Métier/Titre(s) : lézard, espion, fouineuse Âge : 14 ans Origines : sans doute française Langue(s) parlée(s) et niveau de maîtrise : Français parfait, italien bon Orientation sexuelle : hétérosexuelle Situation: célibataire Date de naissance : inconnue, en hivers… Religion: Catholique peu pratiquante Groupe : truand Personnage ayant existé?: non Avatar : Maisie Williams
Le Miroir ...
Gautier-le-gaucher soupira en pénétrant dans la boutique. La lumière agaçait ses yeux pâles alors qu’il se dirigeait vers une table couverte d’étoffe. Il plongea sa main droite dans la soie verte et apprécia sa fraicheur contre ses doigts rugueux. Puis une main se posa sur la même étoffe pour en tester la qualité. Il nota d’abord la petite taille des doigts qui frottait le tissu, puis la pâleur de la peau qui contrastait avec la teinte sombre de la soie, par la suite il remarqua l’usure de cette peau et les cals qui parcouraient sa paume mais le détail qui attira son attention fut l’anneau d’airain passé sur son pouce. Une bague grossière taillé à la va-vite mais sur laquelle on devinait nettement un lézard. Un sourire entendu redressa la lippe du Gaucher alors qu’il relevait la tête. Il aperçut d’abord une veste sombre, sans doute bleu, sans fioriture et fermé jusqu’au menton. Le genre de vêtement quelconque et passe-partout que portait la petite noblesse désargentés, les domestiques de riches nobles, les bourgeois ou les lézards. Sous la veste, on devinait une chemise, en nettement moins bon état dont le col élimé et légèrement jaunis dépassait. Plus bas, le pantalon, aussi bien entretenu que la veste, tombait en plis désordonnés sur des bottes de cuir usées et visiblement très utilisés. Il devina aussi un chapeau de feutre coincé sous l’aisselle de son vis-à-vis. C’était une tenue sombre, propre, sans extravagance et totalement insipide qui cependant excita facilement la curiosité de l’homme. L’ensemble dessinait une silhouette menue, pour ne pas dire fluette, un peu plus petite que la moyenne qu’il aurait bien été en peine de décrire plus précisément. Aussi il leva un peu plus les yeux pour contempler le visage de son contact et ce fut avec joie qu’il la reconnue. Tout d’abord il ne vit qu’une tignasse disciplinée violemment, qui tombait en mèche brunes et disparates sur les épaules et assombrissait quelque peu les traits de celle qu’il lui faisait face. Un jour, une maquerelle avait déclaré « D’toute façon, trop moche pour faire la pute ». Et malgré toute l’affection qu’il avait pour elle, Gautier devait bien reconnaitre que le furet n’était pas une beauté, loin de là. Le terme que l’on employait généralement pour la décrire était « banal ». Ce n’était pas méchant, ou méprisant, juste une constatation. Elle possédait une peau pâle semblable à celle des parisiens originaux, une peau qui ne se hâlé pas malgré des heures passés dehors. Sans être grossier, ses traits ne se distinguait pas par leur finesse ni par leur régularité. Lorsqu’on la regardait en coup de vent, ce qui arrivait souvent, on croyait voir un garçon pas encore sortie de l’enfance ou un homme d’une constitution particulièrement délicate mais personne ne distinguait la fille qui se cachait sous ce front un peu trop court. Oui que ce soit dans son grand nez droit ou son petit menton, on ne percevait rien chez elle qui méritait que l’on si attarde. Même ses cheveux châtains la gardaient dans un anonymat plus que souhaitable. Puis en faisant un grand effort de concentration pour ne pas fixer la beauté derrière elle, Gautier parvint à soutenir son regard. Car chez elle, la seule chose un tant soit peu