"Qui maîtrise les odeurs, maîtrise le coeur de l'humanité..."
Mar 24 Sep - 16:58
Robin Jansson
Métier/Titre(s) : Parfumeur Âge : 27 ans Origines : Françaises et Hollandaises Langue(s) parlée(s) et niveau de maîtrise : Latin médiocre - Bon Allemand - Petit Italien Orientation sexuelle : Bisexuel Situation: Célibataire Date de naissance : 27 juillet 1637 Religion: Protestant Groupe : Peuple Personnage ayant existé?: Non Avatar : Iwan Rheon
Le Miroir ...
Paris… N’existe-t-il de cité plus passionnante que la capitale du royaume de France ? Cette cité baignée d’histoire s’épanouissant sous le regard bienveillant des tours séculaires de Notre Dame, où se côtoient les fastes et splendeurs du Palais-Royal et les places suintantes de la Cour des Miracles, repère de la vermine qui gangrène les rues de cette nouvelle Babylone… N’avez-vous jamais vu rien de tel ? Approchez, n’ayez crainte, suivez moi dans ces ruelles étroites que certains craintifs nomment coupe-gorges, laissez moi vous guider jusque dans le giron accueillant des maisons de plaisirs de la capitale et dans les soies moirées des appartements royaux. Ne me perdez surtout pas de vue, Paris est si vaste, si intrigante que vous pourriez vous y égarer corps et âme… Allons, avancez encore, passez donc sur le Pont Neuf et admirez le soleil se mirer dans les eaux troubles de la Seine. N’êtes vous point encore convaincu ? Alors venez, il est un lieu que je souhaiterai vous faire découvrir, l’un des joyaux de l’île de la cité qui ne pourra que vous plaire, je vous en donne ma parole. Nous ne sommes plus très loin désormais, les fragrances boisées nous parviennent déjà… Allons pressez un peu le pas, et humez, humez l’air chargé des notes florales ou ambrées qui s’échappent invariablement de la parfumerie de Robin Jansson, laissez ces précieuses essences ravir votre odorat et votre esprit. Voilà, nous y sommes : poussez la porte, entrez, venez faire la connaissance du nez le plus fin de tout Paris.
Du jour le plus froid de l’hiver 1637, le jeune Hollandais a hérité de ses yeux d’un bleu de glace et de sa peau aussi pâle que le givre, et de ses origines nordiques une chevelure aussi sombre que les nuits boréales. On raconte même qu’il tiendrait sa carrure et sa mâchoire carrée dissimulée par une barbe de quelques jours d’un sang noble, mais tout cela n’est que légende, car Robin est né à Paris, par un beau jour d’été, d’un père protestant et d’une mère issue de la petite bourgeoisie hollandaise. Pour dire vrai, le jeune homme pourrait être jugé comme séduisant, ou tout du moins serait-il possible de lui trouver un certain charme s’il n’avait fait de la discrétion l’un de ses principaux mots d’ordre : un franc sourire de ses lèvres fines lui ouvrirait bien des portes et ferait fondre bien des cœurs mais rare sont ceux à qui il ose les offrir. Approchez du comptoir, essayez ses créations, émerveillez-vous de son talent, vantez les qualités et la finesse de ses parfums, tentez votre chance, mais n’ayez trop d’espoir : ses lèvres s’étireront pour éclairer son visage d’un air radieux, mais il conservera cet air modeste qui ne le quitte que lorsqu’il se retrouve seul avec les essences qu’il sublime. Car figurez-vous que ce parfumeur, aussi talentueux soit-il, ne fut guère accoutumé à s’ouvrir aux autres, et c’est la discrétion qui lui sied le mieux. Alors ne vous étonnez point de ne le voir uniquement arborer des couleurs sombres, qui parviennent si bien à faire oublier le temps d’un regard son mètre soixante-six qui le distingue de ses congénères masculins. Le brun, le vert sombre, le noir, le prune ou le pourpre sont les nuances qui composent la palette du jeune hollandais et chacun de ses costumes est taillé avec le plus grand soin : quant à savoir si cela est lié à son goût pour le raffinement et la perfection qu’il cherche à atteindre dans chaque chose qu’il entreprend, ou bien à sa timidité latente qui lui dicterait de choisir ce qu’il y a de plus sobre dans l’élégance, nul n’en a encore percé le secret... Qui sait, si le hasard de vos pas, la curiosité, ou simplement l’envie de découvrir les horizons capiteuses qui naissent de l’imagination du jeune parfumeur vous conduisent de nouveau en ce lieu grisant, peut être serez-vous amené à lever le voile sur le mystère qui entoure cet Hollandais aussi discret que passionné. Vous le verrez écrire dans ce carnet grenat qu’il ne quitte un