Métier/Titre(s) : Maquerelle Âge : 43 ans Origines : Andalousie, Espagne Langue(s) parlée(s) et niveau de maîtrise : Parfait espagnol, excellent français, bon portugais Orientation sexuelle : Bisexuelle Situation: Mère célibataire d'un fils Date de naissance : 26 mai Religion: Catholique Groupe : Truands Personnage ayant existé?: Non Avatar : Helena Bonham Carter
Le Miroir ...
Elle était de ces espagnoles à qui le soleil ne laissait que de douloureuses marques rouges dans un océan d'albâtre, rien n'aurait su altérer son teint pâle. On ne l'aurait jamais dite pourtant de porcelaine, Rosa Maria était née moyenne mais robuste comme une épaisse céramique façonnée dans le cœur du fourneau. Son grand front s'abattait sur des sourcils très noirs, ses yeux arrondis, de la même couleur semblaient constamment fixer le vide, aspirant la lumière et les regards vers la déroutante profondeur de leurs abysses. Elle avait travaillé toute sa vie, s'attelant à toutes les tâches que requiert la survie, son corps cependant avait su se préserver de l'épuisement par une étonnante ténacité intérieure qui tendait ses traits, bandaient ses muscles et maintenait sa posture. Elle n'avait pas les moyens de s'offrir la coquetterie, et ne l'avait découvert qu'assez tard, elle en comprenait les usages et certaines subtilités, mais se la refusait, préférant la simplicité de robes sombres qui galbaient son corps sans l'exhiber. Elle savait savourer l'impact de la splendeur occasionnelle et bien qu'elle su se rendre belle pour servir ses fins, n'arborait d'ordinaire qu'un peu de khôl autour des yeux. Elle consacrait cependant un soin tout particulier à porter des corsages d'un blanc immaculé, qu'elle lavait elle même à la suie et la force des mains, résidait là sa seule lubie vestimentaire. En publique on voyait souvent souvent son visage animé d'une grande variété d'expressions, elle croyait au pouvoir des regards l'observant, elle prenait garde que personne ne perdît jamais une miette de ses faits et gestes en publique, chaque mouvement, chaque mot prononcés devait à tout prix servir un but et frapper au cœur des imaginations. Lorsque les regards se détournaient enfin, et seulement alors, on la retrouvait presque toujours grave, tantôt pensive, le visage impassible et le regard rivé sur les désirs prisonniers de l'avenir.
... n'est pas le reflet de l'âme
Elle avait toujours dû se tenir à l'écart de l'éclatant astre de lumière, et de la même manière avait appris à s'éloigner du bruyant commerce agité des émotions. Elle n'avait pas été une petite fille insensible, mais devenue femme elle faisait bien la distinction entre son corps, son esprit et ses tripes. Les impulsions juvéniles, héritées de son tempérament bouillonnant, ne se laissaient pas dompter sans peine, elle essayait pourtant de laisser ses entrailles à leur place quitte à les tordre, quitte à les étrangler parfois sous couvert de la plus exquise indifférence. La méchanceté naturelle n'existait pas, demeurait seulement la vie, ses épreuves et ceux qui étaient trop faibles pour les surmonter. Elle n'aurait pas choisi d'embrasser gratuitement la cruauté, ses exigeantes ambitions lui dictaient cependant de ne pas laisser trop de place à la pitié ou la faiblesse de caractère. Ainsi elle ne pleurait pas ses parents, morts tous deux il y a longtemps en Espagne et dont le temps effaçait les visages, ne tremblait pas lors de ses longues litanies mensongères au confessionnal -bien qu'elle crût en dieu- ni ne plaignait ses jeunes biches, meurtries parfois jusqu'aux larmes par les assauts répétés de leurs amants de passage. Elle n'adorait pas son fils, tous les cris poussés et les larmes de l'accouchement n'avaient pas suffit à lui donner du plomb dans la cervelle, elle ne l'avait néanmoins pas abandonné, la lâcheté ne trouvait pas grâce sous le regard de dieu et elle n'usaient de bravades à son encontre qu'avec parcimonie. Porter et nourrir un benêt représentait un échec dans sa vie, elle n'en tolèrerait pas un de plus et avait élevé son fils du mieux qu'elle pût afin qu'il ne la déçue jamais. Prendre part à la danse macabre