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 La situation est critique...


La situation est critique... EmptyDim 6 Oct - 11:49


Le matin-même, Athénaïs avait croisé, par le plus grand des hasards, Stefano alors qu'elle était à Paris depuis la veille au soir pour soigner sa fille Marie-Christine. Ne pouvant se parler à leur aise dans la ville puisqu'ils y firent la connaissance d'une jeune femme issue de la bourgeoisie parisienne, Stefano avait invité la marquise à la retrouver le soir-même. Cela tombait bien, Athénaïs ne tenait plus et avait besoin de confier les conséquences de leur petite manigance qui avait lamentablement échoué. Et la situation était urgente, car dès le lendemain, elle devait retrouver le maître-chanteur anglais.

C'est le coeur léger que la belle dame quitta sa fille qui commençait à se remettre grâce à l'infusion prescrite par le médecin. Christine de Zamet de Montespan, la belle-mère d'Athénaïs, ne s'était pas gênée pour lui reprocher son départ. Cette femme ne semblait rien comprendre à la situation et ne se rendait pas compte que si son fils était moins dépensier, la marquise n'aurait pas à se tuer à la tâche, même si, en réalité, être à la cour lui plaisait plus que tout. Bref, elle n'écouta pas cette vieille chouette la sermonner et partit, rassurée de voir sa petite aller mieux. Elle arriva à Saint-Germain alors que la nuit était tombée depuis une ou deux heures. En cette saison, elle arrivait vite. La marquise se rendit immédiatement chez Stefano.

Arrivée à son appartement, elle demanda à son valet de l'annoncer à son ami italien. En attendant, elle retira ses gants et sa cape. Le milanais ne tarda pas à arriver, et la marquise sentit son coeur se serrer. Comment allait-elle lui expliquer toutes les suites fâcheuses des événements? Il faudrait bien se lancer pourtant. Elle plongea son regard bleuté emprunt d'angoisse dans le sien et rompit le silence.


-Oh Stefano, si vous saviez...

Tout à coup, les émotions des trois derniers jours remontèrent et Athénaïs ne put retenir ses larmes, elle s'effondra en sanglots dans les bras du bel italien. Après quelques instants, réalisant ce qui se passait, elle tacha de se reprendre, refusant de paraître aussi faible devant son ami, même si à présent il était trop tard. Elle se détacha de ses bras, essuyant ses larmes avec un mouchoir qu'elle sortit de sa bourse.

-Je vous demande pardon, je n'aurais pas dû... Mille excuses. Voilà, il faut que vous sachiez... Je ne voulais pas vous troubler avec cette histoire, mais je ne puis plus garder cela pour moi à présent.

Elle prit une lente inspiration, comme pour se donner du courage, et entama son discours sur un ton très bas, comme pour éviter que l'on entende.

-Voyez-vous, le lendemain du bal, alors qu'on m'avait volé ce que vous savez, je suis retournée sur les lieux du larcin, et j'ai trouvé une lettre... une lettre de menace qui disait que la personne savait tout, et que j'avais tout intérêt à obéir à ses ordres, sans quoi toute la vérité serait révélée. Inconsciente que je suis, j'ai été au rendez-vous fixé, et je me dois à présent de verser l'équivalent de 5 louis pour récupérer ce qui m'a été pris... Somme dont je ne dispose pas totalement. Oh Stefano, j'ai bien honte de vous demander cela, mais... pourriez-vous m'aider?

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La situation est critique... EmptyMar 15 Oct - 12:12

La coïncidence avait bien fait les choses ! Alors que Stefano se baladait dans les rues de Paris pour chercher quelques bijoux pour son amour, il tomba par pur hasard sur Athénaïs. Il n’avait pas revu la noble depuis le bal et il s’en était mordu les doigts. Il avait laissé la noble seule parmi tous ce soir là avec les lettres d’Henriette qui étaient l’élément important de leur plan. Les deux amis s’étaient donnés rendez-vous parmi la foule, sûrs de se reconnaître sous leur déguisement, mais la fête fut coupée plus tôt que voulu. Malgré ses recherches parmi la foule, l’Italien n’avait pas retrouvé la Marquise. Il était pourtant beaucoup plus grand que la moyenne et avait eu un bon point de vue. Il s’était même posé la question si elle était venue ou pas.