seul instant, et dans lequel sont confinées les formules de chacune de ses créations. Vous apprendrez à reconnaître ce regard, cette lueur lorsque son esprit lui souffle l’idée de nouvelles fragrances… Regardez avec quelle délicatesse il manipule les flacons qui contiennent ses œuvres en leur sein et la mesure de ses mouvements lorsqu’il dépose sur le poignet d’une demoiselle quelques goûtes de ses précieuses essences : avez-vous déjà vu un être aussi doux et minutieux ? Laissez-vous charmer par l’homme et, je vous en conjure, abandonnez-vous à la suavité ou à la fraîcheur de ses créations : sans le savoir, vous aurez ouvert la porte d’un autre Paradis.
... n'est pas le reflet de l'âme
Alors comme cela vous êtes revenu ? Laissez moi deviner : vous n’avez pû résister à la tentation de soulever un peu le coin du masque, et vous avez succombé à cette curiosité lancinante qui vous pousse à passer de nouveau cette porte pour recroiser le regard clair du parfumeur de l’île de la Cité… Mais sachez que quelles que soient les raisons ayant guidé vos pas jusqu’ici, je ne puis que vivement les agréer : monsieur Jansson est un être fascinant, et seuls le superficiel ou le sot ne prendraient quelques instants pour se poser la simple question de l’origine d’un semblable talent. En effet, le jeune Hollandais fait preuve d’un remarquable sens de l’harmonie olfactive, et je vous mets au défi de trouver un jour parfumeur plus sensible et plus appliqué dans la réalisation de ses créations que nombreux jugent parmi les plus abouties et les plus raffinées de tout Paris. N’allez pourtant croire que ce don lui fut accordé dès le plus jeune âge : ce n’est qu’à force de travail, de recherches et d’expérimentations que Robin Jansson a fait de sa passion un véritable art. Je ne vous conterais point son histoire, libre à vous de le questionner à ce sujet si vous parvenez à accéder au cercle relativement fermé de ceux à qui il se confie, mais je peux néanmoins vous éclairer si vous désirez dissiper le mystère qui entoure ce secret parfumeur. Ne vous méprenez guère sur l’emploi que je puis faire de ce terme en ce qui concerne monsieur Jansson : je ne désire nullement à intensifier l’aura énigmatique qu’est la sienne, simplement rendre au plus juste l’un de ses principaux traits. Là où certains pensent déceler de la timidité et une incroyable retenue, d’autres se plaisent à lier sa discrétion à son art : ainsi Robin Jansson serait il à l’image de ses œuvres, enfermé en lui-même comme ses parfums dans leurs fioles ciselées, et ne se découvrirait qu’aux amateurs ayant la patience de découvrir sa véritable essence… Pour tout vous avouer, je ne saurais moi-même déterminer qui de sa personnalité ou de ses parfums revêtent à mes yeux le plus de valeur. Tout comme vous, j’ai tout d’abord été subjugué par la subtilité des fragrances qu’il se passionne à créer, mais il m’a été donné de découvrir l’homme et l’incroyable richesse de sa nature. Pourtant nombreux sont ceux qui ont un jour croisé ma route sans que je ne puisse seulement réussir à retenir ne serait ce que leur nom. Mais notre cher parfumeur a su, à sa manière, capter et retenir mon attention par sa mesure, son honnêteté, ou encore par la modestie qui le caractérise. Je n’ai, pour dire vrai, que rarement rencontré homme si loyal et digne de confiance car ces deux qualités s’effacent bien vite devant l’arrivisme ou l’hypocrisie lorsque l’homme se mêle à ses congénères. Est-ce sa réserve naturelle qui a préservé Robin Jansson des souillures morales de son temps ? Je me plais à espérer que oui, et qu’il demeurera l’homme respectueux et tempéré qu’il est depuis bien longtemps déjà. Vous trouverez sa présence apaisante et sa compagnie plaisante, et apprendrez, si vous daignez en prendre la peine, à palier son besoin de reconnaissance par votre amitié et vous enrichir de sa si belle personnalité. Reste à savoir si, vous qui m’écoutez, vous serez suffisamment habile pour briser ses résistances et pour déterminer ses notes de têtes, de cœur et de fond… Si vous en avez le désir et la patience, qui sait, peut être parviendrez vous à faire partie de ceux que notre cher parfumeur estime, et en ce cas nous serons amenés à nous revoir, peut être plus vite que vous ne pourriez l’imaginer…
Dernière édition par Robin Jansson le Lun 28 Oct - 16:53, édité 8 fois
Invité
Invité
Mar 24 Sep - 16:59
On naît tous un jour ...