jolie que l’on pouvait trouver c’était les yeux. De grandes pupilles en général bleu qui auraient pût être banales mais qui ne l’étaient pas. Parce que dans ses yeux on pouvait deviner une intelligence avide, une détermination sans faille et la noirceur qui caractérisait tout ceux ayant grandi à la cour des miracles. Oui les yeux du furet étaient fabuleux et fascinant mais personne ne s’attardait assez longtemps sur elle pour le constater… Un sourire creusa une fossette dans le visage presque propre de son contact et Gautier cessa de la dévisager tandis qu’elle lui faisait signe de quitter l’échoppe. Malgré lui, il se sentit rassuré par ce sourire qui lui avait manqué. Il la suivie alors qu’elle se dirigeait vers la sortie. Même sa démarche semblait ordinaire aux yeux pourtant expérimenté de l’assassin. Elle avançait sans se presser mais sans flâner, comme quelqu’un qui a une journée chargé mais qui ne se soucie pas d’arriver en retard. Une allure qui en plus d’être transparente lui permettait d’observer les clients sans en avoir l’air. L’allure idéal des lézards, ces êtres aux sangs froids qui ont pour but de se fondre dans la foule sans être vu mais en distinguant les moindre détails. Puis ils furent de nouveau dans la grisaille parisienne. Son amie mit son chapeau. Son visage fut de nouveau perdu dans l’ombre. Elle se détendit et pour la première fois fit entendre sa voix. « Bonjour Gautier » Elle possédait un timbre clair pour un homme, un petit rauque pour une femme… Et ses paroles faillirent être emporté par la foule tandis qu’elle marchait doucement vers l’une des nombreuses cours des miracles. « Bonjour Mélechia »
... n'est pas le reflet de l'âme
Gautier se mordit la lèvre inférieure de toutes ses forces pour empêcher son rire de s’échapper mais rien n’y fit. Il laissa échapper un ricanement alors que son amie marmonnait : « Mélechia Ducatore… Il m’aurait appelé « Foutez-vous-de-ma-gueule » que le résultat aurait été le même. » Elle bougonna un peu pour se plaindre du ricanement de son ami mais ne lui en tint pas rigueur. Sous son feutre, ses yeux sombres observaient la foule avec constante même si elle semblait regarder droit devant elle. Souvent sa nature méticuleuse virait à la paranoïa. Alors qu’elle regardait un gamin voler une bourse à une imposante matrone, Mélechia commença une longue tirade pour dévoiler point par point la haine qu’elle éprouvait vis-à-vis de son prénom. Gautier ne répondit rien et l’écouta en silence. Mélechia aimait parler, elle parlait beaucoup, tout le temps et généralement de n’importe quoi. Les moins avertis de ses interlocuteurs allaient jusqu’à la prétendre bavarde. Mais elle n’était pas bavarde, loin de là. Car si les inepties, les ragots et les plaisanteries graveleuses franchissaient sans peines ses lèvres. La jeune femme ne révélait jamais le fonds de sa pensée ou les informations les plus importantes. Pour les lézards, la parole et les renseignements valaient de l’or et dans ce domaine la jeune femme se montrait d’une radinerie impressionnante. Elle pouvait discourir une heure durant et ne pas donner à son interlocuteur la réponse à sa question initiale. La gouaille de Mélechia était son armure la plus efficace. Lorsque l’on est petite et faible il ne sert à rien d’impressionner les gens avec de grands airs mystérieux. Par contre se faire passer pour une fille futile et sans cervelle se révélait nettement plus utile. De même, il valait mieux faire mine de coopérer et noyer l’ennemi sous un flot de paroles inutiles que se terrer dans un silence hostile et coupable. Pourtant Gautier le savait, cet abord