de la cour des miracles devait être le plus grand pari de sa vie depuis son départ d'Espagne, un pari qui risquait de compromettre son salut mais faisait résonner à travers elle le sentiment de la vie, une vie damnée mais d'une vibrante intensité. Elle rachèterait ses péchés à la face du seigneur, négociant son âme à la force de sa volonté forgée dans le mal certes, mais dans la clarté pure d'un esprit de réalité et rêve. Il convenait de peser consciencieusement la charge que ce contrat démoniaque exerçait sur son âme, c'est pourquoi elle restait sur ses gardes, se méfiant des hérétiques autant que des prosélytes et nourrissant un mépris farouche du maître d'un Paris gangrené, dont elle comptait bien s'emparer malgré tout. Elle n'avait aucun doutes que ses contradictions l'entrainaient invariablement vers une fin désastreuse, mais son ambition, qui l'emportait sur tout, l'emmenait au-delà de la foi vers le trône des fous, la monarchie absolue de droit damné. Elle craignait Dieu, c'est pourquoi elle désirait tant prendre sa place.
Dernière édition par Maria Martinez le Dim 30 Mar - 20:13, édité 2 fois
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Lun 24 Mar - 9:02
On naît tous un jour ...
Ce fut par un 26 mai nuageux et tourmenté que naquit la petite Rosa Maria, née de Ramon et Maria Gomez dans un petit village à l'ouest de Séville, non loin du Portugal. Elle avait hérité de son père une voix de stentor, dont les cris juvéniles portaient jusqu'au village voisin et de sa mère la peau blanche des gens du nord du Royaume d'Espagne, descendants directs des celtes. Elle fut jusqu'à l'âge de huit ans élevée dans tout l'amour qu'une dure vie de paysan permettait d'accorder à une famille de sept enfants dont elle était la dernière. Elle apprit de sa mère, qui s'épuisait les yeux et les mains à l'ouvrage, l'art de la couture et de la broderie. De son père elle ne gardait que le souvenir d'un regard noir et dur et de deux grandes mains épaisses, dont la force irradiait à la manière d'un astre éclipsé, dormant mais prêt à surgir et déployer son terrible pouvoir. Elle ne saurait plus aujourd'hui dessiner leurs visages, ni reconnaître ses frères et sœurs dont elle ne partageait que rarement les jeux et qu'elle ne vit rapidement plus que lors des repas lorsque pour eux s'était achevée l'époque des rêveries. Elle fut aussi arrachée à ses rêveries, pour toujours. Tout ce qu'on voyait depuis les villages alentour, était cette épaisse fumée blanche qui s'élevait en épaisses volutes. Les incendies étaient fréquent en été, celui-ci était particulièrement sec, mais le plus souvent maitrisés. Rosa Maria ne s'était rendue compte de rien jusqu'à ce que l'odeur de brûlé envahît ses narines alors qu'elle était de retour d'une course. Elle s'accrocha de toutes ses forces à son panier et couru en direction du village. Bientôt elle ne pu s'approcher d'avantage tant l'air devenait suffoquant, l'âcre nuage blanc qui emplissait l'espace masquait les ravages. Avec les minutes le vent finit par balayer le brouillard, les flammes s'étaient résorbées, les maisons tenaient ou gisaient dénudées, leur carcasse blanchie irradiait encore une vive chaleur. Une sèche tristesse envahie le cœur de la jeune fille. Gardant toujours mécaniquement son panier fermement entre ses doigts elle se dirigea rapidement vers les ruines de sa maison. Il n'en restait que la cheminée et un échafaudage flanqué d'un reste de toit qui continuait de s'effriter. Elle ne savait pas quoi penser, ni quoi faire, elle restait là devant les restes de leurs paillasses recroquevillés en petits morceaux sur des sommiers rongés. Il fallu prêt de trois mois pour ériger un nouveau toit sur leur tète. Rosa Maria était à la couture avec sa mère pour leur confectionner de nouveaux vêtements d'hiver, il en fallait. Pendant ces longs mois de labeur, Rosa Maria eu honte de se rendre à l'église, elle avait détesté dieu de leur avoir imposé sa loi par le feu, elle ne voulait plus d'un nouveau toit qui brûlerait ou non selon la fantaisie du seigneur. Elle sentait naître en elle un désir de s'affranchir de ses attaches, de