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 23 janvier 1663 avec Athénaïs


23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyLun 28 Avr - 16:44

Louis Victor de Mortemart était un homme comblé. Père de deux charmantes petites filles, une épouse aimante et suffisamment naïve pour lui offrir une belle liberté, sans l’être au point de le lasser, il menait une vie de rêve pour un libertin : a la guerre il avait toute liberté pour profiter des charmes de professionnelles, a Paris il avait toute liberté de séduire, même s’il revenait fidèlement dans le lit de Ninon de l’Enclos lorsqu’elle désirait la compagnie de cet homme  dont, on pouvait le dire sans craindre de se tromper, elle avait très certainement fait l’éducation dans ce domaine, et chez lui il retrouvait l’étreinte de son épouse. D’ailleurs elle s’apprêtait à donner la vie pour la troisième fois, à seulement vingt ans.  Mais Vivonne n’était pas que séduction et sensualité. Il servait bien son Roi à la guerre, et le divertissait lorsqu’il ne combattait pas, grâce a l’esprit Mortemart. Et lorsqu’il ne servait pas fidèlement son roi et ne courtisait pas les femmes, il chérissait ses sœurs. Deuxième de la fratrie, il s’était retrouvé entre une grande sœur admirée et deux petites sœurs adorée et toutes étaient couvertes d’affection et, lorsqu’ils se voyaient, de cadeaux et il était toujours prêt a les aider.  Mais cette fois il lui semblait qu’il lui faudrait aider Athénaïs contre son grès : lors d’une réception de Monsieur, alors que Vivonne était occupé dans le lit de sa très chère Ninon, le fiancé de sa sœur, un fort bon partis, s’était retrouvé dans une rixe et ce Noirmoutiers, pas si cher que cela au cœur d’Athénaïs, avait tué un Montespan avant de prendre la fuite. Et voilà qu’il apprenait qu’elle se fiançait à un Montespan ? Et pas le meilleur d’entre eux en plus  mais au contraire le plus joueur et fauché de tous ? Il fallait qu’il apprenne de la bouche  de la jeune femme si la rumeur était vraie et, si c’était le cas, qu’il détourne Athénaïs de cet homme… Mais il fallait amener le sujet en douceur. Ayant trouvé un cadeau pour sa petite sœur, une paire de chaussure de la couleur qu’elle préférait, il allait utiliser ceci pour entamer la discussion et ensuite essayer de savoir le fin mot de l’histoire. Il espérait que la rumeur fut fausse, Athénaïs méritait mieux que ce flambeur de Montespan. Elle méritait même un bien meilleur époux que ne l’était Vivonne pour Antoinette. Elle était son adorée petite sœur et il désirait le mieux pour elle.  Et la proximité de la date de mariage d’Athénaïs et Noirmoutiers était proche : si quelqu’un décidait que c’était une bonne idée que Montespan et Athénaïs se marient ce jour là, ça laissait peu de temps a Vivonne pour faire changer d’avis sa sœur.

Composant un visage joyeux, chose facile tant l’expression était commune sur son visage,  il frappa a la chambre de sa sœur :


« Athénaïs, je peux entrer ? »

Dès qu’un oui vint à ses oreilles, il entra, referma la porte, et vint enlacer sa sœur dont il embrassa tendrement les joues.  Il lui tendit ensuite le paquet contenant la paire de chaussures.

« J’ai pensé qu’elles vous plairaient en les voyant. »

Dit-il pendant que sa sœur déballait la jolie paire.

« Je vous aides à les chausser ? »

Demanda-t-il avec un sourire. Il offrait toujours son aide lorsqu’il offrait des chaussures a une femme, que ce soit ses sœurs, son épouse ou ses amantes. En ce vingt trois janviers seize cent soixante trois c’était d’ailleurs Ninon de l’Enclos, l’amante ayant eu le plus grand nombre de cadeaux de la part de Vivonne ce qui faisait d’elle la quatrième femme la plus gâtée par Vivonne après ses sœurs et devant Antoinette. Le fait d’avoir connu Vivonne avant qu’il rencontre son épouse aidait peut-être a cela, Vivonne n’aurait su le dire, il ne tenait pas les comptes de ses cadeaux, même s’il savait à peu près combien il en faisait mais surtout, et c’était le plus important a ses yeux, a quel point il faisait plaisir.
Louis-Victor de Mortemart
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyLun 28 Avr - 18:06

-Certainement, oui! avait-elle répondu joyeusement alors que son frère s'annonçait lui-même à la porte de sa chambre.

Athénaïs avait reconnu sa voix, comment aurait-il pu en être autrement? Ce frère qui venait presque quotidiennement la visiter chez leur père et qu'elle adorait. Le seul garçon de la fratrie, comment pouvait-il être autre chose que chéri de tous? Il était d'un caractère exceptionnel, joueur, rieur, légèrement taquin sur les bords. Juste ce qu'il fallait pour faire rire et enrager sa petite soeur.