vif et joyeux cachait une personnalité nettement plus sombre et dur. Comme tous les enfants ayant grandi à la cour des miracles, élevé par Don Benvenuto en plus, Mélechia était dure, blindée, cuirassée et elle n’avait pas froids aux yeux. Pour elle, l’autre était obligatoirement un ennemi et une source de danger potentiel. Elle n’aidait que très rarement les autres n’étant que trop souvent plongé jusqu’au cou dans les emmerdes. Obstinée à l’extrême, elle ne renonçait jamais à ses projets, même les plus foireux et faisait généralement preuve d’une mauvaise foi troublante. Petite, elle aimait tant fouiner que le surnom de furet lui collait à la peau aujourd’hui encore. Sauf que maintenant, elle mettait les informations qu’elle trouvait au service de sa grande gueule. Oui Mélechia avait énormément défaut, en plus d’être têtue et grande gueule, elle se montrait aussi radine, paranoïaque, rancunière, violente, tête-brûlée, soupe-au-lait et surtout fourbe. Mais cela ne l’empêchait pas d’être excellente dans son domaine. Parce que Mélechia possédait deux qualités professionnellement rédemptrices. Elle était pragmatique et intuitive. Elle possédait un don incroyable pour deviner les situations merdiques (et s’y précipiter) ou sentir lorsque quelqu’un lui mentait. De même, elle ne se leurrait pas sur ses capacités et s’adaptait sans peine même si pour cela il fallait taire sa personnalité profonde. Elle réagissait toujours de façon rationnelle et protégeait à merveille ses intérêts. « A quoi tu penses ? » demanda son amie. « Je me demandais… Comment es-tu devenu ce que tu es ? »
Dernière édition par Melechia Ducatore le Dim 8 Sep - 22:12, édité 1 fois
« Ma mère m’a abandonnée à la naissance. » Gautier se racla maladroitement la gorge. Il ne s’attendait pas à un début pareil. « Raaaah ! Putain, me dit pas que t’es triste pour moi ? » « Un peu. » « Mais t’es pas possible toi… Tu crois que c’est mieux d’être comme Théo que son père bat tous les soirs ? Ou comme Marie que son paternel a violée a onze ans ? Ou peut-être tu penses à Julie vendu à quatorze ans ? » « Ben… » « Si tu veux mon histoire, tu te la fermes compris ? Et je ne revois pas revoir ta putain de pitié. » Gautier obéit et ferma les yeux, imaginant les évènements que lui décrivait son amie.
Don Benvenuto rentrait chez lui d’un pas pressé. La cour des miracles n’était jamais sûre en hivers. Les mendiants les plus affamés faisaient tout et n’importe quoi pour manger à leur faim. L’homme d’une trentaine d’année à l’abondante chevelure noire allait tourner à droite lorsqu’un vagissement attira son attention. Prudent, il s’empara de sa dague avant d’aller chercher la source du bruit. Comme il le soupçonnait un bambin était à l’origine du bruit. Il s’en empara et observa avec scepticisme le morveux braillard. Alors qu’il hésitait entre le tuer et le confier à une église, le gosse poussa un hurlement remarquable au vu de la taille de ses poumons. Un hurlement si remarquable que l’assassin qui se tenait dans le dos de Benvenuto manqua sa cible et lui entailla juste le bras. Après avoir expédié le truand en assassin et remercié la vierge de veiller sur lui, Benvenuto réfléchit. Le bébé lui avait sauvé la vie, plus ou moins, il était donc de son devoir de la lui sauver. Après tout sa présence sur un trottoir gelé était peut être un signe de Dieu. Même si pour l’instant, la seule explication que trouvé Benvenuto était que la mère n’avait aucune envie de garder le mioche. Une fois chez lui, il fourra le braillard dans les bras de celle qui lui servait de cuisinière/bonne/prostituée/médecin et alla dormir.