quitter la maison sans espoir de retour, sans la recherche du logis. La mort de ses parents fut une libération, elle embrassa tendrement ses frères et sœurs après qu'ils eurent terminé leur deuil et s'en alla seule fardée de ses maigres possessions et de son inébranlable confiance. Peu après elle fut acceptée dans la caravanes qui l'emmènerait en France, alors qu'elle et les gitans passaient dans le même village. Les gitans avaient organisé une fête sur la place du village, dans la bonne humeur générale, on s'attendrit sur la jeune fille tremblante et perdue qui errait comme eux. La vie de nomade avait pris possession de son être, rejetant de son esprit les doutes et les larmes du passé, jusqu'au souvenir de son village blanchi par les flammes. Elle eut souvent le ventre vide, la vie légère, le vent de la route la portait toujours vers l'ailleurs. Elle commit beaucoup d'erreurs, mais n'aima qu'un seul homme, José, qui lui donna un fils. Elle sentait bien qu'elle n'avait pas pour ce petit être la fascination que ses sœurs de route nourrissaient à l'égard de leurs rejetons. Elle aimait Esteban, ce petit bout de chair qui avait jailli de ses entrailles, mais l'éleva plus avec sa tète qu'avec son cœur. Lorsque l'enfant eu 10 ans, Rosa Maria dirigeait la caravane avec vivacité d'esprit et sagesse. Son talent pour l'organisation et sa pertinence l'avaient transformé en une voleuse et une menteuse experte, ils travaillaient dans des villages par temps de récolte ou de vendanges et repartaient de nuit, les poches remplies des maigres richesses des villageois. Sa foi toujours vivace souffrait de cette de vie de péché qu'elle menait parmi les nomades, cependant peu à peu en elle résonnait l'hymne d'une nouvelle allégeance. Chaque jour, un dieu plus arrangeant et réel rongeait le territoire du maître du ciel. Bientôt la foi que Rosa Maria avait en elle-même déborda du clos sanctuaire de sa conscience et se déversa sur la caravane, enivrant le cœur des gitans de confiance et du bonheur coupable de piétiner les faibles afin de s'élever. En embrassant son ego, la jeune femme trouva aussi un peuple prêt à la suivre au prix de son salut céleste. Ensemble ils labourèrent les terres basques et la catalogne, semant le trouble et l'hérésie sur leur passage. Rosa Maria régna avec panache et sa chute ne la démentit en rien. La caravane, armée comme en temps de guerre, fut prise d'assaut par l'armée française qui marchait alors vers le royaume d'Espagne. Les gitans furent décimés, à l'exception de leur reine et d'une poignée de fidèles dont le lieu de transit était à l'abri des combats derrière une butte. Le convoi, qui par chance contenait la grande majorité des richesses accumulées lors de leurs coupables croisades, les emmena jusqu'à Paris par les petites routes de l'ombre, sous le voile d'une discrétion absolue. Ils s'approvisionnaient dans les villages aux abords des routes, dissimulés sous des déguisements de sœur. L'arrivée à Paris fut organisée par Carlos Alvaro, un proche parent de Victoria, la plus fidèle suivante de Rosa Maria et qui avait su faire son chemin dans la cour des miracles parisienne. Ils purent grâce à cette alliance établir une boutique d'épices rue du Roy de Sicile, sans voir leur fond de commerce sapé par l'opprobre criminelle des bas fonds de la ville. Le cours tranquille qu'avait pris sa vie n'était pas pour plaire à Rosa Maria que des rêves de grandeur hantaient à nouveau. Elle répugnait voir ainsi se dégingander le grand Coësre, qu'elle apercevait parfois aux abords de la cour, elle sentait avec quel mépris les pontes des souterrains les regardaient elle et ses gitans. Aucun d'entre eux n'avaient été témoin de leurs jours de grandeur. Régner à la ville n'est pas régner sur la terre au grand jour, ces bourgeois manchots et ces nobles vérolés devenaient bureaucrates, s'enfermaient sur eux-même et leur cour, à se perdre eux-même en contradictions et soumission. Ils avaient quitté le royaume solaire pour tomber sous le jeu d'un nouveau tyran. Elle ne voulait pas de cette vie, à moins d'empoigner à nouveau son destin pour s'élever au sommet