Andrea connut une enfance somme toute heureuse dans la cité de Saint-Marc. Jusqu'en 1655, date à laquelle la peste ravagea la ville, emportant dans son sillage ses parents et sa sœur. Accompagné de Pia, il partit donc pour Florence, où il fut employé comme garçon d’écurie dans la même maison où son amie devint servante. Mais insatisfait de sa condition qui chaque jour l’éloignait un peu plus de l’aventureuse et palpitante vie qu’il s’était rêvé enfant, il accepta, deux ans plus tard, de quitter le grand duché de Toscane pour rejoindre une France dont il pensait qu’elle serait le théâtre d’une vie meilleure.
Mais la désillusion fut à la hauteur de ses attentes. Paris n’était en rien le miroir d’une cour dont l’éclat éblouissait l’Europe. La seule manière de toucher du bout du doigt cette caste dorée était de la servir. Chose qu’il fit un temps, travaillant aux écuries du roi durant presque trois ans. Avant de démissionner, suivant ainsi de près la trace de Pia, qui quant à elle avait été mise à la porte.
Tout comme elle il était convaincu de ne plus vouloir être à la botte d’une noblesse qu’il avait désormais en horreur. Vivant le quotidien de la cour des Miracles au travers de Pia, il en resta pourtant en dehors... Sans pour autant se ranger dans l'ennuyante légalité ! En effet, après avoir écumé pendant un temps les travaux journaliers, Andrea trouva un emploi dans une imprimerie clandestine. Ce qui répondait ainsi à son goût fort développé pour la critique, particulièrement envers la sphère nobiliaire. Mais alors qu’il était un jour occupé à coller des satires dans le plein Paris, il se fit arrêter et envoyer en prison. Heureusement, il n’y resta que deux mois –il supposa sur le moment que ses idiots d’accusateurs avaient de plus gros poissons à pêcher pour se souvenir des charges qui pesaient contre lui-. Cette période à dépérir au fond d’une cellule finit cependant de le convaincre du caractère tyrannique de l’Etat français. Ce fut donc aspirant à un changement radical qu’il revit la lumière du jour.
Désormais certain du besoin de saper les bases de la société afin de recréer un monde plus juste, c’est au travers d’occasionnels écrits véhéments qu’il tente de transmettre son idéal. Cependant sa voix n’a jusque lors pas réellement trouvé d’audience. Mais c’est chose certaine : il se fera tôt ou tard entendre, quels que soient les moyens nécessaires.

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