Malheureusement au milieu de la nuit, un hurlement le réveilla. Il se précipita dans la pièce où dormait Gwenda : « Sangdieu ! Mais qu’est ce qui se passe encore dans cette putain de maison ? » « La petiote a faim » expliqua sans se laisser démonter sa cuisinière. « C’est une fille ? » « Oui, et déjà vigoureuse pour son âge. » « Raaaaah, en plus de m’empêcher de dormir, elle appartient à un sexe inutile. Dieu se fout vraiment de ma gueule » Après ce parjure, Benvenuto alla s’enfermer dans sa chambre en se jurant d’abandonner la gosse à la première occasion. Malheureusement pour lui Gwenda adorait la gosse et il dût la garder. Et après que sa « bonne amie » eut refusé de partager sa couche pendant deux semaines et de lui préparer à manger, il accepta même de la faire baptiser. Ce jour-là, il était allé voir son prêtre habituel qui par miracle n’était pas encore ivre mort. L’ecclésiastique avait accepté de rendre service au terrible assassin, bien que la demande lui semble hautement bizarre. « C’est quoi son nom à la gosse ? »demanda le prêtre en cherchant un peu d’eau à verser sur le crâne du bébé. Benvenuto grimaça, détestant être pris en défaut. « On est quel jour ? » « 13 janvier, jour de l’épiphanie. »répondit le prêtre tout en mettant son aube la moins sale. « Ben appelle-là… Melchior. Non attends, Melechia pour une fille c’est mieux. Et pour le nom, Ducatore comme moi. » (Tu te rends compte que cet enfoiré de prêtre a pas protesté ? grogna Melechia arrivée à ce point du récit. Si je le trouve un jour…)
Benvenuto finit par s’habituer à la présence de la gamine dans son « palais ». De toute façon, en tant qu’assassin et cagoux du grand Coëstre il n’était pas souvent chez lui. Dès qu’elle fut en âge de marcher, la petite Melechia fut en âge de s’attirer des ennuis. Elle rentrait régulièrement au palais en sang parce qu’elle n’avait pas su fermer sa gueule ou éviter de se retrouver coincée dans une bagarre. Puis alors qu’elle avait cinq ans, Benvenuto décida de la former « parce que cette chienne de vie ne laisse survivre que les plus forts. » La petite n’aurait sans doute jamais le physique d’un assassin aguerris mais il pouvait quand même en faire quelque chose de viable. Trop petite pour être un gros bras, trop fille pour être prit au sérieuse comme assassin et trop moche pour être une pute Melechia fut tout naturellement préparé à être un lézard. Un lézard est un être étrange qui pullule dans le sillage des assassins. Un lézard est un être transparent par essence. Il peut aussi bien devenir marchant, que poète, page ou mendiants. Un lézard est un homme capable de se fondre dans une foule sans que personne ne s’en rende compte. Un lézard voit sans être vu, analyse et revends ce qu’il sait à prix d’or. Parfois les lézards les plus doués sont des assassins, ce n’est pas le cas de Melechia. L’entrainement fut dur, les punitions sévères et les résultats lents. Mais plus le temps avançait plus Melechia promettait d’être un lézard réussit. Si banale et transparente que même ses employeurs ne parvenaient pas à faire attention à elle. Et elle tapie dans l’ombre ne manquait jamais une miette des intrigues qui se nouaient et se dénouaient autour d’elle.
Ce fut dans une ruelle de la Cour des Miracles que Melechia le rencontra. Ils devinrent amis. Mais cette histoire Gautier la connaissait très bien. Il se rappelait les courses dans les rues de Paris, les soirées passés à refaire le monde, le mutisme de son amie lorsqu’on lui posait des questions sur elle, les premières cuites, la première pute (offert par ses amis pour ses quinze ans).
Puis Benvenuto trahit le prince des gueux pour permettre à un autre prince de s’asseoir sur le trône. Certains ne goutèrent pas la trahison et tuèrent Gwenda. Melechia pleura puis elle releva le menton et se remit à avancer avec Benvenuto. Elle avait douze ans.
Un an plus tard le cœur de son père qu’elle croyait de pierre le lâcha. Elle le pleura puis elle releva le menton et se remit à avancer, seule. Elle avait treize ans.
Ce fut plus dur, mais en cédant le palais et en récupérant le pactole de sa « famille », elle avait de quoi voir venir en attendant que sa valeur soit reconnu. Et puis à la cour des Miracles le nom de Ducatore ouvrait encore quelques maigres portes. Bien que la reconnaissance ne soit pas une valeur très prisée.