comme autrefois. Il lui manquait simplement une idée, une ligne directrice à suivre, elle avait à nouveau besoin que sa lumière intérieure la transporte outre-foi. Les mois passaient, Rosa Maria, qui depuis son arrivée à Paris se faisait appeler Rose-Marie Gaumont afin de dissimuler ses origines, tenait un petit bordel sans prétention et sans grand succès et continuait de porter sur elle la défaveur de la cour. Ses fidèles, réduits au nombre de quatre, restaient cependant auprès d'elle, animés par l'espoir de voir ressurgir le sombre éclat de leur reine et prophète pour enflammer le monde. Il y avait son fils Esteban, Victoria et Carlos Alvaro ainsi qu'Iban Sanchez son plus jeune fidèle et meilleur ami de son fils. Forte de cet entourage semblant inaltérable, Rosa Maria passait chaque jour à faire ses comptes, à soigner ses employées avec toujours dans le ventre cet attente bouillonnante d'une révélation. Et la révélation vint d'elle-même, sans frapper et le ventre vide sous la forme d'une fillette blonde. Elle s'était glissée dans le cellier alors que l'Andalouse somnolait sur ses livres de compte, s'assoupissant enfin au bout de l'insomnie. La petite voulu tendre la main vers un poulet, flanqué en haut d'une étagère, elle brandit tout son corps vers l'appétissante volaille mais glissa. Dans sa chute, elle emporta un sac de pommes de terre qui se déversa sur elle et fit voler autour de son corps l'épaisse poussière du sol terreux. Ce fut alors que la poigne de fer se referma sur son avant-bras et que l'enfant fit face au regard bordé de noir de la gitane. Elle la vit froncer les sourcils et tendre une main blanche vers sa ceinture et en sortir une lame tachée de sang et de rouille. Elle ferma les yeux, mais le coup ne vint pas, à la place elle vit lorsqu'elle entrouvrit les paupières un sourire se dessiner sur le visage d'albâtre de son assaillante, montrant des dents légèrement jaunies par les ans. « Tu es celle que j'attendais ». Rosa Maria nourrit l'enfant comme sa fille et en fit le joyau de son bordel, à travers le vitrail de ces cheveux blonds, la lumière l'avait traversée, elle savait maintenant où aller et un sang noir et avide courait dans ses veines. Grâce aux fonds accumulés de son commerce d'épice, qui lui allait bon train, elle revisita non sans mal l'hôtel en décrépitude qui lui servait de bordel en un sanctuaire de volupté. Elle tenait cependant à conserver l'enseigne d'origine afin que son entreprise reste le plus loin possible des yeux de la cour, dont elle craignait les traîtres desseins, ainsi que de l'attention du peuple et des marchands, qui continuaient de fréquenter son marché aux épices qui gagnait en réputation. L'épicerie était d'ailleurs un élément essentiel de son œuvre, elle y fit la rencontre majeur de Paul Ermin, Cuisinier du Roy. Une pénurie de safran sévissait alors dans tout Paris et ses alentours, au terme d'une longue négociation et d'un échange franc et rieur, Rosa Maria écoula à prix d'ami ses réserves de safran et s'accorda en échange les faveurs gastronomiques de la première table de France. Elle put ainsi servir à moindres frais, les mets du Roy à ses clients, qu'elle pouvait maintenant trier sur le volet. Depuis les rencontres en cachaient toujours de nouvelles, ce fut ainsi qu'elle fit la connaissance de ce petit être, ce nain à l'œil clair et vif. Ce semi-homme qui plusieurs fois était revenu vider sa bourse derrière les portes closes de la maison, ou simplement lancer à la volée une raillerie ou parfois une louange et qui lors de son dernier passage vint avec des promesses. Des promesses de louis et de bijoux, mais aussi de beaucoup d'ennuis et d'ennemis; ensemble ils avaient fomenté le cambriolage du bal masqué de Philippe d'Orléans. Ils craignaient la fureur des grands de ce monde, mais convoitaient leurs richesses et privilèges au delà de l'effroi, au-delà même de l'entendement. Maintenant, elle attendait, et après tant de luttes, d'errance, de gloire, de chutes, de travail et de renouveau Rosa Maria s'endormait le soir en riant, avec cependant l'ombre du grand Coësre dans sa pensée de derrière...