Deux jours auparavant, la permission d'entrée aurait sans doute été annoncée de manière moins enjouée. Elle avait appris au petit matin que son fiancé le marquis de Noirmoutier avait pris la fuite, ayant pris par à un duel fatal. La victime était le frère aîné du marquis de Montespan, qu'elle avait le jour-même rencontré lors du procès et qu'elle avait ensuite retrouvé avec son père afin de présenter les condoléances à la famille. Et dire que le mariage était prévu une semaine après. Cette matinée-là avait donc vu la demoiselle de Tonnay-Charente au désespoir. Mais après avoir fait la connaissance de ce Louis-Henry, un sentiment incroyable était né dans son coeur. Si elle avait pensé aimé son fiancé émigré au Portugal pour sauver sa vie, elle était à présent certaine d'être amoureuse de ce marquis qui lui paraissant tant avoir une âme proche de la sienne. Il aimait les fêtes, il aimait danser, aller au théâtre et il la faisait rire. Il parvenait à cette prouesse alors que lui comme elle avait perdu une personne proche: lui son frère, elle son fiancé. Si, dans de pareilles circonstances, il parvenait à l'égayer, alors il le pourrait tout une vie, c'était certain! Voilà que le lendemain il lui déclarait sa flamme, il l'aimait. L'évidence était donc là, ils se marieraient. Pourquoi donc gâcher tout ce qui avait été prévu par le duc de Mortemart pour le mariage de sa fille, alors qu'elle s'était trouvé un autre marquis à épouser?

Vivonne entra, le sourire aux lèvres comme à l'accoutumée, et présenta un paquet à sa soeur, qui vraisemblablement était un cadeau pour elle.


-Oh, Vivonne, vous me gâtez!

Et ni une ni deux, elle déballa le paquet, toute joyeuse de recevoir un présent. Qui n'aimait pas en recevoir? Et son frère connaissait les femmes certainement mieux que personne, il ne se trompait ainsi donc jamais. Le sourire qu'arborait la jeune fille s'élargit, découvrant ses dents blanches et nacrées, lorsqu'elle vit la paire de chaussures.

-Elles sont magnifiques! Merci infiniment!

A peine eut-elle fini cette phrase qu'elle sauta au cou de son frère pour l'embrasser sur la joue droite, avant de lestement se porter sur son tabouret de coiffeuse pour aller essayer ses nouvelles chaussures, ravie de ce présent. Gabrielle elle-même en serait sans doute folle de jalousie.

-Faites! lança-t-elle alors en tendant vers son frère son pied recouvert d'un bas en coton blanc.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyLun 28 Avr - 19:20

La chère Françoise Athénaïs était enjouée. Et le fait qu’il l’appelle comme elle aimait l’être n’était certainement pas la seule raison. Avait-elle déjà remplacé son fiancé ? Par un homme plus a son goût ? Sa réflexion fut cependant stoppée par la brune tornade qui lui sautait dessus pour s’emparer du paquet, découvrir avec ravissement qu’il était à son goût et offrir un chaleureux sourire. Il la laissa embrasser sa joue et ensuite s’amusa de la voir se jeter sur le tabouret le plus proche, se débarrasser prestement d’une chaussure et lui tendre un pied gainé de blanc. Avec un sourire, il reconnut la paire de bas comme un de ses cadeaux. Il vint s’agenouiller devant sa sœur, saisit délicatement le pied… Et le chatouilla brièvement avec un sourire.

« Mais dites mois ma chère sœur, c’est moi seul qui vous rend si guillerette ? »

Cessant la chatouille, il glissa délicatement le pied dans la chaussure. Il sourit alors tendrement, bien qu’il écoutait la réponse. Reposant le pied nouvellement chaussé au sol, il saisit l’autre pied dont il retira l’ancienne chaussure, puis le chaussa aussi avec délicatesse. Là il s’amusa a baiser les pieds d’Athénaïs avant de rire.

« La Merveilleuse Princesse a de charmants souliers. »

Dit-il d’un ton exagérément obséquieux. Il l’aida a se relever avec galanterie puis la laissa faire quelque pas afin d’essayer les souliers neufs.

« Les chaussures vous vont bien ? »

S’enquit-il gentiment. Il attendit la réponse, souriant. Il était convaincu que les chaussures iraient a ravir : il connaissait par cœur les mensurations nécessaires aux artisans pour concevoir les cadeaux qu’il offrait a ses sœurs, son épouse et les très rares amantes de longue date. Chaussures et vêtements étaient des cadeaux apprécies mais qui demandaient plus d’effort qu’un bijoux sans forcément valoir beaucoup moins selon les tissus. Toujours souriant, Vivonne fit un gentil commentaire:

« Mon cadeau vous va à ravir en tout cas ma chère sœur. »

C’était la plus agréable partie de la conversation qui avait lieu pour l’instant.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyLun 28 Avr - 19:40


Le frère aîné exécuta donc l'aide qu'il venait de proposer. La cadette se tortilla sous les brèves chatouilles qu'il lui asséna et éclata de rire.

-Vous ne changez pas malgré les années, vile chenapan! lança-t-elle.

Si lui seul la rendait si guillerette? Certes non, même s'il lui faisait toujours un vif plaisir que de le voir. Athénaïs sourit en penchant la tête de coté, en même temps que Vivonne chaussait le second soulier. Ces chaussures étaient divines autant qu'elles étaient confortables. Qu'elle pourrait danser des heures avec! Elle se leva, aidée de son galant du moment.


-Il me fait toujours grandement plaisir de vous voir, vous le savez Vivonne. Et à défaut d'être princesse, je serai belle et bien marquis d'ici peu, ajouta-t-elle joyeusement.

Elle était si heureuse, si amoureuse qu'elle ne se rendit même pas compte, malgré l'intelligence qui était sienne, que son frère manipulait les questions pour obtenir les réponses qu'ils souhaitait avoir.