« Voilà mon histoire,conclut Melechia en s’étirant, maintenant si tu m’excuses j’ai un client à aller voir » Puis elle se tourna vers Gautier un demi-sourire aux lèvres : « Déçu ? » « Un peu, une pute m’avait dit que tu étais une princesse italienne en fuite. » Elle éclata de rire : « Tu m’as demandé mon histoire… Mais j’peux aussi te raconter ma légende. »
Dernière édition par Melechia Ducatore le Lun 9 Sep - 12:09, édité 2 fois
Prénom (Pseudo) : Béné † Âge : 20 ans † Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? une amie ^^ † comment trouvez-vous le forum ? top † Le code du règlement : OK by Liam † Un dernier mot ? ici
test rp, un minimum de 300 mots est demandé:
Melechia poussa une lourde porte de bois et pénétra dans une cour minuscule mais étonnamment propre. Ses bottes noires claquaient sur les dalles grises et blanches tandis qu’elle se dirigeait d’un pas vif vers le bâtiment. Dès qu’elle franchit le seuil de la cuisine, elle fut assailli par des odeurs sucrées et familières. Elle retint le sourire qui menaçait de naitre sur ses lèvres et retira son chapeau pour le poser sur la table. Puis, elle contourna le meuble de bois brut et lissé par les années pour aller réveiller la matrone qui dormait au coin du feu. « C’est toi, furet ? » « Oui, Beth, je suis rentrée » La cuisinière se releva en massant ses reins. Elle avançait à petit pas et sous son bonnet de batiste blanche, la chevelure rousse commençait à se ternir et quelques mèches grises faisaient leurs apparitions. Un pincement de cœur troubla Melechia lorsqu’elle se rendit que la vieille femme obèse allait la quitter un jour, elle aussi. Le claquement sec d’une assiette contre la table la détourna de ses noires pensées… Elle observa la viande brune qui dégageait un fumé appétissant et les légumes l’accompagnant… « Allez mange, le furet t’es toute pâle. » Elle ne se le fit pas dire deux fois et commença à dévorer la viande, reconnaissant le gout du mouton sur sa langue. Tout en mangeant, elle ôta sa veste qui lui tenait chaud et écouta Beth lui raconter sa journée. Brusquement la porte s’ouvrit et une jolie fille avec un nez constellé de tache de rousseurs pénétra dans la pièce. « La Louison te demande, Mel’ » Décidément la maitresse du bordel possédait un don incroyable pour savoir ce qui se passait dans son établissement. Un jour Melechia trouverait son secret mais pas aujourd'hui. La concernée abandonna à regret son repas, remercia Beth et parti en suivant la fille. « T’étais où ? » demanda son guide « Tu pues le cheval » Melechia s’apprêtait à raconter une des histoires sans fin dont elle avait le secret lorsqu’elles arrivèrent à destination. La Louison trônait au milieu d’un boudoir surchargé, un verre de vin à la main. C’était une femme sans âge, sans forme, sans personnalité mais avec beaucoup de maquillage. Melechia s’était habituée aux fards de sa logeuse et n’y prêtait pas attention. Elle plongea avec aisance pour faire une révérence. Ou plutôt un postiche de révérence. « C’est ce que tu apprends en espionnant mes clients ? » demanda la Louison d’une voix sèche. Elle avait demandé un seul petit service à la fille qui dormait sous les combles et cette dernière disparaissait pendant presque une semaine. Un sourire goguenard apparut sur le visage de Melechia qui répondit avec l’aisance oratoire qui la caractérisait. « Oh non ! Les bourgeois sont des rustres qui inclinent à peine le buste. Quant aux nobles ! En ce moment ils imitent tous monsieur. Et donc quand ils saluent, ils plongent plus bas, avec la jambe en arrière et plein de mouvements du poignet. Un peu comme ceci ! » Elle salua de nouveau en rajoutant quantité d’effet de manches et de minauderies. La Louison ne put retenir son rire en voyant les pitreries de sa locataire. « Bien