L’élégante et imposante façade de cet hôtel particulier se retrouvent chaque jeudi les convives de la marquise d’Espard, dans un salon suranné au bon goût pourtant toujours de mise. Assez peu lumineux, mais vaste, on y étouffe entre gens du même beau monde, au milieu des ors et des tissus précieux. Intime, mais en même temps centre de tous les regards, c’est le lieu par excellence où l’on doit être vu et chaque semaine les plus belles voitures y entrent avec faste.

L’Hôtel de la Rue Ste Anne est très récent. Construit par et pour le père d’Octave Capelle, il est, à l’image de la famille, à la fois clinquant et moderne. Dans le salon tenu par son épouse Blandine, le luxe presque trop éclatant frise le mauvais goût tout en restant toujours dans les limites du tolérable. Confortable et chaleureux, le salon est en perpétuelle transformation à mesure que les idées de Blandine se fixent ou changent, et de même les rendez-vous, deux fois par semaine voire plus, du petit cercle d’habitués, sont l’occasion d’un véritable ballet d’entrées et de sorties qui ravit la maîtresse des lieux.

L’Hôtel de la Rue Férou est un vieil hôtel particulier, qui a été racheté par le grand-père d’André-Joseph Chénier, désireux d’ancrer la toute récente réussite de sa famille dans un contexte plus ancien. Le salon de Manon se tient dans une pièce assez petite, meublée avec goût mais très fonctionnellement. L’essentiel s’y trouve : de bons fauteuils, de grandes fenêtres qui laissent entrer à flot la lumière mais que l’on s’amuse parfois à clore pour le secret, et une large bibliothèque bien fournie. Tout pour y réfléchir et y discuter à l’aise en somme.