Et bien, très cher, je dois vous avouer que je craignais de ne plus vous revoir ! Que ne m’avez vous mandé de vos nouvelle plus tôt ? Les longues semaines qui se sont écoulées depuis notre dernière rencontre ne me laissaient rien présager de très bon, et je ne suis point fâché que vous ne me donniez tort comme vous le faites en venant me rendre visite ici. Mais, je vous en prie, ne prêtez guère attention à cette inquiétude passagère, et prenez place : je ne voudrais point faire figure d‘un hôte inhospitalier, ce qui serait un comble, accordez le moi. Le thé sera servi d’ici peu, et je vous saurais gré de vous joindre à moi plus tard dans l’après-midi pour une promenade dans le parc. Vous verrez, l’exercice est plaisant et je suis sûr que vous trouverez les parterres aussi sublimes que moi. Mais revenons au sujet de votre venue ici : il s’agit de ce parfumeur n’est ce pas ? Sans que je ne sache exactement en déceler l’exacte cause, je peux néanmoins vous affirmer sans crainte qu’il existe une aura de mystère autour de Monsieur Jansson. Les rumeurs vont bon train sur son compte, sans qu’il ne prenne pourtant la peine de les démentir. Comprenez le : je gage qu’il n’a pas connaissance de la plupart d’entre elles, et que la tâche d’y répondre et de les éclairer serait l’histoire d’une vie. Ceux qui répandent ces bruits ne savent pour dire vrai que très peu à son sujet, et nombre d’entre eux appuient leurs allégations des murmures de légende : pourquoi se priveraient ils d’inventer et de fabuler au sujet de notre parfumeur, puisque son mutisme laisse présager une vie tout aussi fantasmagorique que les parfums qu’il crée ? On entend même qu’il aurait su ainsi séduire et s’attirer les grâces de la princesse Louise-Henriette d’Orange-Nassau, noble épouse du duc de Prusse.. Comment distinguer l’histoire du fantasme me demanderez vous ? En prêtant une oreille attentive à ceux qui ont le loisir de connaître l’homme, et de détenir quelques vérités à son sujet : la chance vous sourit mon ami, vous vous trouvez en face de l’un d’entre eux.
Monsieur Jansson est né à Paris durant le brûlant mois de juillet 1637. Dernier né d’une fratrie de cinq enfants, apprenez que celui dont les talents sont aujourd’hui reconnus aussi bien dans la merveilleuse ville de Grasse qu’à la Cour de Sa Majesté était destiné à embrasser une toute autre profession. En effet, le jeune Robin était pressenti pour entrer au service de Dieu et revêtir l’habit ecclésiastique : je ne suis pas sans croire qu’il aurait rempli cette tâche à merveille, mais quel talent aurions nous alors perdu… Notre parfumeur s’est confié à moi sur ces tendres années de sa vie, et m’a avoué que si se trouvaient naturellement en lui des dispositions à apprendre et à assimiler le latin aussi bien que la théologie, ou de manière plus vaste encore tout ce qu’on pouvait bien lui enseigner, l’érudition ne lui inspirait aucune passion, et les jours suivaient aux jours, tous aussi semblables les uns que les autres. Comme vous pouvez sans doute le deviner, l’enfant qu’était alors Monsieur Jansson ne connaissait jusqu’alors les délices du monde éthéré des parfums, dont il fit la découverte à l’aube de sa huitième année. Cette parfumerie de l’Île de la Cité dans laquelle il officie si merveilleusement fut celle là même qui révêla sa passion et son talent. Concevez ceci : ce jour là, le Hollandais fut touché par une grâce qui n’était pourtant point divine. Dans son âme et dans son esprit apparurent de nouveaux paysages, infiniment colorés, rêvés, idéalisés et quelque part au creux de son être naquit ce qui manquait au jeune garçon : la passion.