-Elles sont extrêmement confortables, de vrais chaussons, vous êtes un ange, mon frère. Comment puis-je vous remercier?

La joie irradiait littéralement sur son visage, ses yeux étaient pétillants, et la jeune fille tournoyait sur elle-même, une manière également de tester la souplesse de ses nouvelles chaussures. Elle alla même jusqu'à esquisser quelques pas de danses. Elle s'arrêta et tendit les bras à son frère.

-Dansez donc avec moi.

Et d'entonner un air célèbre de Lully sur lequel le roy avait déjà dansé. Quoi de mieux pour s’entrainer que de danser sur des airs de cour ? Puisque c’était ceux auxquels elle était le plus souvent confrontée et sur lesquels elle se plaisait tant à danser.

-Vous aimez toujours la danse, n’est-ce pas Vivonne ?

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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyLun 28 Avr - 22:44

Vivonne passait un bon moment avec sa sœur. C’était dommage de devoir le gâcher… Mais il ne la gâcherait pas à l’instant. Il allait profiter encore un peu de l’instant. Les chaussures plaisaient a Athénaïs et elle esquissait des pas de danse, l’invitant a venir danser avec elle en lui demandant comment elle pourrait le remercier. Excellente question…  Souriant, il vint danser avec elle, venant dans les bras qu’elle lui tendait.

« J’aime toujours danser avec des partenaires douées. Et je ne souhaite guère changer. Pour le meilleur comme le pire. »

Dansant avec sa bien aimée sœur, il lui offrit une charmante réponse.

« Mais votre amour me suffit, chère sœur. »

Amusé par la situation, il répondit.

«Il est vrai que si vous n’étiez pas ma sœur j’aurais probablement une réponse différente… Mais pas forcément éloignée. »

Et il rit, brièvement, amusé de sa sincérité.  Dernier éclat de rire avant d’aborder les choses sérieuses.  Comment aborder cela ? Il attira Athénaïs a lui et, s’asseyant sur le tabouret, prit sa sœur sur ses genoux.

«Je suis ravis que vous deveniez marquise… Mais en se précipitant pour épouser quel marquis ? »

Demanda-t-il alors.  Ne donnant pas de nom, il posa une question :

« Est-ce un marquis connu pour ses tendances au jeu et ses nombreuses défaites ? Un homme charmant mais dont les défauts signifient qu’il ferait un époux encore plus piètre que moi ? »

Tenant sa sœur sur ses genoux… Il la regarda. Il ignorait comment elle réagirait mais il était convaincu qu’elle agissait bien trop rapidement.  Cependant il se sentait mal à l’aise, lui qui courait les jupons, à faire une leçon de morale a sa petite sœur. Il était cependant convaincu d’avoir raison, pour avoir été aux mêmes soirées que le Montespan.

« Je ne doute pas qu’il fera votre bonheur au début… Mais un mariage dure toute une vie et je désire réellement votre bonheur petite sœur. Les mariages finissent par s’affaiblir si on fait de mauvais choix. »

A voir le visage de Vivonne, il s’inquiétait sincèrement pour Athénaïs… Et son propre mariage.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 9:30


Le compliment sur les qualités de danseuse d'Athénaïs foit sourire d'avantage celle-ci. Elle était si heureuse qu'elle avait l'impression de voler, une légèreté qui la faisait d'autant mieux exécuter les pas. Elle rit également à l'allusion à ses diverses maîtresses. La jeune femme, bien que sachant son père et son frère peu fidèles aux voeux de leur mariage, ne cautionnait pas l'adultère, mais que pouvait-elle lui dire? Il était son aîné.

-Vous brûlerez certainement en Enfer, monsieur mon frère, mais sachez que je prie pour vous chaque jour, puisque vous êtes mon frère et que je vous aime.

Puis soudain, Vivonne arrêta la danse et s'assit sur le tabouret de la coiffeuse de sa soeur, entrainant cette dernière sur ses genoux. Apparemment, le mot n'était plus à la plaisanterie.

-Qui parle de précipitation? Vivonne, ne vous laissez pas abuser par des commérages sans fondement. Je vais épouser le marquis de Montespan.  Vous savez,  c'est son frère qui a été assassiné à cause de Noirmoutier et ses amis. M'auriez-vous laissée épouser un homme capable de tuer ses semblables pour une querelle?

Elle sentait bien que Louis-Victor semblait contre cette union. Mais qu'avait-il à dire, lui-même n'avait pas pu choisir son épouse, pas plus que Gabrielle. Athénaïs avait su faire en sorte de choisir, profitant des circonstances. Etait-il jaloux de cette chance qui s'offrait à elle? Elle se leva des genoux de son frère. Cette position n'était pas confortable, et elle voulait lui faire face pour lancer ses arguments. Elle ne se laisserait pas décourager.

-Vous parlez de bonheur en mariage, cher Vivonne? L'avez-vous vous-même connu? Etes-vous heureux? Aimez-vous votre épouse? Vous venez encore une fois de sous-entendre que vous aviez moult conquêtes... Est-ce cela l'Amour? Louis-Henry m'aime, il me l'a dit, et je l'aime aussi. Ne sont-ce pas là les meilleurs arguments pour un mariage heureux?

