en prévoir la fatale issue. Le choc fut rude et le réveil des sens brutal. Antoine vint heurter un semblant d'humanité qui se mua en véritable tornade agressive et vengeresse.Stupéfait par la furie du jeune homme qui s'abattit soudain sur lui, agressé par une colère hors de proportion avec le délit, par un regard assassin, une parole acerbe, un langage incompréhensible, amusant amalgame de français et d'italien, Antoine ne put réprimer un éclat de rire, sonore, enfantin et sans animosité. Il examina plus longuement le jeune homme qui lui faisait face. Rien dans sa mine ni son maintien n'aurait pu annoncer un tel manque de courtoisie. Antoine adressa alors un sourire désarmant au destinataire de son message qui, lui, n'eut pas droit à un tendre baiser mais à une ironie toute doucereuse avant de déclarer :

- « Ce mot, et ce regard, désarme ma colère,
Et produit un retour de tendresse de coeur
Qui de son action m'efface la noirceur ».


Vous devriez lire Molière plus souvent, Monsieur. Cela vous apaiserait et ne serait pas pour me déplaire. J'aurais aimé bénéficier de son relaxant effet sur vous.


Le jeune Marquis d'Effiat, légèrement dégrisé, s'adossa au mur du long couloir et planta ses yeux dans ceux de son inopportune rencontre, ne cessant pas de sourire.
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