Mais je vous en prie, ne restez ainsi à m’écouter sans me faire l’honneur de prendre une tasse de thé. Savez vous que je le fais venir directement d’Inde ? Quel nez, et quel arôme… Mais pardonnez moi, je n’ai point à faire patienter votre curiosité : laissez moi donc reprendre mon récit là où je l’ai laissé.
Les quatres années qui suivirent cet irrévocable bouleversement olfactif ne firent qu’offrir toujours plus d’emprise à la passion qui avait étreint notre Hollandais : il ne dormait plus, ne mangeait que peu, et délaissait les lourds volumes de théologie pour se consacrer à ce nouvel art qui avait véritablement rêvélé le Sens de sa vie. Une folie d’après Monsieur Jansson son père… Quatre longues années, quatre années de tentatives de plus en plus abouties : Robin se dressait sans relâche contre l’autorité de son père ainsi que contre les larmes de sa mère, car ce qu’ils réclamaient de lui dépassait ce qu’il aurait jamais pu accomplir dans sa vie. Renoncer à son amour des parfums serait renoncer à son goût de vivre. Vous me considérez d’un regard bien curieux mon ami, et à l’expression que je vois s’être peinte sur votre visage, je ne prendrai trop de risque en imaginant que vous doutez de la véracité de ces propos. Et pourtant, vous n’en trouverez de plus authentique. Certains vous diront que Monsieur Jansson cèda à son fils le jour où il trouva le mouchoir sur lequel son fils mettait à l’épreuve l’une de ses créations, mais je dois vous avouer que je n’oserais vous affirmer pareil fait, sur lequel notre discret parfumeur a gardé le silence. A l’âge de onze ans, Robin entra au service de celui qu’il considérerait pour toujours et à jamais comme son maître, et fit de la parfumerie son havre odoriférant. Mais cette tranquilité ne dura qu’un temps. Vous n’êtes pas sans savoir que les révoltes nobiliaires qui ont eu lieu ces dernières années, et auxquelles on a donné le nom de Fronde, n’ont pas laissé le pays sans trouble ni désordre, et notre jeune ami dû quitter précipitament le pays à la suite de son maître lorsque leurs affaires furent réduites en cendre. Ils partirent donc sur les routes, quittèrent Paris, le Royaume et les agitations qui les avaient poussées à entreprendre un tel périple : nul ne sait véritablement ce qu’il advint d’eux durant ces longues années d’errance. L’Est les appelait, irrésistiblement. Amsterdam les accueillit dans ses girons hospitaliers, puis leurs pas les menèrent en Prusse, et ce fut en Italie du Nord, dans la splendide ville de Bergame, que je fis sa connaissance. J’arrivais de Côme et lui demeurait quelques temps dans cette cité italienne qui fut le théâtre de notre rencontre et de la naissance de notre sincère amitié. Le jeune homme qu’il était alors était d’une curiosité rare et d’un talent inné que je n’ai rencontré que peu de fois dans ma vie : je fus honoré de me lier à lui, et heureux d’apprendre que nos chemins seraient amenés à se recroiser un jour, puisque Paris était notre commune destination. Il partit, un matin de printemps 1655, vers la ville de Grasse, et les mois furent long avant que je n’ai l’occasion de le retrouver. J’appris quelques temps plus tard, lorsque mes obligations en Italie prirent fin et qu’il me fut accordé de rentrer dans notre beau royaume de France, qu’il avait repris la parfumerie qui avait vu naître sa passion et qui avait rêvélé ses incroyables et incommensurables aptitudes à lier les essences. Vous n’imaginez la joie qui fut mienne lorsque je passais pour la première fois le seuil de ce paradis olfactif pour serrer contre moi Monsieur Jansson. Jamais je n’avais été aussi heureux de revoir un homme que je connaissais si peu, et pourtant…