La passion se sentait dans sa voix et son intonation, elle était prête à défendre Montespan tant qu'il lui resterait du souffle pour parler. Il lui avait faire la meilleure impression du monde et ils avaient passé chaque heure de ces derniers jours ensemble, se plaisant mutuellement de plus en plus.

-Il m'a promis qu'il changerait, que ses travers ne seraient plus. Par Amour, on est capable de tout, Vivonne! Ne gâchez pas l'opportunité que j'ai de faire un choix qui me convient. Regardez Gabrielle! Elle ne supporte plus son mari, elle ne l'a jamais apprécié ne serait-ce qu'un peu. J'ai la chance d'avoir su convaincre père qui, au début, était de votre avis. Que ne vous rangez-vous pas en ce sens, mon frère?

Ses yeux bleus pétillants semblaient le supplier d'être de son coté. Mais un Mortemart étant ce qu'il est, elle savait que si on avis était différent, tout comme elle, il argumenterait jusqu'au bout.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 12:03

Vivonne avait apprécié la remarque d’Athénaïs sur son comportement : pas qu’il désire brûler en enfer, mais ça fait toujours plaisir de savoir que votre sœur vous aime et prie pour le salut de votre âme.  Mais ça ne dura pas, François-Athénaïs bondit comme un diable hors de sa boite et ce mit a critiquer Noirmoutier, l’interroger sur son mariage et critiquer le mariage de Gabrielle. Le tout sans lui laisser le temps de répondre et avec une brûlante passion. La crainte de Vivonne était confirmée : elle s’était entichée de Montespan suite a un coup de foudre et était prête a se donner a lui sans réserve…  Que répondre a cela ?

« Notre sœur n’a pas le plus merveilleux des époux, nous sommes d’accord…  Ce fut un mariage purement politique et notre père semble avoir regretté ce choix ou aucun de nous n’eu voix au chapitre… »

Voilà la partie facile de la réponse faite…  Maintenant il fallait parler d’Antoinette et de Montespan… Et de la vie dissolue qu’il avait.

« Le problème dans le mariage avec Antoinette… C’est moi. Je ne suis pas l’homme qu’il lui faut. Père m’a laissé choisir mon épouse parmi une présélection,  j’ai épousé Antoinette car elle était la plus belle de toutes, et la plus gentille bien que frivole, et elle s’est révélée être une mère formidable et une tendre amante…  Mais elle est aussi la plus honnête et fidèle des femmes que je connaisse et qui ne soit pas une Mortemart de naissance… »

Ou comment faire plaisir a Athénaïs en lui donnant quelques qualités.  Mais il fallait continuer a parler de lui même et de son couple…

« Il  n’y a pas eu coup de foudre, la tendresse et l’affection sont venues avec le temps,  mais elles sont réelles, nous n’aurions pas eu d’enfants si rapprochés et elle ne serait pas actuellement enceinte pour la troisième fois si ça n’était pas le cas. Mais oui malgré notre affection et notre tendresse, pas notre passion, nous ne sommes pas heureux car Antoinette ne comprend pas pourquoi je lui suis infidèle et cela est source de discorde. La seule discorde mais aussi l’une des plus importantes qui puissent exister… »

Il reprit alors son souffle, et s’apprêta à faire une confession.

« J’ai connu des coups de foudre, des passions. Il y a deux types de relation : il y a Ninon de l’Enclos. Nous avons une véritable passion, en tout cas j’ai une véritable passion pour elle depuis mes seize ans… Mais elle  limite nos entrevues, on se retrouve régulièrement mais de façon espacée dans le même lit, la distance préserve notre relation  qui dure maintenant depuis onze ans mais la tendresse a pris l’avantage sur la passion. Et il y a les autres passions. Coup de cœur d’un soir… On passe quelques semaines, parfois un ou deux mois ensemble presque chaque jour… Et puis on se lasse et on se sépare. C’est comme ça que la plupart de mes coups de cœur se terminent.  Je n’ai jamais vu quiconque vivre pendant vingt ou trente ans une histoire passionnée en se voyant tous les jours. »

Il s’approcha alors de sa sœur et la prit par les épaules, la regardant droit dans les yeux :

« Je serais le plus heureux des frères si vous viviez une telle histoire…  Mais je suis convaincu que cette histoire vous ne la vivrez pas avec Montespan.  Et je ne veux pas que vous en soyez blessée. Je ne veux pas qu’il vous blesse. Oh oui il vous rendra heureuses quelques temps, peut-être même quelques années puisque vous n’êtes pas aussi cœur d’artichaut que moi, mais j’ai peur qu’il vous déçoive comme il déçoit tous les autres.  En tant que piètre époux, je vous donne mon avis… Je sais que vous n’en tiendrez pas compte, mais l’honorable et stupide Noirmoutier aurait fait meilleur époux que le joueur et endetté Montespan qui jamais ne tient ses promesses… Et j’espère que vous trouverez meilleur homme qu’eux ou même que moi. Car vous méritez meilleur époux que cela Athénaïs adorée. »

Et il posa un regard triste et tendre sur sa sœur. Il voulait le meilleur pour elle… Et savait parfaitement que ni Montespan ni Noirmoutier n’étaient à la hauteur.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 13:29


Comment entendre raison lorsqu'on est jeune et passionnée, amoureuse et résolue à passer sa vie avec l'homme dont son coeur a décidé qu'il en serait l'élu? La jeune Françoise avait bien du mal à entendre la raison que son frère voulait lui démontrer. Il était un piètre époux, il le reconnaissait lui-même, alors comment pouvait-il savoir ce qu'il fallait faire pour être digne de sa femme? La jeune femme secoua la tête, comme pour le pas entendre ce que disait Vivonne. Pourtant elle avait écouté chaque parole, le rose lui était monté aux joues lorsqu'il avait évoqué sa passion charnelle avec Ninon de l'Enclos, célèbre aussi bien pour ses mots d'esprit que pour ses ébats. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsque Louis-Victor évoqua les déceptions que pourrait lui apporter Montespan.