Lors de leur rencontre parisienne, les deux complices n’avaient pas pu parler librement de ce qu’il s’était passé depuis qu’ils s’étaient quittés de l’écurie car Athénaïs s’était percutée à une bourgeoise inconnue. Après s’être chuchoté un rendez-vous dans les appartements du Milanais, les deux amis se séparèrent, laissant Vivianne seule, la Dame de Montespan retournant au chevet de sa fille et le danseur allant chez les artisans.

Il était remonté bredouille de Paris, les poches vides ! Stefano n’avait pas trouvé ce qu’il était allé chercher et cela l’avait légèrement énervé. Il avait alors passé une commande chez le dernier magasin où il était atterrit, un parfumeur. D’ailleurs ce dernier ne l’avait pas laissé indifférent, même si sa timidité semblait comme un mur à franchir pour l’Italien. Une fois rentré, il se fit vite une toilette sèche et mit quelques gouttes de parfums pour accueillir son amie et lorsque son valet vint la lui annoncer, il donna congé à ce dernier pour qu’il les laisse tranquille. Mieux vaut pas que son servant ait vent de leur magouille. Il se dirigea vers la porte et vit la cape qu’il reconnaitrait parmi cent. Arrivant vers elle, il lui fit un rapide baisemain.

-Que passa mia cara ?

Il vit dans les yeux de la mère un flot d’émotions ressortir, avec des larmes qui commençaient à couler sans s’arrêter. La belle brune s’effondra dans ses bras, il la rattrapa avec douceur et la serra contre lui. Ils restèrent collés de la sorte quelques minutes, et le Milanais serait resté plus longtemps si son amie ne se serait pas détachée en premier pour sortir un mouchoir de sa bourse. Elle déversa son discourt tellement rapidement que le pauvre Milanais n’en comprit pas la moitié.

- Mais que se passe-t-il Athénaïs ? Rentrez, nous serrons loin des regards indiscrets dans mes appartements, je n’ai pas tout compris !

Une fois à l’intérieur, il la fit s’assoir et prit ses mains entre les siennes. Plongeant son regard apaisant dans le sien, il luis sourit. A voir la Marquise avait un gros problème et il devait en faire partie… Peut-être était-ce ces fameuses lettres ? Il espérait que cela ne soit pas si grave, même s’il se doutait qu’elle n’était pas dans cette état pour rien.
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La situation est critique... EmptyMer 16 Oct - 20:35


Une fois entrés tous deux dans l'appartement du Milanais, celui-ci sembla ne rien entendre à ce que la marquise lui exposait. Pourtant, elle avait taché de calmer le flot de ses paroles qui voulaient sortir de sa bouche aussi vite que ce qu'elles circulaient dans sa tête. Mais le français n'étant pas la langue maternelle de Stefano, Athénaïs faisait toujours un effort particulier d'articulation avec lui. Cependant, peut-être qu'en cet instant, la contrariété lui fit oublier quelque peu ses principes. Ils entrèrent, l'italien lui prit les mains et la regarda avec des yeux aussi doux qu'il savait le faire, mais cela ne suffit pas à calmer la jeune femme qui eut une violente et furieuse envie de le secouer pour lui faire entendre plus vite la gravité de la situation. Elle respira de nouveau lentement afin de pouvoir reprendre son discours.

-Ne comprenez-vous pas? C'est cette fichue lettre qui m'a été volée qui me cause tout cet embarras. On me fait chanter, quelqu'un me demande une forte somme d'argent pour me la rendre, sans quoi il divulguera l'affaire.

Bien qu'ils étaient dans l'intimité de l'appartement de Sforza, la marquise parlait bas. Savait-on jamais, les murs avaient des oreilles en ce palais comme en tout autre. Malgré le ton bas qu'elle utilisait, on sentait la détresse dans sa voix. Stefano était la seule personne à qui elle pouvait réellement se confier sur ce sujet, puisqu'il l'avait aidée à fomenter ce plan sournois. Et si elle avait un peu plus écouté sa raison que sa rancœur, la marquise aurait probablement émis le souhait de n'aller pas plus loin. Elle s'en mordait à présent les doigts et se jura mentalement de ne jamais plus commettre d'acte aussi odieux ayant pour but de détruire la réputation de quelqu'un. Les seules paroles, dont elle maîtrisait parfaitement les cordes, étaient amplement suffisantes, qu'avait-elle eu besoin de vouloir aller plus loin? Dieu qu'elle s'en voulait! Elle regardait à présent son ami, ses yeux bleus devenus gris à cause des larmes qu'elle retenait à présent, tant bien que mal.