Mais je me répends sur des sentiments et des considérations qui ne vous importent sûrement que peu, puisqu’ils me sont propres et qu’ils ne sauraient influencer de quelque façon que ce soit la manière dont vous devez considérer vous-même Monsieur Jansson. J’ose espérer ne point vous avoir ennnuyé par ce long récit, mais puisque vous m’aviez recommandé de n’omettre aucun détail, je vous ai livré tout ce dont j’ai la connaissance, et ce de la façon la plus fidèle possible. Je devine par ailleur à votre physoniomie que j’ai pu quelque peu atténuer votre soif d’en savoir plus au sujet de notre parfumeur, et rien ne pourrait me faire plus plaisir. Cependant, c’est un tout autre genre d’exercice que je vous propose désormais : voyez vous comme le soleil éclaire le parc de ses doux rayons ? N’attendons plus d’en profiter, et je tâcherai de répondre à la moindre de vos questions en marchant, si toutefois vous en avez encore. Allons mon ami, suivez moi, laissez vous guider, adandonnez vous à la beauté de semblables paysages et enivrez vous de ces fragrances qui emplissent l’air : votre patience sera récompensée bien plus qu’il ne se doit, et je vous promets que d’ici peu, vous pourrez faire la connaissance du nez le plus fin de tout Paris et de l’artiste le plus doué de son siècle. Croyez moi, Monsieur Jansson se fera un plaisir de vous recevoir, je vous en fais le serment.
Dernière édition par Robin Jansson le Jeu 20 Fév - 15:26, édité 7 fois
Invité
Invité
Mar 24 Sep - 17:00
Ôtez le masque !
<>
Prénom (Pseudo) : ici † Âge : 21 † Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? Le flair mon ami, mon flair.. † comment trouvez-vous le forum ? A la hauteur de la magnificence de Sa Majesté † Le code du règlement : code ok by Athé' ? † Un dernier mot ? "Le parfum n'est pas une marchandise, sa création est un acte d'amour"
test rp, un minimum de 300 mots est demandé:
Le lin frais exhalait une délicate odeur d’hespéridée. Les fibres du tissus buissèrent sous les doigts de Robin lorsqu’il glissa ses mains entre les chemises pliées, imprégnées des fragrances qu’il avait rapporté de son voyage en Italie, bien des années auparavant. Jamais il n’avait oublié les jardins de Bergame : leurs parfums coulaient désormais dans ses veines mieux que ne le faisait son propre sang. Certains voyaient en cette habitude qu’il avait de porter du linge odoriférant la manie obsessionnelle d’un parfumeur passionné de son art, mais c’était là mal connaître le Hollandais et la sensibilité de son odorat. L’air de Paris ne lui était point supportable, et il étouffait des puanteurs qui régnaient dans les rues de la capitale. Se défaire de cette armure olfactive qu’il s’était efforcé de créer depuis son retour dans le royaume de France aurait signé la mort de son art et de l’espoir qu’il couvait secrètement, à savoir celui d’un monde régi par une harmonie sensorielle absolue née de la virtuosité de ceux qui, qu’ils soient artistes ou artisans, s’attelaient à son image à rendre le monde meilleur. Robin déposa son linge fraîchement lavé dans la grande armoire de bois sculpté qui contenait ses effets personnels, ainsi que son lourd manteau de voyage qu’il effleura du bout des doigts, hanté d’une nostalgie qu’il ne connaissait que trop bien. L’Italie lui manquait. La Prusse lui manquait. Les routes, les auberges, les fleurs nouvelles, l’odeur de la pluie… Le parfumeur rouvrit les yeux et referma la porte qu’il n’ouvrait jamais sans ces lointains horizons dans le cœur. L’heure n’était point aux souvenirs du passés, mais aux réalisations de son présent : Robin proposerait ce jour là à sa noble clientèle sa toute nouvelle création.