-Non! Je ne vous crois pas! Vous êtes vous-même un mauvais mari, vous l'avez dit! Et vous ne souhaitez guère changer. Comment pourriez-vous alors porter un jugement sur un homme qui m'aime et veut mon bonheur? Et qui veut changer pour moi, pour que nous soyons heureux! Vous n'entendez rien à l'Amour, Vivonne, je le sais! Je le vois bien, vous ne savez pas ce que c'est que d'aimer.

C'était sans doute assez effronté de sa part de dire cela à un homme qui avait déjà tant de vécu comparé à elle qui n'en avait aucun, du moins en matière de relation amoureuse. Les yeux d'Athénaïs étaient passé de l'azur au gris tant les larmes les emplissaient. Mais elle ne pleurerait pas devant son frère, cela non, elle était résolu à défendre son Amour pour le marquis bec et ongles, et elle n'aurait pas la faiblesse de verser une seule larme face à un frère qui ne voulait pas la comprendre. Elle reprit quelque peu son calme après une inspiration profonde.

-J'ai 22 ans, Louis-Victor. Père a souhaité attendre pour me trouver le meilleur parti qui soit, il s'est trompé, ou du moins les circonstances n'ont pas joué en sa faveur. Elles jouent en la mienne à présent. Croyez-vous que si j'attends encore, quelqu'un dont l'âme est aussi proche de la mienne voudra encore de moi? Aussi belle puissé-je être, pensez-vous qu'un marquis, ou même un comte voudra d'une femme pouvant coiffer Catherinette? Je veux vivre, moi aussi, Vivonne. J'ai trouvé l'homme qui me correspondait, celui dont le coeur vibre comme le mien. Père a donné son consentement, il n'y a donc rien que vous puissiez dire ou faire pour aller contre cela.

Cela, elle n'en était pas sure. Vivonne étant le seul héritier mâle des Mortemart, le Duc l'écoutait beaucoup. Bien que n'étant pas influençable, leur père avait toujours une haute estime de son fils. Même si Françoise était sa fille préférée, la "perle des Mortemart" comme il aimait à l'appeler, et qu'il ne voulait que son bonheur, le Montespan n'était pas du tout son second choix pour sa fille. Athénaïs avait peur que son père ne change encore d'avis si Vivonne allait lui parler, aussi s'empressa-t-elle d'annoncer à son frère qu'un changement de décision ne pourrait se faire. Elle fronça quelque peu les sourcils.

-M'appeler par un charmant sobriquet n'adoucira pas les coups que vous me portez, mon frère. Vous désapprouvez mon choix, mais je vous en prie, n'allez pas contre mon bonheur. Nous serons fidèles l'un à l'autre, je le sais. Ne pouvez-vous entendre cela?
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 15:51

Vivonne en prenait pleins les dents… Et encaissait. Après ce qu’il avait dit, Athénaïs avait besoin de se défouler… Et elle se défoulait sur la seule personne présente, et responsable, lui. Vivonne était partagé entre l’envie de consoler sa sœur au bord des larmes dans une tendre étreinte fraternelle et fesser l’effrontée qui osait ainsi parler à son grand frère… L’idée était vraiment tentante mais Vivonne n’allait pas rougir les fesses d’Athénaïs…. Ça ne l’aiderait en rien.

« Oh oui c’est vrai vous avez vingt deux ans ! Vous êtes vieille, et moi qui suis âgé de vingt sept printemps, je ne connais rien à la vie mais vous savez déjà tout ! »

Écartant les bras sur ce mot, sa main frappa une bouteille de parfum qui tomba au sol.

« Je rachèterais »

Dit-il avant de s’approcher de sa sœur. Vivonne semblait vraiment en colère et… Il étreignit fortement sa sœur, lui caressant ses cheveux.

« Je… Je veux que vous soyez heureuse… J’ai peur que vous ne le soyez pas avec lui… J’espère me tromper puisque je ne peux vous faire changer d’avis mais j’ai peur que ce mariage ne vous rende pas heureuse… »

Comme toujours, Vivonne ne parvenait pas à avoir le dernier mot avec ses sœurs, il finissait toujours par leur manger dans la main. Il avait énervé sa sœur et voulait se faire pardonner.

« Je… J’ai envie de me faire pardonner pour la peine que je vous ai causée petite sœur. »

Il attira alors sa sœur sur le lit et la fit s’y asseoir, c’était plus confortable que le tabouret. S’agenouillant aux pieds de celle-ci, il lui sourit tendrement.

« Que diriez vous d’un massage de pieds ? Je ne vous en ai jamais fais je crois, puisque nous avons grandis séparément, alors que j’en ai tant offerts a Gabrielle, que diriez vous que je vous en offre un ? Et puisque j’avais déjà offert votre tenue de mariée, que voulez vous que je vous offre ?»