-Je dois revoir cet homme demain soir, et il me manque l'équivalent de trois Louis pour m'acquitter de la somme réclamée.

C'était un montant énorme, d'autant plus pour une marquise désargentée comme elle. Athénaïs était punie, et mieux que bien, de ses mauvaises pensées envers son ancienne maîtresse.

-Oserais-je vous demander de m'aider? demanda-t-elle d'une toute petite voix presqu'enfantine.

Elle sentit le rouge lui monter aux joues. C'était pour elle une honte que d'avoir à quémander de l'argent pour se sortir d'une mauvaise passe où elle se trouvait. Mais après tout, le bel italien n'était pas tout blanc dans cette affaire.
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La situation est critique... EmptyLun 21 Oct - 11:36

Même s’il tentait de bien le cacher, l’Italien était un noble pauvre, enfin, entendons-nous bien. Le danseur possédait une bonne quantité de pièce, mais rien d’extravagant à rapport au monde du château. Il tentait de réinventer ce qu’il achetait pour faire durer sa garde-robe plus longtemps. Il avait un certain talent pour cela, mais il le faisait une fois que même son valet avait quitté la pièce car personne ne devait le voir travailler ses habits. Il avait appris en regardant sa nourrice faire et c’était devenu une sorte de loisir. Cela l’arrangeait bien, car il n’avait en aucun cas les moyens de se payer les services d’une couturière. Mine de rien, leurs services étaient couteux et le tissu l’était autant. Quand il était parti du domaine familiale, il était parti avec quelques sous, mais rien d’utile ici, et à vrai dire il avait beaucoup dépensé à Gènes lors de ses mésaventures. Heureusement pour lui, il avait rencontré dans les couloirs celui qui l’aimait plus que tout. Ce jeune homme venait quand à lui d’une famille fortunée et il n’hésitait pas à donner à Stefano de l’argent et quelques habits. Les sentiments du Milanais envers Joseph étaient profonds, mais il lui arrivait d’être gêné par les élans de générosité de son amour qui le gâtait comme pas possible car lui ne pourrait lui offrir que de petites choses qui ne pourraient jamais lutter contre les présents donnés par sa moitié.

Devant la porte, son amie avait débité son discourt à une vitesse déboussolant, ce qui le laissa sur place. D’habitude Athénaïs prenait le temps de bien prononcer et parler pour qu’il puisse bien comprendre ce qu’elle lui disait, chose qu’il appréciait beaucoup d’ailleurs car ils étaient peu à le faire dans la Cour. Mais il comprit vite d’où vint cette rapidité : la peur. Quand la marquise lui raconta ce qu’il s’était passé, son sang ne fit qu’un tour dans tout son corps, le laissant plus pâle que jamais. Les lettres avaient été volées, arrachées aux mains de la pauvre femme qui était maintenant dans un sal pétrin.

-Merda ! Merda ! Merda !

Ce fut les seuls mots qui sortirent de sa bouche. Le pire scénario qu’il avait imaginé était en train de se passer maintenant. Ils étaient passés de maitre à esclave, tout s’était inversé. L’Italien prit sa tête entre ses mains et se leva pour aller se mettre face à la fenêtre, aux rayons du soleil. Il attendit une minute, laissant le silence remplir la salle. Que faire ? Il ne pouvait pas laisser son amie comme ça, dans cette horrible situation, déjà que son mari ne l’aidait pas dans les finances et que sa fille était malade. La pauvre était vraiment dans de sales draps et il avait participé au plan, il devait donc y participer aussi.

-Io vais vous aider mia cara ! Io non peux pas vous laisser dans cette situation!

Stefano se dirigea alors vers son armoire et en sortit une boursette bien remplie qu’il prit en main. Il se dirigea vers Athénaïs, le regard perdu dans le vide. Comme si cela ne suffisait pas, ce genre de choses tombaient sur eux, qui comptaient déjà leur sous pour survivre dans ce milieu. Comme souvent, ça arrivait quand on en avait pas besoin. Comment allait-il payer ce parfum qu’il avait commandé ?