entendu, ils ont une vie terrible. Imaginez-donc, saluer du matin un soir ! Cela doit être un tel calvaire, sans compter qu’ils doivent avoir bien vite mal au dos ! Et puis quand on boit autant de vin qu’eux les révérences de fin de journées deviennent des exercices d’équilibre difficile. Enfin, de toute façon passer la journée sur des échasses comme ils le font est de toute manière insupportable, je pense. Et puis les bijoux qu’ils portent ! Cela doit peser si lourds. Sans compter que cela complique également les révérences. Je suis parfois étonnée de constater que les hommes arrivent à se relever alors qu’ils devraient être entrainés en avant par le poids de leurs gemmes. Vraiment, je ne prendrais leurs places pour rien au monde. Je ne supporterais pas de cliqueter du matin au soir. Et je dois vous avouer que de temps en temps, dans un élan de compassion magnanime je m’empare de leurs joyaux ou de leurs bourses. Bien entendu, il ne s’agit pas de leur dérober quoique ce soit. Je me contente de les alléger quelques peu de façon à ce qu’ils ne meurent pas écrasé par leur propre poids. Vraiment c’est la charité chrétienne qui me poussa à agir de cette manière. D’ailleurs j’estime qu’il est foutrement injuste que cette action ne me vaille que la réprobation de ces braves gens. Mais nous savons tous que la gratitude n’est pas une valeur très prisée au sein de l’élite de notre belle nation. Ce qui est fort dommage vraiment, on pourrait espérer que leur instruction leur aurait permis de mieux connaitre les bonnes manières. Mais non, ils ignorent tout ! J’ai rencontré des traines-ruisseaux mieux élevés ! Quoiqu’il en soit pour en revenir au problème des talons, je me suis dit que l’on pourrait en offrir aux mi-bottes ! Comme cela, il pourrait enfin faire à peu près la même taille que le reste du monde. Je pense que cela l’aiderait beaucoup à s’épanouir dans la vie. Et il est important de s’épanouir dans son existence car c’est ainsi que l’on parvient à respecter les valeurs chrétienne et à rendre son entourage heureux. Et il suffit de voir la tête des filles lorsqu’on leur demande de passer du temps avec lui pour comprendre qu’il ne rend pas son entourage très heureux. C’est fort dommage je trouve car à défaut de qualités physiques, il me semble que cet homme possède une grande beauté intérieur. Mais nous vivons dans un monde si superficiel. C’est triste vraiment, d’ailleurs je pense que… » La Louison leva deux doigts pour que sa négresse serve un verre de vin à Melechia. Cette dernière s’interrompit pour boire un petit peu du liquide rouge et la maquerelle en profita pour demander plus directement. « Alors, cet homme est-il au service de la police comme je le pense. Et si tu réponds en utilisant plus de six mots je double ton loyer. » « Oui, il l’est. »dit le lézard en comptant les mots sur ces doigts. Par contre, elle ne parvenait pas vraiment à déterminer si sa réponse faisait quatre mots ou juste trois et demi. « Parfait, je te remercie et te ferais parvenir ton paiement dans la soirée. A propos, Julie a demandé si tu pouvais lui apprendre à lire ? Je te paierai bien entendu. » Melechia savait lorsqu’on la congédiait. Aussi elle acquiesça sobrement et partie sur une dernière révérence. Elle s’éloigna rapidement du boudoir et traversa la maison close comme un fantôme. De toute façon à cette heure de la journée, il n’y avait pas beaucoup de client. Elle grimpa le plus haut possible pour retrouver sa chambre, juste sous le toit. Le soleil avait transformé la minuscule pièce en fournaise. Mais c’était le seul endroit au monde où elle était en sécurité. Ce ne fut qu’une fois qu’elle fut installée sur son matelas, posé à même le sol. Qu’elle se rendit compte qu’elle avait oublié sa veste en bas. Il faudrait