Et oui, Vivonne était toujours à couvrir ses sœurs de cadeaux et d’attentions… Et comme il avait mis Athénaïs en colère et détestait cela, il voulait la calmer et se faire pardonner en débordant d’attentions.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 16:08


Le souci avec Athénaïs, c'était que ses colères ne s’apaisaient pas aussi rapidement que ce qu'elles arrivaient. Ses joues étaient à présent empourprées de rage, et elle avait esquissé une grimace lorsque sa bouteille de parfum un cristal se brisa en mille morceaux au sol, répandant le liquide odorant en une petite flaque ambrée.

-Eh bien je ne sais peut-être rien de la vie et vous si, mais j'en ferai ma propre expérience, ne vous en déplaise, monsieur mon frère! Et je n'ai...-elle mit un coup de pied dans ce qui restait du flacon de parfum - nul besoin de votre charité!

Il avait réussi à l'étreindre, et elle avait beau se débattre, elle ne pouvait se défaire de ses bras. Vivonne étant un militaire de carrière, il avait une force impressionnante face à la frêle jeune fille qu'elle était. Il était parvenu à la faire asseoir sur son lit et tachait de se montrer le plus courtois et gentil possible, mais à présent la demoiselle était dans une rage folle et ne se laisserait sans doute pas faire.

-Vous moquez-vous de moi? Allez-vous vous conduire comme un domestique, à présent que vous m'avez mise hors de moi en voulant dicter l'événement le plus important de ma vie? Me prenez-vous pour une sotte? Sans doute du niveau des femmes de basse extraction que vous... honorez lors de vos voyages? NE ME TOUCHEZ PAS! hurla-t-elle en bondissant sur ses pieds. Vous voulez vous faire pardonner? Alors allez dans mon sens, souffrez que je trouve le bonheur avec le marquis de Montespan et ne reportez pas vos piètres actions sur lui, qui contrairement à vous, est plein de bonne volonté!

La colère rendait sa voix un peu plus aiguë à mesure que les décibels augmentaient. Et ce courroux lui faisait sans doute dire des choses qu'elle ne pensait pas, car elle adorait son frère, et en temps normal, jamais elle ne lui aurait parlé de la sorte.

-J'épouserai Louis-Henry, que cela vous plaise ou non, et seul lui aura le privilège de toucher mes pieds. La seule chose que je veux que vous m'offriez est votre bénédiction. Mais je n'en veux pas si vous la prononcez à contre-coeur.

Athénaïs avait à présent croisé les bras sur sa poitrine, arborant une mine boudeuse telle une petite fille en colère, ce qu'elle était, finalement.
Si seulement Gabrielle était là... Elle la soutiendrait, la jeune fille en était certaine. Elle la comprendrait sans doute mieux que Vivonne qui, à présent, semblait prêt à tout pour se faire pardonner. Mais sa cadette était-elle prête à lui pardonner?


Dernière édition par Athénaïs de Montespan le Mar 29 Avr - 19:59, édité 1 fois
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 19:25

Vivonne se releva avant de se prendre un coup, alors que la furie Mortemart hurlait de façon de plus en plus aiguë, devenant même douloureuse pour les oreilles. Furieuse elle était. Furieux il devenait. Il la laissa s’épancher, et une fois qu’elle eu finit et se tenait boudeuse, bras croisés comme une petite fille, il prit la parole :

« Je ne vous fais pas la charité, ce ne sont pas des dons mais des cadeaux. »

Dit-il en premier. Il était énervé mais ne voulait pas dire de mots malencontreux. Il prenait donc son temps pour choisir ses mots. Laissant une distance assez grande entre eux pour qu’Athénaïs ne puisse le gifler, il déclara :

« Je ne me moque pas de vous. Et je sais que vous n’êtes point sotte. Vous avez le béguin. C’est totalement différent. Je comprends aussi qu’à cause de ce béguin vous allez épouser cet homme… Mais je crains sincèrement que ce soit la pire erreur de votre vie et je ne donnerais pas ma bénédiction. »

Il leva la main pour lui signifier qu’il n’avait pas fini de parler.

« Mais si j’ai cette crainte c’est parce que je vous aime, n’en doutez pas. Et si cet homme parvient à vous rendre heureuse alors j’en serais ravi. Et je promets de ne pas faire preuve de la moindre animosité envers votre époux. Mais vous connaissez donc mon opinion sur lui. »

Que dire de plus a sa sœur ? Comment la calmer ? Les faits aideraient probablement… Mais là il ne pouvait que se résigner.

« Je ferais ce que vous voulez pour obtenir votre pardon… Et j’espère me tromper. J’espère vraiment qu’il vous rendra heureuse… »

Il s’approcha alors d’Athénaïs, lui offrant son étreinte.

« Ma bien aimée sœur, ne restons pas fâchés parce que mes craintes vous agacent. Il est naturel que j’aie celles-ci, dans la fratrie les mariages ne sont pas de francs succès. Je serais un bien piètre frère si je ne cherchais pas à vous protéger. »

Il attendit qu’elle approche. A voir quel serait sa réaction.

Louis-Victor de Mortemart
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMar 29 Avr - 20:15


Si elle ne s'était maîtrisée, et si son frère ne s'était pas éloigné en même temps qu'elle, sans doute que la jeune femme aurait asséné une gifle à son frère. Mais malgré le grand courroux qui était le sien, elle maîtrisait tant bien que mal ses nerfs et surtout ses actions. Elle avait laissé échappé sa rage par ce coup de pied dans les débris de verre du flacon de parfum que Vivonne avait fait choir par son mouvement maladroit de bras.