- Quanto vous avez dit ? Trois Louis ?
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La situation est critique... EmptyLun 21 Oct - 17:37


La crainte et l'angoisse avaient laissé place à un sentiment de honte que la marquise avait du mal à dissimuler. Elle se sentait rougir à mesure que la voix de Stefano sortait de sa bouche. Sa réaction première fut assez violente verbalement, ce qui était tout-à-fait compréhensible. Et le temps qu'il mit à ensuite répondre à sa demande parut interminable à Athénaïs qui se sentait sur le point de défaillir tant elle retenait sa respiration. Mais enfin, le bel italien se tourna vers elle et lui assura qu'il l'aiderait. La marquise eut du mal à retenir un soupir de soulagement, même si la honte était toujours belle et bien présente.

-Je vous remercie infiniment, lâcha-t-elle dans un souffle.

Elle avait réellement des amis en or, elle le mesurait à sa juste valeur à présent. Elle se promit alors de toujours venir en aide au danseur à l'avenir, sans jamais poser de questions. Il lui sortait une sacrée épine du pied en acceptant de l'aider, et la belle dame savait qu'il ne roulait pas spécialement sur l'or, tout comme elle. Elle était réellement navrée de devoir le mettre aussi dans l'embarras, mais elle n'avait pas le choix. Elle hocha doucement la tête en regardant ses pieds, n'osant plus poser les yeux sur son ami.

-Oui, trois louis...

Cette somme paraissait peu pour les plus aisés, mais représentait une véritable fortune pour les plus démunis. Avec trois louis, un homme pouvait s'acheter un cheval de selle ou un belle livrée. La marquise espérait du fond du coeur que cette somme ne manquerait pas trop à Stefano, et surtout que sale voleur n'irait pas augmenter ses prix une fois le rendez-vous effectué. On ne savait jamais à quoi s'attendre avec ce genre de personnes.

-Croyez-le bien, Stefano, je suis infiniment désolée de ce qui arrive, et si j'avais pu faire autrement que de vous venir voir, je l'aurais fait. J'espère que vous pourrez me pardonner... ajouta-t-elle d'une petite voix.

Elle sentait réellement la dernière des cruches. A présent, l'ampleur de la stupidité de leur plan lui sautait aux yeux. Comment avaient-il pu penser un seul instant que cela fonctionnerait? Et comment avait-elle pu se faire duper si facilement lors du bal?

-Oh, je suis la dernière des sottes de m'être ainsi fait dérober ce courrier... Je vous demande pardon.

Athénaïs dut faire un effort qui lui parut surhumain pour se retenir de pleurer à nouveau. Cela faisait deux nuits qu'elle ne dormait quasiment pas, ses émotions étaient décuplées et à fleur de peau.

-Je m'en veux tant, si vous saviez...

Mais elle décida de se reprendre, encore une fois, elle ne voulait pas passer pour faible devant son ami qui en plus avait promis de l'aider. Tout rentrerait dans l'ordre, il fallait s'accrocher à cette idée. Elle prit une profonde inspiration et eut le courage d'enfin lever les yeux vers l'italien.

-Je vous promets de ne plus jamais vous décevoir, mon ami.
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La situation est critique... EmptyMar 29 Oct - 11:31

Au grand jamais il n’avait pensé avoir mis son amie dans une telle situation. Ce que la Marquise venait de lui raconter fit monter la peur en lui en quelques secondes. Une boule se créa dans son estomac et commença à le ronger pour se propager. Pourquoi avoir volé de simples papiers, surtout que les gueux n’étaient pas lettrés ! Le Milanais ne comprenait pas comment un simple malpropre avait prit ses lettres alors qu’il y avait eu tant d’autres choses à voler dans cette soirée. Les participants étaient tellement couverts de pierres que l’on aurait pu les prendre pour des statues mouvantes. Les Dames s’étaient revêtues de leurs plus beaux atours, comprenant des bijoux qui auraient du intéresser le voleur bien plus que ces feuilles… Stefano pensa un court instant à ceci devant la fenêtre, et à ce qu’il pourrait se passer si leur secret serait dévoilé.