qu’elle la récupère. Mais pas pour l’instant. Elle retira ses bottes, puis son pantalon avant de séparer de sa chemise. Nue comme un verre, elle observa un moment le renflement de sa poitrine et eut un reniflement méprisant. Il fallait espérer que ses seins ne grossissent pas trop, sinon elle pouvait dire adieu à une partie de ses impostures. En même temps, l’apparition de sa poitrine signifiait qu’elle pouvait maintenant se faire passer pour une servante. Elle passa une main sale dans sa chevelure hirsute avant de se diriger vers son impressionnante collection de vêtement. Elle n’était pas superficielle pour un sous mais savait que les déguisements comptaient dans sa profession. Elle s’empara de son pantalon le plus sale, de sa chemise grise et d’un surcot de cuir noir et usé. On était loin de l’élégance de sa veste de page. Mais elle se rendait dans la cour des miracles pas dans les écuries d’un hôtel particulier. Plus elle serait pauvre, moins elle aurait d’ennuie. Prudente elle s’empara de ses armes. Bien que sa faiblesse physique l’handicape grandement le contact de l’acier sur sa peau la rassurait. Une fois misérable à souhait, elle repartit en dévalant les escaliers mais alors qu’elle s’apprêtait à partir une fille l’interpella : « Tu pars, le furet ? » « Bien sûr… » « Mais tu devais nous raconter le jour où tu as volé des pierres au doge de Venise. » « Mais comme toutes les bonnes histoires, cet exploit doit être raconté en temps et heure. Ce soir devant un verre de vin et un macaron subtilisé à un client, je veux bien » La prostituée éclata de rire tandis que Melechia s’éloignait d’un pas rapide. Louer une chambre dans l’un des meilleurs bordels de Paris avait des avantages, l’excellence (pour ne pas dire le luxe) de la nourriture en faisait partie, comme la tranquillité. Mais l’inconvénient était que le loyer était désespérément élevé. Et donc que si elle ne se dépêchait pas d’aller voir son client, elle aurait de gros ennuis avec la Louison.
Dernière édition par Melechia Ducatore le Lun 9 Sep - 12:43, édité 3 fois
Moi j'ai lu et j'ai qu'une hâte c'est que tu sois validée
je suis sûre que mon Mi-Botte et ton Furet pourraient avoir un super lien de la mort qui tue :gaaah:
Bon courage pour la fin de ta fiche et comme l'a dit Liam, n'hésite pas à poser tes questions
Monsieur
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans Billets envoyés : 4140 Situation : Marié à Henriette d'Angleterre
Lun 9 Sep - 9:13
Bienvenue! Ton perso est super intéressant et j'adooooore l'ava que tu as choisi ^^ Pas contre, fais juste gaffe dans le dialogue... "OK", je suis pas certaine que ce soit très usité au 17eme siècle en France ^^ tu peux mettre "d'accord" à la place ^^ Bon courage pour le test RP
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 9:46
Je te l'ai déjà dit sur la CB mais pas ici alors welcoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooome Je ne t'appelerais pas "petite gueuse", ce surnom étant réservé pour ma Laura chouchou Mais tkt tu auras bientot ton surnom xD
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Invité
Lun 9 Sep - 10:06
Moi je pense que je l'appellerai "petite manante", ou "petite va-nus-pieds" ? (je sens qu'Athé va encore se faire des amis... )
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 10:14
Viiiiiiiiiiiiiiiiiii un surnom en tout cas merci pour vos messages, ça fait chaud au coeur petite-manante j'aime bien mais petite-va-nu-pied, je tiens à signaler que Mel porte des bottes. (Melechia bougonne dans son coin parce qu'elle est pas si petite, la preuve elle dépasse le mi-botte)
P.S je suis en train de rédiger le RP, j'aimerais que ça ressemble à ça mais c'est plutôt ça :taping: et ça :waaa:
mdr ne t'inquiète pas, moi aussi quand j'écris ça ressemble à ça :waaa: :taping: En tout cas j'espère qu'on pourra avoir un lien et un RP ^^
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 12:03
Voilà Test Rp posté... :taping: J'espère qu'il convient. A propos il y a au milieu du texte une très longue tirade. je suis au regret de dire qu'elle est absolument sans intérêt. En fait, arrivé au milieu de ce discours enflammé je me suis fait la remarque qu'à ce rythme la réponse de Mel' allait suffire à remplir la demande des 300 mots. Et aussitôt mon cerveau accro aux défis débiles s'est lancé dans l'aventure... Je m'excuse d'abuser ainsi de votre temps Ah et Monsieur/Erwan: il va de soi que je veux un super lien avec toi quand à Athenais je pense que notre lien ou rp promet d'être très drôle quand on voit les caractères et histoires de nos persos En bref j'ai hâte de Rp avec vous tous et pour finir . ce smiley n'a rien à voir avec l'histoire mais je l'aime
Je vais de ce pas lire ton test RP :DLa validation ne dépend absolument pas de moi, je ne suis que l'humble modératrice de l'orthographe, mais je suis enthousiaste
Edit: C'est vraiment pas mal, ortho presque parfaite, à part quelques petites fautes d'accord (comme "les odeurs sucréEs" ou les impératifs des verbes du 1er groupe qui ne prennent pas de S: "mange!" sans S ^^)
[D'ailleurs je fais cette même remarque à HELOISE dont la signa est truffée de cette faute qui me détruit les yeux xD verbes du 1er groupe (en ER): pas de S à la prmeière personne de l'impératif.]
Idem au futur pour la première personne: par exemple "je ferai"' sans S.
Sinon c'est nickel
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 12:43
Bienvenue parmi nous
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 15:39
Bienvenue petite malicieuse et agréable enfant.
Invité
Invité
Lun 9 Sep - 20:49
Bienvenue Ton perso a l'air génial, je vais vite aller lire ton histoire
Madeleine Béjart
Comédienne aux 1001 masques.
Titre/Métier : Comédienne Billets envoyés : 1036 Situation : Officiellement célibataire, officieusement passe un peu trop de temps chez Gabriel de La Reynie Crédits : AvengedInChain / P!A
Une nouvelle Truande, une belle plume, une histoire trop cool et un perso tout aussi stylé et en plus de ça Maisie Williams, mais que demande le peuple ?
Alors te voilà validée très chère, pardon pour l'attendre
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans Billets envoyés : 4140 Situation : Marié à Henriette d'Angleterre
Mer 11 Sep - 7:40
Pardon pour l'attendre? Monsieur, faut vraiment que t'arrêtes de poster à 3h du matin
Félicitations petite manante, enfin j'veux dire, charmante Mel!
Invité
Invité
Mer 11 Sep - 10:02
Merci Monsieur je te ferais bien un calin pour te remercier mais il parait que tu as peur que ça abîme tes vêtements ^^. En tout cas je plussoie Athénais, la nuit le sommeil c'est sacré ^^ mais comme c'est pour mon bien je t'en suis doublement reconnaissante
Merci belle Athé
Maintenant préparez vous les loulous, j'arrive :gnahah:
Pourquoi je sens que ça va être folklo? en tout cas, youpiiiii
Invité
Invité
Mer 11 Sep - 13:08
Ma tête pensait à autre chose mes doigts n'en ont fait qu'à leur tête
Oui voilà Mel un petit câlin de loin ça va
Monsieur
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans Billets envoyés : 4140 Situation : Marié à Henriette d'Angleterre
Mer 11 Sep - 18:23
Bienvenue sur le forum Melechia et j'espère que tu t'y plairas x)
Ta fiche est superbe en tout cas et, ne t'inquiète pas, je ne te vois pas pour l'instant comme une sale manante, or pour ces dames nobles assez crazy oui malheureusement ;-P
Invité
Invité
Mer 11 Sep - 21:48
Crazy, crazy... je t'en mettrai du crazy!
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Melechia Ducatore
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