Le parfumeur descendit donc à l’étage après s’être assuré d’un regard dans le miroir que sa tenue ne pouvait trahir qu’un professionnalisme déjà tant reconnu, et laissa derrière lui la porte close de ses appartements personnels et la volée de marche qui menait jusqu’à eux. Depuis les années qu’il avait passé à officier dans cette parfumerie sur l’île de la cité, jamais il ne s’était passé un jour sans qu’il ne prenne le temps d’écouter le silence qui régnait dans la pièce principale, ni sans respirer l’air imprégné de tant de délicates senteurs qui régnait ici, dans ce havre qu’il avait vu évoluer avec lui. Robin était, au plus profond de lui, fier de ce qu’il avait accompli depuis le jour où son maître lui avait cédé son atelier, mais il n’en n’avait jamais véritablement eu conscience. La parfumerie était d’une beauté discrète, loin des dorures clinquantes et des ornements superficiels. Au contraire, elle n’avait de cachet que son authenticité et son harmonieuse simplicité faite de bois, d’un or légèrement passé et des lueurs qui faisaient miroiter les fioles des créations du maître parfumeur. Il avait fait d’elle ce qu’il avait toujours été : l’image d’une profonde sincérité servant d’écrin à l’art de la parfumerie. D’un geste presque compulsif, Robin réarrangea les flacons qui recueillaient ses œuvres, bien qu’il les ai pourtant ordonnées la veille. Son perfectionnisme semblait parfois frôler l’obsession pour ceux qui ne le connaissaient point encore assez pour deviner qu’il ne s’agissait là que d’un simple geste mécanique et rassurant qui l’apaisait bien plus qu’il ne lui était véritablement utile. Encore fallait il le connaître au-delà de ses fragrances, ce qui n’était guère souvent le cas de ses nombreux clients qui ne voyaient la plupart du temps en lui qu’un parfumeur discret qui avait la curieuse habitude de faire essayer lui-même ses créations, comme s’il n’était que l’assistant du maître qu’il était désormais. Mais cela résultait d’un choix qui s’était imposé à lui comme une évidence : qui mieux que lui aurait su évoquer les subtilités de son art et la pureté de ses parfums.. Le jeune Hollandais se plaça derrière le comptoir pour attendre les premiers clients qui ne tardaient jamais beaucoup. La rumeur de ses talents s’était répandue dans la capitale comme une traînée de poudre, et c’étaient désormais certains membres de la Cour royale qui venaient se fournir chez lui, et il étaient si nombreux… Robin connaissait leurs noms, leurs titres, leurs préférences et leurs parfums de référence, et s’imprégnait de leur visage avec une troublante aisance, mais lorsque la porte s’ouvrit dans le léger tintement d’une clochette, il ne leva sur l’étranger qu’un regard intrigué et curieux. Ce visage… Ces yeux, la couleur de ces cheveux, le sourire réservé qu’il se vit adressé alors… Il ne pouvait seulement l’expliquer, mais sans ne l’avoir jamais vu, le maître parfumeur connaissait cet inconnu. Sans le quitter un instant du regard, le jeune homme quitta le comptoir pour s’incliner respectueusement devant ce nouveau client potentiel, comme il avait coutume de le faire à chaque fois que l’un d’entre eux passait le seuil de sa parfumerie. S’apprêtant à prendre la parole, Robin prit une légère inspiration, mais son interlocuteur ne lui laissa point le temps d’énoncer les formules de politesses conventionnelles :
« Monsieur Jansson, c’est un honneur de pouvoir vous rencontrer enfin : on m’a tant parlé de vous… »
Dernière édition par Robin Jansson le Dim 27 Avr - 19:05, édité 4 fois
Invité
Invité
Mar 24 Sep - 18:09
Encore bienvenue sur VR !
Juste, ton avatar doit être une célébrité et ne correspond donc pas...
Bonne chance pour ta fiche,
À la moindre question n'hésites pas a t'adresser à nous !