Après l’affirmation de son amie, l’Italien vida la boursette sur la table. Quelle misère ! Et dire que c’était tout ce qui lui restait jusqu’à la prochaine visite de Joseph… Il compta trois Louis, ce qui lui laissa un maigre reste qu’il remit dans la poche en cuir. Il prit le total et le donna à Athénaïs.

- Voilà les tre Louis mia cara ! Et ne vous en voulez pas… Nous sommes tous les due autant fautifs l’oune que l’autre !

Il ne voulait pas la laisser seule dans la punition de leur erreur. Ils étaient deux à avoir préparé ce coups, ils seront deux à payer les dettes qui en reviendraient, cela n’en faisait aucun doute dans son esprit ! Les amis étaient la chose à laquelle le danseur tenait le plus, même plus que son Joseph… Car eux étaient toujours là en cas de problèmes. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas son âme-sœur à la folie, c’était que tout simplement sa mère lui avait appris les priorités et que le jeune Sforza s’appliquait à les suivre.

-Vous ne me décevez point mia carra… et io serai là aussi pour vous… Vous avez tant fait pour moi!

Les paroles de son amie le touchérent. Il savait qu'il pouvait compter sur elle, mais le fait qu'elle le dise lui fit du bien. Le danseur savait qu'il était tombé sur des gens en or, et la famille Mortemart n'échappait pas à la règle. Qu'aurait-il fait sans Gabrielle? Et sans Athénaïs? Il ne le savait pas, mais certainement que sa vie aurait été beaucoup plus noire que celle qu'il vivait actuellement.

Voyant que la Marquise n’était pas du tout dans son assiette, il alla vers elle s’accroupir et il prit ses mains dans les siennes. Son regard – qu’il lui adressa – se fit apaisant et amical, même si au fond de lui, il était dans tout ses états. Un tourbillon de sentiment le dévastait, mais il devait le contenir, il se devait de paraître fort pour son amie et lui montrer que tout allait bien se passer. Mais il ne la laisserait en aucun cas seule comme ça avec un homme d’en bas sans aucune protection. C’était comme laisser une petit brebis seule face à un loup affamé.

- Io dois vous accompagner mia cara..
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La situation est critique... EmptyMar 29 Oct - 19:08


Il l'avait fait, oui, il venait de le faire, Stefano venait de lui donner les trois louis manquants pour avoir au complet la somme réclamée par le malfrat! Athénaïs avait l'impression qu'on lui retirait un poids bien trop lourd pour elle des épaules, elle se sentait soulagée à un point indescriptible. Pour un peu, elle lui aurait sauté au cou. Mais, d'une part il fallait garder sa dignité en toute circonstance, et d'autre part elle était bien trop affaiblie pour se livrer à pareille fantaisie. Toujours était-il que l'affaire semblait beaucoup moins sombre à présent.

-Oh Stefano, merci, merci du fond du coeur.

Elle rangea les pièces rapidement dans sa bourse et elles se mélangèrent aux siennes déjà présentes. Dès le lendemain, le brigand anglais les aurait en sa possession, et elle l'espérait, elle aurait récupéré les lettres de Madame. Il le fallait.
L'italien avait le don de trouver les mots juste et ton doux pour les dire, afin de rassurer son amie qui se sentait déjà beaucoup mieux. Il lui assurait qu'il ne la laisserait pas tomber, qu'il serait là pour elle comme elle avait été toujours là pour lui. Pour le coup, elle avait l'impression que les petites choses qu'elle avait pu faire par le passé pour lui paraissaient bien pauvres comparées à son aide précieuse de ce jour. Voilà qu'il prenait ses mains dans les siennes, et la marquise eut pour simple réflexe que de déposer un chaste baiser dessus.


-Merci pour votre amitié. Sans vous, je serais perdue.

Mais la bonté du milanais ne s'arrêtait pas là, il proposait à présent de l'accompagner. Avait-il ne serait-ce qu'écouté ce qu'elle venait de lui dire. L'anglois avait clairement stipulé qu'elle devait venir seule, et même si elle ne se sentait pas rassurée, loin de là, elle préférait obéir et ne point risquer sa vie et celle de la personne qui aurait eu l'imprudence de l'accompagner. Entendant sa proposition, Athénaïs écarquilla donc les yeux et secoua la tête frénétiquement.