Il semblait que malgré sa colère grandissante, Louis-Victor tentait de calmer le jeu. Cependant il ne semblait guère porter plus de foi que cela à l'Amour qu'éprouvaient les deux jeunes gens, qualifiant cela de béguin.


-Bien, gardez votre bénédiction pour vous, je n'en ai cure. Mais ce n'est pas un béguin, c'est de l'Amour! Encore une fois vous n'y entendez rien. Vous et ma soeur avez fait des mariages malheureux, je suis la dernière de la fratrie à pouvoir me marier, je veux un mariage d'Amour!

On aurait pu la croire trop plongée dans les histoires romanesques qu'elle avait lues étant plus jeune, et qu'elle lisait encore parfois. C'était sans doute un peu vrai. Après tout, c'était très bourgeois de se marier par Amour, mais pourquoi cela ne pourrait-il pas se réaliser? Lorsqu'on était jeune et passionné, tout semblait possible et surtout tout semblait merveilleux. Aussi, sa colère se calma quelque peu lorsque Vivonne argumenta que ses craintes étaient dictées par l'Amour qu'il portait à sa jeune soeur. Elle soupira, les larmes ne pouvant plus êtres contenues, elle les laissa rouler sur ses joues rosies par l'émotion. Elle alla ensuite sauter dans les bras de son frère qui les lui ouvrait. Athénaïs se blottit contre Vivonne, sanglotant.

-Je vous aime aussi, mon frère. Mais vous êtes blessant. Vous ne vous rendez pas compte. A une semaine de mon mariage initialement prévu, je me retrouve sans fiancé. Qui aurait voulu de moi, sinon un homme qui m'aime vraiment? J'ai eu la chance de l'avoir trouvé, j'en suis sure, je l'aime, il m'aime, nous nous aimons. Avez-vous déjà pu conjuguer ainsi le verbe "aimer" en ayant la certitude de ne vous point tromper? Il me rendra heureuse, je le sais. Je vous en prie, laissez-moi savourer ce bonheur. S'il vous plait... Est-ce si difficile de me faire confiance?

Elle détacha son visage du cou de son frère pour lui envoyer un regard tout brillant de larmes, implorant qu'il aille dans son sens. Un regard bleu-gris mouillé auquel on n'aurait su résister..
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMer 30 Avr - 0:45

Athénaïs se calmait…. Bonne chose car Vivonne était a cours d’idée. Oh certes ça ne l’empêcha pas de rêver d’un mariage d’amour et de le critiquer mais elle ne le gifla pas et vint même dans ses bras. Il enlaça sa petite sœur avec tendresse, lui séchant ses larmes. Il l’écouta et effectivement il avait été blessant…. Athénaïs était douée pour le faire culpabiliser. Chaque mot blessait Vivonne qui effectivement avait manqué de confiance en Athénaïs. Et alors qu’il culpabilisait, voilà qu’elle lui offrait un regard implorant. Fondant comme neige au soleil, Vivonne compris qu’il était vaincu dans cette joute oratoire. Tendrement, il embrassa le front de sa petite sœur.

« Je… Je suis désolé de vous avoir blessé avec mes peurs. Je n’ai pas confiance en Montespan et à cause de cela, je vous ai blessé alors que je devrais vous faire confiance, oui. »

Continuant l’étreinte, il hésitait sur ce qu’il pourrait dire.

« Je prierais pour votre bonheur et la réussite de votre mariage. Je n’ai jamais autant souhaité me tromper qu’aujourd’hui. »

Rompant un petit peu l’étreinte, il sécha les larmes qui avaient coulés sur les joues d’Athénaïs, faisant couler le maquillage. Qu’Athénaïs le veuille ou non, il lui offrirait du parfum. Le même naturellement. Mais il voulait savoir l’opinion de la jeune femme. Tout doucement, il dit alors :

« Que désirez vous que je fasse pour me faire pardonner ? »

Vivone était calme, tout doux, pénitent. Le regard bleu-gris d’Athénaïs, lorsqu’il se faisait implorant, avait toujours le dessus sur Vivonne. Et il en avait conscience mais ça ne l’énervait pas… ça l’agaçait seulement. Presque amusé, il rompit l’étreinte et s’assit sur le lit.

« Il faut vraiment que vous arrêtiez de me regarder ainsi chère sœur. C’est un véritable enfer que de faire face à ce regard larmoyant quand vous désirez quelque chose. »

Un sourire fut alors offert a la petite peste d’Athénaïs.
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMer 30 Avr - 15:03


L'orage était passé, et l'aîné s'était excusé. Aussi, le coeur de la jeune fille ne s'en voyait que plus apaisé. Il l'avait aidée à sécher ses larmes, et à présent son teint avait retrouvé sa blancheur de lait et son regard n'"était plus embrumé par les gouttes salées. Ses yeux resplendissaient de nouveau de leur bleu azur étincelant et la malice avait regagné ses iris. Elle hocha la tête avec un petit sourire pour accepter ses excuses. La paix avait regagné la fratrie.

-Vous souhaitez vous faire pardonner? demanda-t-elle avec un brin d'espièglerie dans la voix, sourire en coin.