Dernière édition par Maria Martinez le Dim 30 Mar - 20:25, édité 5 fois
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Lun 24 Mar - 9:02
Ôtez le masque !
Prénom : Charly † Âge : 21 † Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? S'est fait embrigadé par une co-fondatrice † comment trouvez-vous le forum ? Je suis impatient d'en explorer les possibilités † Le code du règlement : OK by Melechia † Un rang pour votre personnage Truande † Un dernier mot ? Yakadouuuu!
test rp, L'or safrané des puissants:
L'épicerie de la rue du Roy de Sicile ouvrit tard ce matin là, Rosa Maria avait mal dormi, une angoisse la hantait qui ne voulait pas encore montrer son visage. Elle avait l'habitude d'arranger systématiquement sa boutique la veille afin qu'au matin elle soit prête pour l'ouverture. Elle passa simplement un tablier bruni par les poudres en suspension dans l'air et sorti ses instrument de pesée ainsi que sa large caisse de bois et d'acier qui renfermait la recette du jour. Elle déverrouilla ensuite la porte d'entrée. Au moment de sauter le pas pour rejoindre la rue son regard se posa sur une tignasse blonde qui dissimulait à moitié la paire d'yeux bleus qui lorgnaient par dessus les plis de sa robe. Elle esquissa une moue amusée et descendit les marches du perron, elle épousseta ses jupons et son tablier avant de tourner son regard vers le nain.
Tu viens acheter le salut de ta langue mi-bottes? Serais-tu lassé du mauvais vin?
Elle rit entre ses dents, attentive aux réactions de ce petit bout d'escroc. L'avait-on déjà pris au sérieux? Il ne payait pas de mine du haut de ses trois pommes bien tassées, cependant Rosa Maria sentait bouillonner en lui un océan de vice dont elle ignorait encore l'étendu, et cela l'intriguait.
Elle se souvenait leur première rencontre, il était venu visiter le chat d'or à l'époque où celui-ci n'était qu'un taudis délabré aux draperies tachées, emplis de l'odeur des rances semences de ces messieurs. Le petit homme était rougi par le vin et bafouillait un verbiage graveleux. La détresse éthylique l'avait jeté dans les bras d'Agnès, une jeune fille rondelette qu'elle avait dénichée à moitié nue sur les quais de Seine et couverte de bleus avant d'en faire une de ses filles. Il fit son affaire et paya généreusement pour ce peu de chaleur. Il semblait pitoyable alors, un vrai déchet, il avait quitté les lieux en trébuchant sous les yeux de la maquerelle. Elle l'imaginait mort avant l'aube, on retrouverait des morceaux de ses tripes traîner le long du fleuve comme il s'était traîner jusqu'à la couche d'Agnès. A sa grande surprise, il revint le lendemain, aussi vicié que la veille, et ainsi de suite jusqu'à boucler son tour du propriétaire. Quand il ne revint plus, Rosa Maria comprit alors, elle devina derrière l'habit puant de l'ivrogne sourdre la force de caractère, elle vit dans l'absence du nain le reflet de sa propre énergie. Depuis elle guettait son arrivée, persuadée que le petit bonhomme n'était pas l'entrepreneur de ces seules demoiselles et qu'il reviendrait un jour dégrisé et vif, avec ses sombres desseins sous le bras et de l'or à la clé.