-Non, non, non Stefano, il en est hors de question. M'avez-vous entendue? Le vile bonhomme anglois ne veut voir que moi. Si nous n'obéissons pas, il pourrait se fâcher et nous faire du mal, ou pire encore, il pourrait s'enfuir avec les lettres et les faire connaître au grand jour. Nous serions perdus.

L'angoisse se faisait de nouveau entendre dans sa voix, Athénaïs avait réellement peur de ce qui pourrait arriver si le voleur venait à se méfier, se mettre en colère et leur échapper sans leur rendre ce qu'il leur avait dérobé.

-Prudence est mère de sureté. Nous devons réfléchir aux conséquences de nos actes, et si nous prenons ce risque, nous pourrions le payer bien plus cher que les louis de cette bourse... et il n'y aura aucun retour en arrière possible. Sans parler du fait que vous pourriez perdre la vie. Imaginez ce que cet odieux individu pourrait vous faire? Je ne suis pas prête à prendre ce risque.

Le regard implorant qu'elle lui lançait montrait clairement la crainte que ces lettres ne leur échappent et que leur identité soit finalement révélée, et pire encore que l'un d'eux soit physiquement blessé ou ne perde la vie. Ce serait catastrophique, réellement. Comment pourrait-elle se pardonner la mort de l'un de ses amis les plus proches, d'autant plus s'il l'avait perdue pour la protéger?
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La situation est critique... EmptyMar 12 Nov - 17:45

Malgré le fait qu’il avait perdu un petite somme à cause de leur plan, il savait que son argent n’allait pas nulle part. Il connaissait la situation financière de son amie, et cela lui paraissait évidant qu’elle ne pouvait pas arriver seule à payer ce charlatan ! La pauvre avait son mari qui dilapidait tout son argent dans les jeux de hasard et il ne fallait pas qu’elle ait le malheur de lui demander un denier. Le couple avait été jusqu’à vendre des robes et des bijoux d’Athénaïs pour pouvoir survivre aux folies du mari dépensier.


- Io vous en prie mia cara, c’est tout normal, io ne peut pas vous laisser dans cette situation… Autrement je ne serais pas un bon ami.


Les Italiens n’étaient pas que connus pour le fameux vice, leur goût pour l’art ou encore pour leurs révolutions culturelles. Il y avait une autre chose qui les caractérisait : leur mental. Ils possédait tous un répondant du sud, naturel, ce qui ne plaisait pas forcément à tout le monde. La grande gueule, comme on le dit si bien. C’était aussi le cas du Milanais, même si ses origines étaient plus du nord de l’Italie. Les gens des Alpes avaient déjà une autre mentalité, plus réservés, mais au grand désespoir de ses parents, ça n’avait pas pris sur leur fils, aussi extraverti qu’un sudiste. Quand une idée s’immisçait dans le crâne du Rital, elle ne pouvait plus en sortir, et il savait que cela ne servait à rien de lutter contre celle-ci car c’était cause perdue. Son envie était plus forte que le reste.


- Si, si Athénaïs, io vous ai comprise, je ne vous suivrai pas…


Il savait qu’au fond, elle avait raison, que le gueux pourrait faire ce qu’il voudrait s’il le voyait accompagner la Marquise vers les bois alors qu’elle était sensée y aller seule, mais ce n’était pas la zone la plus sûre de Paris. Il y avait tous ces brigands, ces bandits qui rôdaient dans la zone, sans compter les animaux sauvages… Et rien que le fait de penser que l’inconnu les dénonce créa en lui un boule qui se répandit à une grande vitesse dans son estomac. Il n’arrivait pas à s’imaginer l’angoisse que son amie devait subir, même s’il la lisait dans ses yeux, cela était très relatif.


- Io ne sais pas comment vous faites…


Murmura-t-il avant de l’écouter. Il lui sourit. Un gueux seul ne lui faisait pas peur. Stefano était imposant de son mètre huitante (et non, je ne mettrais pas 80 Laughing ) et même s’il n’était pas des plus musclé, il avait quand même une certaine force, et de plus savait manier l’épée. Il l’avait appris avec son aîné, en Italie quand il était jeune. Mais il faut dire qu’il n’avait jamais eu l’occasion de croiser le fer avec un adversaire depuis longtemps, si bien qu’il avait sûrement perdu beaucoup d’habileté à l’épée.