Invité
Invité
Mar 24 Sep - 20:19
Ah cher Ano, à présent Robin (d'ailleurs pourquoi ne changes-tu pas ton pseudo? ) que je suis heureuse de voir que petit à petit les choses se concrétisent bienvenue donc parmi nous, il me tarde de lire ta fichounette
Invité
Invité
Mer 25 Sep - 9:11
Welcooooooooooooooooooome again, petit Ano'/Robin Je me rends compte que je ne te l'avais pas souhaité sur ta fiche. Honte à moi !
Invité
Invité
Mer 25 Sep - 9:26
C'est normal, si tu regardes la date sa fiche vient tout juste d'être postée hier ^^
Invité
Invité
Mer 25 Sep - 9:47
Il prend Robin
Ouiiiiiiii
Rebienviendu chez nous Anon maintenant Robin :copain:
Monsieur
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans Billets envoyés : 4140 Situation : Marié à Henriette d'Angleterre
Mer 25 Sep - 12:39
Robin venue desole j etais obligé xD Bonne ecriture pour ta fiche!
Et hate d avoir ce parfum qui va ensorceler toutes mes conquetes encore plus
Invité
Invité
Mer 25 Sep - 13:36
Regardez Monsieur, le parfumeur tant attendu est enfin là
Sois la bienvenue Ano/Robin sur le forum ! Bon courage pour ta fiche, j'ai hâte de te lire x)
Invité
Invité
Mer 2 Oct - 9:36
Joli début, tu écris très bien Vivement la suite
Invité
Invité
Lun 28 Oct - 17:01
je suis touours fan!! J'attends la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite
Invité
Invité
Sam 7 Déc - 10:59
Quelle plume Monsieur Jansson !
Bienvenuuue, je ne l'avais pas encore dis.
Je suis enchantée par le début de votre fichette... Continuez je vous prie, nous manquons cruellement de parfums délicats à la Cour. Madame de Thianges sera l'une de vos plus fidèle cliente, vos beaux yeux y seront pour quelque chose.
Gabrielle de Thianges
~•Ventis •Immota•Superbit•~
Titre/Métier : Marquise de Thianges, comtesse de Chalancey Billets envoyés : 404 Situation : Mariée, mère de trois filles et d'un petit garçon...
Jeu 12 Déc - 10:23
Robin chéri
Où tu en es de ta fichette ?
Invité
Invité
Ven 10 Jan - 10:17
Robinou, tu en es ou?? On veut pas te voir mourir
Invité
Invité
Sam 15 Fév - 18:53
Bienvenue, Robin !
J'espère que tu vas vite revenir car tu as une sublime plume et je suis certaine que ton perso va promettre !
Invité
Invité
Ven 25 Avr - 11:25
Robiiiiiiiiin reviens-nouuuuus
Monsieur
Titre/Métier : Fils de France, Frère unique du Roi, Duc d'Orléans Billets envoyés : 4140 Situation : Marié à Henriette d'Angleterre
Lun 28 Avr - 1:51
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Votre parfumeur a le plaisir de vous annoncer qu'il a désormais fini sa fiche, et qu'il va pouvoir enfin commencer à rp (depuis le temps...) A tout ceux qui ont eu la patience de me lire, merci beaucoup, et si vous désirez un lien ou un rp avec moi, je me ferais un plaisir et un devoir d'ouvrir mes fiches de rp/lien très prochainement !
Bien à vous, Robin Jansson, maître parfumeur
Invité
Invité
Lun 28 Avr - 9:26
Aaaaah trop bieeeen j'en veuuuuuux
Invité
Invité
Lun 28 Avr - 10:36
Hum... Bienvenue je crois pas qu'on se soit rencontré.
Au plaisir de faire partis de ta clientèle.
Louis-Victor de Mortemart
Ex Scientia Tridens
Titre/Métier : Duc de Vivonne, Premier Gentilhomme Billets envoyés : 787 Situation : Marié à Antoinette, 5 enfants légitimes
Lun 28 Avr - 22:19
TU ES VALIDE(E)
Oh God on a tellement attendu cette fiche ! Et ça en valait tellement la peine ! Robinou dear elle est très agréable à la lecture et tu as parfaitement compris l'aura mystérieuse qui enveloppe le parfumeur
Encore une validation ce soir ! que de belles fiches à lire