Erwann pour elle n'était pas un être fixe, ses jugements à son égard devaient sans cesse être ajustés. Le petit homme vous filait entre les doigts telle une anguille, sa personnalité échappait aux lois de la gravité, son esprit ne touchait pas le sol. Il ne manquait jamais de la railler, et elle de répliquer, leur complicité toutefois restait mondaine, masquant le climat de méfiance qui régnait entre eux. Elle l'avait observé, il était son semblable et son contraire, elle sentait la chaleur du feu consumant son âme mais n'en voyait que la fumée virevoltante, le nain grimaçait et jonglait avec les apparences. Rosa Maria, elle, étouffait la fumée, restait impassible, elle était le pendant stoïque des singeries sociale du semi-homme. C'est pourquoi elle l'estimait et craignait ses fourberies, mais aussi qu'elle lui accordât sa confiance et ses services dans son projet de cambriolage au bal masqué. La grandiloquence idiote de l'idée l'avais convaincue, c'était à la fois si brillant et stupide que personne n'oserait, que personne ne se méfierait. La reine mère une fois sous terre avait laissé Paris s'enfoncer dans la froide moiteur de l'hiver, la rigueur du deuil avait épuisé les nerfs de la cour qui remplissait chaque soir les bordels pour noyer son ennui. La fièvre du renouveau les perdrait tous et elle et les autres rampants du monde seraient là pour collecter le tribut de leur insouciance retrouvée. La noble paierait son imprudence nocturne de ses parures. Elle avait tendu l'oreille cette nuit là et n'avait pas fermé l'oeil, elle avait compté et recompté les lits vides au fond des alcôves; le grand monde avait délaissé pour une nuit le chat d'or et ce vide la remplissait d'allégresse.
Dernière édition par Maria Martinez le Dim 30 Mar - 20:06, édité 2 fois
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Lun 24 Mar - 9:56
Ha ha, encore une victime de nos redoutables fondatrices :gnahah:
Ohhh, Maria (Je suis le compte principal à Ian si jamais, avec qui tu devrais avoir un lien )
Faudra qu'on se croise sur la CB un de ces 4!! Histoire qu'on puisse voir comment coordoner mes idées et les tiennes ^^
En attendant sois le bienvenue chez les fous
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Lun 24 Mar - 20:24
Bienvenue Maria
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Mar 25 Mar - 9:59
Bienvenuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuue
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Jeu 27 Mar - 12:42
Bienvenue parmi nous! Tu écris super bien, ta fiche est un régal à la lecture!
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Jeu 27 Mar - 15:36
Génial, une future rouge Bon courage pour le test rp =)
Madeleine Béjart
Comédienne aux 1001 masques.
Titre/Métier : Comédienne Billets envoyés : 1036 Situation : Officiellement célibataire, officieusement passe un peu trop de temps chez Gabriel de La Reynie Crédits : AvengedInChain / P!A
Jeu 27 Mar - 18:06
Oh quelle merveilleuse maquerelle nous arrive ! J'ai hâte !
Bon courage pour la fin de la fiche !
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Dim 30 Mar - 21:20
Merci à tous pour vos messages de bienvenu^^ A très bientôt en rp
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Dim 30 Mar - 21:34
TU ES VALIDE(E)
J'ai oublié de te souhaiter la bienviendue... j'men veux un peu mais pas trop
Ta fiche est trop cool comme tu le sais et comme je te l'ai déjà dit Je suis trop contente d'avoir enfin une Maria (rebaptisée Rosa Maria) et que ce soit toi qui la joue
Je te souhaiterai pas la bienviendue parce que Monsieur il a un peu la haine qu'on l'ai cambriolé