- Soit ! Mais io vois que vous me sous-estimez mia cara ! ne pensez pas que io ne sais pas maitriser le fer ou me battre, car vous seriez étonnée… Io aurai aimé avoir l’honneur de lui remettre les yeux en face des trous à cet stupido inglese ! Cependant io n’aime pas vous savoir en danger…


Il commença à se triturer les doigts nerveusement, pensant à ce qu’il devait faire ou pas, imaginant chacun des scénarios, mais dans son esprit, le choix était déjà fait, il ne renierait pas ses origines italienne et irait au front, quoiqu’en puisse lui couter.
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La situation est critique... EmptyMer 13 Nov - 13:55


Stefano comptait réellement parmi les meilleurs amis de la marquise, et il venait de le prouver en ne l'abandonnant pas à son triste sort. Il était honnête, droit, digne de confiance. A présent qu'il lui avait donné "sa part" pour remettre au voleur, Athénaïs espérait très fort que la fâcheuse situation dans laquelle ils se trouvaient allait vite se remettre dans l'ordre des choses. Elle le regarda, la lueur de ses yeux un peu ravivés par l'espoir de voir bien vite oubliée cette sordide affaire, et lui sourit.

-Je ne vous sous-estime pas, loin de là mon ami. Je sais que vous pourriez terrasser des géants, en étant un vous-même, ajouta-t-elle avec un sourire espiègle.

Le milanais était en effet bien plus grand que la moyenne des hommes de la cour, et Athénaïs se sentait bien petite à coté de lui. Mais cela avait quelque chose de rassurant, et bien entendu, la jeune femme aurait bien aimé bénéficier de la présence de son ami danseur près d'elle pour affronter encore une fois cet anglais qu'elle méprisait au plus haut point d'ainsi les faire souffrir. Mais la tentative serait bien trop risquée, mieux valait obéir, même si elle en détestait l'idée.

-Mais comme je vous l'ai dit à l'instant, malheureusement nous ne sommes pas en mesure de marchander, nous nous devons d'obtempérer sans quoi nous pourrions amèrement le regretter. Ni vous ni moi ne souhaitons retourner sur nos terres d'origine, me trompé-je?

C'était une question rhétorique, il était évident qu'aucun d'eux ne souhaitait quitter la cour. Ils s'y sentaient comme des poissons dans l'eau. Stefano ne savait pas où la jeune marquise puisait son courage, et à vrai dire elle non plus. Elle n'avait jamais été de nature couarde, mais malgré tout elle n'était guère confrontée tous les jours à des individus aussi peu fréquentables que cet anglais. A sa place, bien plus d'une femme aurait perdu son sang-froid. Mais l'enjeu était bien trop important pour se laisser dominer par ses émotions. Athénaïs gardait sans cesse à l'esprit tout ce qu'elle risquait de perdre, et c'était sa principale source de motivation pour récupérer ces lettres et les détruire. Après le petit cours d'escrime du mousquetaire, elle se sentait à présent plus forte psychologiquement pour affronter de nouveau le voleur et en finir avec cette histoire.

-Ne vous en faites pas, je rentrerai directement et viendrai vous voir afin de vous rassurer une fois l'affaire conclue. Je pense que j'aurais bien besoin, après tout ceci, d'un bon verre de cette fameuse liqueur italienne que vous gardez précieusement pour les grandes occasions, souffla-t-elle.

L'heure tournait, il lui faudrait tâcher de trouver le sommeil afin de ne point tomber d'épuisement après toutes ces nuits sans dormir.

-Il se fait tard. Je vais me retirer et vous souhaiter une bonne nuit. Tâchons de rester forts, nous arrivons bientôt au bout de nos peines.

Du moins, elle l'espérait. Elle se dirigea vers la sortie, suivie de près par son ami. Elle se tourna vers lui, lui adressant un faible sourire.

-Merci encore Stefano. A demain.

Puis elle franchit le seuil de la porte et longea les corridors jusqu'à retrouver son appartement. La nuit serait sans doute plus paisible que les précédentes, la marquise étant rassurée quant à la somme qu'il fallait fournir à l'anglais.
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