A Mortemart, Mortemart et demi! Louis-Victor avait essayé de lui faire entendre raison et n'y était pas parvenu. Elle avait tenté de le rallier à sa cause et n'avait guère eu plus de succès. Mais peut-êtr alors trouverait-elle un terrain d'entente, qui sans doute déplairait à Vivonne.

-Vous voulez réellement me faire plaisir? Soyez mon témoin!

Elle se détacha un peu de lui pour scruter sa réaction. Soit il se mettrait en colère, soit il capitulerait. Quelle option prendrait-il, après la discussion quelque peu houleuse qu'ils venaient d'avoir? Bien que l'apaisement ait regagné leurs voix, Athénaïs savait qu'avec son frère, rien n'était jamais gagné d'avance. Il était aussi imprévisible qu'elle pouvait l'être. C'était ce qui était amusant, d'ailleurs. Mais elle avait bon espoir, lui-même venait de reconnaître avec son regard, la belle jeune fille pouvait obtenir quasiment tout ce qu'elle voulait. Elle était parvenu à faire flancher le duc de Mortemart leur père, pourquoi pas le frère à présent? Elle se savait à présent en possession d'une arme infaillible ou presque, qui faisait flancher les hommes de sa famille. Elle saurait en faire bon usage, du moins un usage qui lui serait profitable, en l’affûtant au gré des années. Serait-il possible d'utiliser son charmant minois pour obtenir tout ce qu'elle souhaitait dans la vie? certainement que non, mais cela ne coûtait rien d'essayer. Elle tenait presque son frère, il était sur le point de céder, elle en était presque certaine à présent.


Dernière édition par Athénaïs de Montespan le Mer 30 Avr - 16:29, édité 2 fois
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMer 30 Avr - 15:54

Un sourire illumina le visage de Vivonne. A partir du moment où l’espièglerie revenait dans la voix d’Athénaïs, tout allait bien. Et oui il souhaitait se faire pardonner. Et avec le regard offert peu auparavant, il était incapable de dire non à sa petite sœur. Il répondit donc :

« Oui je souhaite me faire pardonner et j’accepterais tout. »

C’était une erreur… Mais c’était trop tard et Athénaïs lui demanda donc d’être son témoin. Vivonne éclata de rire, laissant sa sœur s’éloigner, puis s’assit, alors qu’il souriait a sa sœur :

« Vous êtes incroyablement têtue et tenace ma chère. «

Lui dit-il alors. Mais il vint a elle, mit genou a terre, et embrassa tendrement ses mains :

« Mais j’accepte volontiers cet honneur, c’est avec joie que je vous fais ce plaisir. »

Il avait perdu sur toute la ligne…. Mais au moins sa sœur en était heureuse. Il n’était pas si joyeux qu’il l’affichait sur son visage, Montespan lui déplaisait toujours autant, mais il se résignait. Et puis, il se trompait peut-être. C’était sur cet espoir que se raccrochait Vivonne.

« Quelle diablesse êtes vous donc pour toujours parvenir a vos fins ? »

Demanda le frère d’une voix admirative. Il était content qu’Athénaïs soit sa sœur et non son ennemie… Elle était implacable. Se relevant, il sourit et demanda :

« Désirez vous autre chose ou je peux me retirer pour aller vous racheter du parfum ? »

Demanda-t-il, faisant un pas en direction de la porte. Peut-être Athénaïs désirait-elle ou avait-elle besoin de quelque chose ?
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23 janvier 1663 avec Athénaïs EmptyMer 30 Avr - 16:37

Il avait cédé! Il avait commencé par dire qu'il accepterait tout, et à ces mots, Athénaïs savait qu'elle avait gagné. Son sourire s'étira alors sur son visage, elle était à présent radieuse comme au moment où Vivonne était entré dans la pièce. La joie inondait à nouveau son visage, elle était heureuse. De joie, elle sautilla sur place, faisant virevolter les dentelles de son décolleté et de ses manches, ainsi que ses bouclettes, en laissant échapper un petit éclat de rire.

-Oh merci Vivonne, vous êtes le frère le plus charmant du monde, celui que toutes les jeunes filles rêvent d'avoir, cela ne fait aucun doute.

Elle vint à nouveau se pendre à son cou pour lui embrasser la joue. Elle sourit lorsqu'il la qualifia de tenace et têtue, et afficha un air fier.

-N'est-ce pas là l'héritage de notre famille, très cher? demanda-t-elle, pleine d'espièglerie.

Elle se mit à nouveau à rire lorsque cette fois Louis-Victor la qualifia de diablesse.

-Vous êtes un beau diable vous aussi à votre manière, le savez-vous?

Athénaïs recula pour laisser son frère se lever. Il était temps de prendre congés puisqu'il souhaiter aller lui quérir du parfum.

-Je n'oserai rien vous demander d'autre, vous me faites déjà le plus beau des présents d'enfin accepter mon union et d'en être mon témoin. Je vous aime, mon frère, n'en doutez pas.

Elle lui prit alors la main et le raccompagna à la porte. Avant qu'il ne la franchisse, elle se hissa sur la pointe des pieds, toujours chaussée de ses nouvelles chaussures, et embrassa à nouveau la joue de son frère.

-Merci infiniment, Vivonne. A demain.

Lorsqu'il franchit le seuil, elle referma la porte, contenant sa joie, et une fois celle-ci close, elle laissa un rire de joie s'échapper de sa bouche en tournoyant sur place. Elle épouserait le marquis de Montespan le 28 janvier 1663.
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